USA. Politique tarifaire de Trump : L'agriculture américaine en difficulté, la riposte de l'UE et le Canada

cameroun24.net Mercredi le 12 Mars 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La politique axée sur les droits de douane à l'importation du président américain Donald Trump causera des dommages importants à l'agriculture américaine et conduira à une réduction de la part du pays dans l'exportation mondiale de produits.

 Une telle évaluation est donnée par l'agence Bloomberg.

Dès 2023-2024, les importations de produits agricoles aux États-Unis ont dépassé les exportations et le pays a perdu sa primauté sur le marché mondial du blé et du soja. Cette année, le département américain de l’Agriculture prévoit que le déficit commercial du secteur atteindra 50 milliards de dollars, ce qui serait sans précédent pour un pays qui a été un exportateur net de denrées alimentaires pendant des décennies.

Les politiques de Trump pourraient rendre le déficit commercial de l'industrie agricole chronique pour les États-Unis, selon Bloomberg. En réponse aux droits d'importation contre la Chine, Pékin a déjà imposé des droits de douane sur les produits agricoles américains et la guerre commerciale avec le Mexique et le Canada pourrait également se transformer en restrictions à l'exportation pour les producteurs agricoles aux États-Unis, souligne l'agence. Selon ses informations, ces trois pays représentent environ la moitié de toutes les exportations agricoles des États-Unis et, en raison de la politique tarifaire, la part des produits américains sera réduite davantage face aux producteurs de Russie, d'Argentine et du Brésil.

Les droits à l'importation entraîneront également une augmentation du coût des engrais, ce qui touchera aussi les agriculteurs américains. Les États-Unis importent environ 80% de la potasse du Canada et les droits de douane affecteront également ces approvisionnements. Les droits de douane sur les importations de métaux et d'autres produits de base augmenteront aussi indirectement les coûts pour les agriculteurs américains.

Bloomberg souligne que la politique tarifaire de M. Trump durant son premier mandat présidentiel a coûté 27 milliards de dollars au secteur agricole américain. Les pertes dues à la nouvelle guerre commerciale risquent d'être bien plus élevées, ajoute l'agence.

Le 4 mars, l'administration américaine a imposé des droits de douane de 25% sur la quasi-totalité des importations en provenance du Canada et du Mexique, et a relevé de 10% à 20% les droits de douane sur les marchandises en provenance de Chine. Le 6 mars, Donald Trump a signé des décrets pour reporter au 2 avril l'imposition de droits de douane de 25% sur les marchandises en provenance du Canada et du Mexique qui relèvent de l'accord commercial tripartite. Il a indiqué qu'il n'y aurait pas d'assouplissement après cette date. En outre, M. Trump a déjà annoncé son intention d'imposer des droits de rétorsion sur les marchandises importées à partir du 2 avril. En moyenne, a-t-il dit, l'Union européenne, le Brésil, l'Inde, le Canada, la Chine et le Mexique prélèvent des droits de douane beaucoup plus élevés sur les États-Unis que ces derniers ne le font sur eux.


Trump pourrait déstabiliser le Canada par le biais des réseaux sociaux
 

Le président américain Donald Trump peut utiliser les réseaux sociaux et financer les partisans de l'adhésion aux États-Unis pour déstabiliser le Canada. C'est ce que rapporte la chaîne de télévision CBC, citant certains anciens employés du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Selon Richard Fadden, ancien chef du SCRS et ancien conseiller du premier ministre en matière de sécurité nationale, de telles tactiques "sont susceptibles d'être aussi efficaces que l'utilisation des ressources relativement secrètes de la CIA ou du milieu du renseignement américain". Cela dit, les interlocuteurs du réseau n'excluent pas que le gouvernement américain puisse employer des méthodes "plus intrusives", comme provoquer des tensions en finançant les activités nationales des partisans de l'"annexion" du Canada, afin de donner l'impression que ces idées bénéficient d'un large soutien populaire.

"Ils ont des possibilités extraordinaires de le faire. La question clé est de savoir s'ils tireront parti de cette capacité et de ces ressources à l’égard du Canada", a déclaré M. Fadden.

Le dirigeant américain a déclaré à plusieurs reprises que de nombreux Canadiens étaient favorables à ce que leur pays devienne le 51e État des États-Unis. Il estime qu'une telle union apporterait une stabilité économique au Canada et le protégerait des menaces extérieures. Mardi, Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré que Donald Trump pensait que "les Canadiens bénéficieraient énormément" de l'intégration de leur pays aux États-Unis. Elle a précisé que M. Trump proposait toujours que le Canada devienne le "51e État [américain]".


Ottawa introduira de nouveaux droits de douane sur des produits américains le 13 mars
 

Les autorités canadiennes introduiront le 13 mars des droits de douane supplémentaires sur des produits importés des États-Unis pour 29,8 milliards de dollars canadiens (environ 19 milliards d’euros), a fait savoir le ministre canadien des Finances Dominic LeBlanc.

"J'annonce aujourd'hui que le gouvernement canadien, suivant l'approche "un dollar pour un dollar", introduira à partir de 00h01 (UTC-4) le 13 mars 2025 des droits de douane supplémentaires de 25% sur les importations des États-Unis", a-t-il indiqué. Selon lui, ces tarifs concerneront des produits en acier et en aluminium, ainsi que des équipements de sport et d'autres marchandises. Le ministre a précisé que ces droits de douane s'ajoutaient à ceux introduits par Ottawa contre les importations américaines le 4 mars pour 30 milliards de dollars canadiens.

Le président américain Donald Trump a fait savoir auparavant que les États-Unis introduiraient des droits de douane de 25% sur les livraisons de l'acier et de l'aluminium en provenance du Canada à partir du 12 mars.


