Présidentielle 2025. Présidentielle au Cameroun : Les 15 jours qui ébranlent la démocratie
Alors que le Conseil Constitutionnel doit proclamer les résultats du scrutin du 12 octobre, le délai légal de publication est au cœur de toutes les critiques. Pour de nombreux observateurs, cette attente n'est plus en phase avec les standards démocratiques modernes.
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Le scrutin présidentiel du 12 octobre dernier a refermé l'urne, mais le suspens, lui, reste entier. Comme un écho à l'attente fébrile qui gagne le pays, la Une de notre confrère Mutations résume l'état d'esprit d'une nation en suspens : la longue attente. Ce délai de quinze jours, inscrit dans la loi, sépare le vote de la proclamation officielle des résultats par le Conseil Constitutionnel. Une période qui, loin de n'être qu'une simple formalité juridique, est vivement décriée et pose une question fondamentale sur la santé de notre processus démocratique.
Dans les kiosques à journaux et sur les réseaux sociaux, le débat est lancé. Le tabloïd Mutations relève que ce laps de temps est « diversement apprécié ». Un euphémisme pour décrire une fracture de plus en plus palpable. Une frange importante de l'opinion publique, des partis politiques de l'opposition et de la société civile, rejoints par des observateurs internationaux, y voit une anomalie démocratique. Pour eux, ce délai de quinze jours est « anachronique » et se situe « à l’opposé de la tendance démocratique mondiale ».
Un anachronisme à l'ère du numérique ?
À l'heure où la technologie permet de connaître les résultats d'élections en quelques heures, où la transparence est érigée en principe cardinal, ce silence de deux semaines est perçu comme une éternité. Il ouvre la porte à toutes les spéculations, alimente les rumeurs et, surtout, nourrit un déficit de confiance dans l'ensemble du processus. Dans un contexte africain où les élections sont souvent sensibles, la célérité et la clarté sont les meilleurs garants de la paix sociale.
Les défenseurs du statu quo invoquent, quant à eux, la nécessaire sérénité du Conseil Constitutionnel pour examiner d'éventuels recours et proclamer des résultats incontestables. Un argument que balayent les détracteurs du système, pour qui cette période est moins une garantie de justice qu'un temps mort propice à des manœuvres opaques.
Alors que le Cameroun retient son souffle, l'enjeu dépasse la simple proclamation d'un nom. C'est la crédibilité même de l'institution électorale et la perception de la démocratie camerounaise qui se jouent dans ces quinze jours. Le compte à rebours est lancé. Le verdict des urnes, mais aussi celui de la rue et de l'histoire, attendent.
Cameroon's Presidential Election: The 15 Days That Shake Democracy
The presidential election last October 12 has concluded, but the suspense remains palpable. Echoing the feverish anticipation gripping the nation, the front page of the newspaper Mutations this morning captures the mood of a country on hold: the long wait. The legally mandated fifteen-day period between the vote and the official proclamation of results by the Constitutional Council is far from a mere legal formality. It is being fiercely criticized and raises a fundamental question about the health of our democratic process.
In newsstands and on social media, the debate is raging. The tabloid Mutations notes that this timeframe is "variously appreciated." A euphemism describing an increasingly palpable divide. A significant portion of the public, opposition parties, civil society, and international observers see it as a democratic anomaly. For them, this fifteen-day delay is "anachronistic" and runs "counter to global democratic trends."
An Anachronism in the Digital Age?
In an era where technology can deliver election results within hours, and transparency is a cardinal principle, this two-week silence is seen as an eternity. It opens the door to speculation, fuels rumors, and, most importantly, fosters a lack of trust in the entire process. In Africa's often sensitive electoral context, speed and clarity are the best guarantees for social peace.
Proponents of the status quo, however, cite the necessary time for the Constitutional Council to examine potential appeals and proclaim uncontestable results. An argument dismissed by critics of the system, who see this period less as a guarantee of justice and more as dead time ripe for opaque maneuvers.
As Cameroon holds its breath, the stakes are higher than just announcing a name. The very credibility of the electoral institution and the perception of Cameroonian democracy are at play during these fifteen days. The countdown has begun. The verdict of the ballot box, and that of the street and history, awaits.
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Ange NGO
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