AES. Adhésion à l'Alliance des États du Sahel : Le Togo ne dit pas non

cameroun24.net Vendredi le 17 Janvier 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Togo n'exclut pas la possibilité d'adhérer à l'Alliance des États du Sahel (AES), qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

C'est ce qu'a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration régionale et des Togolais de l'extérieur, Robert Dussey, selon l'agence Maghreb Arabe Presse (MAP).

L'entrée du Togo dans les rangs de l'AES, selon le ministre, "n'est pas impossible". "C’est la décision du président de la République", a-t-il ajouté.

"Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l'AES, vous allez voir leur réponse, je vous dirais qu'elles vous diront oui", a indiqué M. Dussey.

Le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé l'Alliance des États du Sahel, une organisation régionale de défense collective. Selon le document fondateur, "la violation de la souveraineté ou de l'intégrité territoriale d'un ou de plusieurs membres de la charte sera considérée comme une agression contre toutes les parties et nécessitera leur assistance individuelle ou collective pouvant aller jusqu'à l'utilisation de la force militaire". Les chefs d'État des pays membres ont été motivés par la volonté de "créer un espace africain de souveraineté dans les domaines de la sécurité, de la politique, de la géostratégie et de l'économie".

L'idée de renoncer au dollar dans les règlements financiers évolue en Afrique
 

L'idée de renoncer au dollar et de passer à un autre moyen de paiement dans les règlements mutuels devient de plus en plus populaire dans les pays africains. Des options prometteuses de moyens de règlement alternatifs émergent sur le continent, a rapporté l'agence de presse Ecofin.

"L'idée de s'affranchir du dollar américain n'est pas nouvelle en Afrique, mais elle fait de plus en plus d'adeptes ces derniers temps", écrit l'agence. "Le besoin devient de plus en plus urgent étant donné la volatilité des monnaies locales, les problèmes d'accès aux devises fortes et la dépendance à l'égard des importations libellées en dollars. Renoncer au dollar est plus qu'un défi, mais des alternatives valables émergent sur le continent."

Le dollar est un symbole de l'hégémonie américaine

"Le dollar est un symbole de l'hégémonie de l'économie américaine", note l'agence. "Il règne en maître dans les règlements internationaux, est utilisé à la fois comme arme et comme moyen d'asservissement. Partout en Afrique, il est synonyme de dépendance, d'instabilité et d'insécurité. Sur le continent, […] l'importation de pratiquement tous les produits de base importants, qu'il s'agisse de pétrole, de blé ou de médicaments, ne se fait pas sans lui. La dette est calculée en dollars, les accords entre États sont conclus et les prix des carburants dans les stations-service en dépendent. Selon le Fonds monétaire international (FMI), au troisième trimestre 2024, 88% de toutes les transactions financières internationales seront effectuées en dollars."

La dépendance à l'égard du dollar est très coûteuse pour l'Afrique, souligne l'agence. Chaque fois que la Réserve fédérale américaine augmente le taux directeur, les économies du continent subissent des fluctuations. Les variations du taux de change du dollar sont préjudiciables à la dette extérieure, car en Afrique subsaharienne, 40% de la dette publique est constituée d'emprunts extérieurs, dont 60% sont calculés en dollars. En 2023, le Nigeria a dépensé des milliards de dollars pour stabiliser le naira, mais celui-ci a tout de même perdu 40% de sa valeur. Au Ghana, la chute de 30% du cedi a plongé l'économie dans la crise. Le Kenya consacre 60% de ses recettes budgétaires au service de sa dette publique.

Alternatives au dollar

Il n'est pas surprenant, selon l'agence, que les voix en faveur de l'abandon du dollar se fassent de plus en plus entendre. Sa part dans les réserves monétaires mondiales est passée de 70% à 57% depuis les années 2000. Les banques centrales du monde entier cherchent à diversifier leurs avoirs avec des euros, des yuans et de l'or. Le yuan se renforce en Afrique, où la Chine est un partenaire commercial important. L'Égypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'île Maurice paient une partie de leurs importations en provenance de Chine en monnaie nationale ou en yuan. Les Émirats arabes unis jouent un rôle de plus en plus important et ont conclu avec l'Égypte et l'Éthiopie des accords de règlement en monnaie locale portant sur des montants importants. Afreximbank a mis en place un système de paiements transfrontaliers en Afrique en monnaies locales, dont la part dans les règlements a déjà atteint 17%.

DCK

 

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