Le Canada n'a pas encore l'intention de renégocier le pacte commercial avec les États-Unis
 

Les autorités canadiennes n'ont pas l'intention de discuter du nouvel accord commercial tripartite entre les États-Unis, le Canada et le Mexique (USMCA) avec Washington pour le moment, se concentrant sur la question des tarifs douaniers américains. C'est ce qu'a déclaré aux journalistes le ministre des Finances du pays, Dominic LeBlanc.

"Nous n'allons pas renégocier l'accord CUSMA [orthographe canadienne de l'accord USMCA] ou entamer une telle discussion [avec les Américains], [...] l'accord sera renégocié en 2026", a déclaré le ministre. Il a souligné que le 13 mars à Washington, la délégation canadienne, lors d'une réunion avec le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, discutera de l'annulation des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium.

Auparavant, M. LeBlanc avait déclaré dans une interview accordée à Bloomberg qu'Ottawa était prêt à discuter avec Washington de la révision du traité USMCA si la partie américaine s'y intéressait.

Le traité tripartite actuel a été signé en 2018 à l'initiative du président américain de l'époque, Donald Trump. Le traité est entré en vigueur en 2020 et peut être renégocié en 2026.


Trump promet une riposte aux nouvelles mesures commerciales européennes
 

Le président américain Donald Trump a promis une réponse aux contre-mesures de l'UE introduites sur les marchandises américaines.

"J'y répondrai certainement", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec le premier ministre irlandais Micheal Martin à la Maison-Blanche. Il s'est dit certain que les conditions des échanges entre les États-Unis et l'UE étaient actuellement très défavorables pour les Américains.

Jamieson Greer, représentant des États-Unis pour le commerce extérieur, a commenté auparavant la décision de l'UE d'introduire des mesures contre les marchandises américaines à partir du 1er avril: "Les mesures punitives de la part de l'UE ignorent complètement les objectifs clés des États-Unis dans le domaine de la sécurité nationale et internationale et constituent un nouveau témoignage du fait que la politique commerciale et économique de l'UE est absolument irréaliste."



Le Groenland n’est pas à vendre (président du parti vainqueur des législatives)
 

Le Groenland n’est pas à vendre, a martelé Jens Frederik Nielsen, le président du parti Demokraatit qui vient de gagner les législatives dans ce territoire autonome danois avec 29,9% des voix et qui obtiendra dix sièges au parlement.

Quatre autres partis seront également présents au parlement, suite aux résultats du scrutin d’hier, à savoir Naleraq (24,5%), Inuit Ataqatigiit (21,4%), Siumut (14,7%) et Atassut (7,3%).

Jens Frederik Nielsen, cité par le journal Politico, estime que les prétentions du président américain Donald Trump menacent l’indépendance politique de l’île.

En vertu d’un accord signé avec Copenhague en 2009, le Groenland, qui fait actuellement partie du Danemark en tant que territoire autonome, pourrait devenir indépendant par le biais d’un référendum. Or, les avis des citoyens et entités politiques sont partagés là-dessus: tous ne sont pas persuadés que la souveraineté complète serait favorable pour la sécurité et l’économie de l’île.

En 1951, Washington et Copenhague, en plus de leurs engagements au sein de l’Otan, avaient signé le traité de défense du Groenland. Conformément à ce document, les États-Unis ont assumé l’obligation de défendre l’île contre toute agression. Elle abrite une base spatiale américaine à Pituffik, qui assure le fonctionnement d’un système d'alerte d'attaque de missiles et de contrôle de la zone arctique.

Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que le Groenland devrait rejoindre les États-Unis. Il a menacé d'imposer des droits de douane élevés au Danemark s'il n'abandonnait pas l'île. Même lors de son premier mandat présidentiel, M.Trump avait proposé d’acheter le Groenland. Maintenant aussi bien qu’à l’époque, les autorités danoises et groenlandaises rejettent toujours cette idée.

Selon un sondage récent, 85% des Groenlandais s’opposent à l’annexion aux États-Unis.

Les résultats des élections au Groenland décevront les attentes de Donald Trump
 

Le parti d'opposition Demokraatit (Démocrates, 29,9%) a remporté une "victoire inattendue" aux élections législatives au Groenland, estime le journal The Times.

Selon ses informations, ces résultats "décevront Trump". La victoire de Demokraatit, qui adopte une approche prudente sur l'indépendance du Groenland, a été une surprise totale pour le parti au pouvoir Inuit Ataqatigiit (Communauté du peuple, 21,4 %).

Pour rappel, le parti d'opposition groenlandais Demokraatit, prônant un référendum sur l'indépendance, a remporté les élections au Groenland avec 29,9%.

Selon le site Valg.gl, le parti d'opposition centriste Parti du point d'orientation (Naleraq), qui aspire à l'indépendance rapide du Groenland, a obtenu 24,1%. À la troisième position on retrouve le parti Communauté du peuple (Inuit Ataqatigiit), qui détenait 12 sièges parlementaires sur un total de 31 lors des élections législatives précédentes.

Le président américain Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que le Groenland devrait faire partie des États-Unis, menaçant d’exercer des pressions militaires ou économiques contre le Danemark. En 2019, lors de son premier mandat présidentiel, il avait déjà déclaré que les États-Unis pourraient acheter le Groenland, qui est un territoire constitutif du Danemark et dispose d’une large autonomie. Comme à l'époque, les autorités groenlandaises et danoises ont rejeté cette idée.

La question de l'indépendance de l'île est devenue l'un des principaux sujets de la campagne électorale. Quatre partis de l'île sont favorables à l'indépendance. En outre, un sondage réalisé en janvier a montré que seulement 6% de la population était favorable à un rattachement aux États-Unis.

AN

 

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