Cameroun - Football. « S’il faut prendre une balle pour Eto’o, je le ferai » : la confession poignante de Bernard Tchoutang

cameroun24.net Dimanche le 15 Juin 2025 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ancien Lion indomptable, Bernard Tchoutang a livré sur le plateau de Septalk un témoignage fort, presque bouleversant, sur sa relation avec Samuel Eto’o, a appris cameroun24.

Au-delà des clichés, il a expliqué pourquoi il défend bec et ongles le président de la Fédération camerounaise de football. Une parole rare dans le paysage médiatique camerounais, qui en dit long sur l’homme Eto’o.

    « Les gens pensent que parce que je défends Samuel Eto’o, je suis un tchinda. Non. S’ils savaient seulement ce qu’il a fait pour moi… »

Dès les premières phrases, le ton est donné. Tchoutang, figure respectée du football camerounais, pose le décor : loyauté, reconnaissance et dignité. Il remonte à 1998, année douloureuse pour lui. En pleine gloire, décisif lors des qualifications pour la Coupe du Monde, il est mystérieusement écarté de la sélection.

    « Tout le monde savait que j’étais le meilleur. Mais une mafia s’est organisée. Je suis resté à la maison. »

Alors que les Lions sont en stage en France, un seul joueur s’interroge publiquement sur son absence : Samuel Eto’o. À l’époque, Tchoutang précise qu’ils ne se parlaient même pas. Geste gratuit, sincère, qui marquera à jamais l’ex-attaquant de Vanspor.

Mais c’est bien plus tard que leur lien se solidifie. Lors d’un passage très sombre en France – un conflit judiciaire qui le ruine –, Eto’o répond présent. Sans bruit. Sans publicité.

    « J’avais tout perdu. Je dis à mon petit frère d’essayer de joindre Samuel. Le soir même, il m’appelle. Le lendemain, il me fait remettre 30 000 euros. »

Un geste décisif, qui sauve. Et qui, selon Tchoutang, n’est qu’un exemple parmi des centaines d'autres. C’est cette fidélité-là qui l’habite aujourd’hui, au point de déclarer sans détour :

    « S’il faut prendre une balle pour lui, je prends une balle. »

Un respect viscéral

Dans son récit, Tchoutang évoque aussi leur lien d’homme à homme, mêlant admiration et exigence. Il raconte cette anecdote fondatrice : un jeune Eto’o lui annonçant en 1997 son ambition de devenir le meilleur attaquant du Cameroun.

    « Je lui ai dit : il faut bosser. Tu as vu les Roger Milla passer ici. »

Vingt-sept ans plus tard, le respect est intact. À la Fécafoot, même lorsqu’ils jouent ensemble à Limbé, Tchoutang continue à le vouvoyer.

    « C’est le président. Et pour moi, il est même plus que ça. »

Souvenirs douloureux, hommage tendre

Mais Septalk, c’est aussi l’occasion pour Bernard Tchoutang d’ouvrir une fenêtre intime sur sa propre histoire. Il y parle de ses parents avec une émotion désarmante. De sa mère, douce et protectrice, morte en 2001. De son père, autoritaire, qui haïssait le football – jusqu’au jour où il assiste en secret à un match de son fils, avant de brûler son fouet et lui offrir 500 francs.

    « Trois jours plus tard, il mourait. Et Médor, notre chien, n’a jamais bougé de là où il l’avait accompagné. »

Ces souvenirs poignants ajoutent une profondeur à la figure de l’ex-Lion, souvent caricaturé. Ils expliquent aussi, peut-être, ce besoin profond de fidélité et de gratitude qui le lie aujourd’hui à Eto’o.

Un témoignage rare, une loyauté assumée

À une époque où les critiques contre Samuel Eto’o se multiplient, Bernard Tchoutang prend le contre-pied. Pas pour plaire. Pas pour servir. Mais pour témoigner de ce qu’il appelle l’amour du football, celui qu’il reconnaît chez Eto’o, comme il l’a reconnu autrefois chez Iya Mohammed.

    « Il aime ce football. Il veut tout faire pour lui. Même trop, selon certains. Mais moi je comprends. Parce que j’ai vécu la même chose. »

Une parole puissante, sincère, qui mérite d’être entendue au-delà des querelles de chapelle. Parce que derrière l’icône Eto’o, il y a aussi un homme. Et parfois, c’est en écoutant ceux qu’il a aidés qu’on comprend le mieux qui il est.
 



"I’d take a bullet for him" – Bernard Tchoutang on Samuel Eto’o’s true face

Former Indomitable Lion Bernard Tchoutang opened up on Septalk in a moving and sincere testimony about his relationship with Samuel Eto’o. Through personal stories and emotional moments, he explained why he will always stand by the FECAFOOT President’s side — no matter what.

From being the only player to defend him during his controversial World Cup omission in 1998, to wiring him €30,000 during a dark chapter in France, Eto’o’s actions left a permanent mark on Tchoutang.

    “People call me a ‘tchinda’ because I defend him. If they knew what he’s done for me... I’d take a bullet for him. Not just because he helped me, but because what he’s doing now is right — for football, not for himself.”


A powerful tribute that paints Eto’o in a new light, and reveals the loyal heart of Bernard Tchoutang.
 

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Viviane GEMELE et Guy F. FOSSO

 

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