Cameroun - Politique. Cameroun: Pour une pause républicaine

cameroun24.net Lundi le 09 Décembre 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis les dernières heures du Grand dialogue national (Gdn), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, on a cru ressentir sous le ciel camerounais une brise d’apaisement, un souffle de décrispation lit-on dans un éditorial de Georges Alain Boyomo, DP du quotidien privé Mutations.

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Deux faits majeurs confortent l’analyse dans ce sens. La libération de 333 personnes interpellées dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et la libération des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) arrêtés à l’occasion des « marches blanches ».

En attendant la mise en œuvre des recommandations du Gdn, qui s’avère plus que jamais urgente, on se serait attendu à ce que les acteurs des différents bords, observent une pause républicaine, pour donner une chance à la paix et la détente nationale.

Il n’en est rien ! Entre déclarations incendiaires et décisions à l’emporte-pièce ou tout simplement maladroites, le décor qui a déclenché et entretenu la crise sociopolitique qui prévaut au Cameroun depuis quelque temps se remet progressivement en place.

Quelques clichés :

1- En matière de compétition électorale, autant on peut comprendre que le boycott d’une élection relève de la stratégie interne d’un parti politique, autant on peut légitimement s’étonner de certaines postures publiques qui tendent à avaliser la thèse selon laquelle des partisans du désistement ne s’arrêteront pas au mot d’ordre et qu’ils feront tout leur possible, en usant de tous les leviers nationaux et internationaux, pour obtenir le report des élections dont ils se sont officiellement désolidarisés. Cette « stratégie de la terre brûlée » est hautement blâmable ;
2- L’introduction d’un projet de loi à l’Assemblée nationale sur la promotion des langues officielles, en l’occurrence le français et l’anglais. Le texte comporte malheureusement une disposition à polémique, qui a irrité les avocats anglophones. « L’anglais et le français sont indifféremment utilisées dans les juridictions de droit commun et spéciales. Les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue ». Les vieux démons n’ont pas tardé à sortir du bois du fait de cette disposition. A ce propos, le rétropédalage du gouvernement est salutaire. Vivement que le texte soit retoqué dans l’intérêt de tous ;
3- La destitution vendredi dernier de Biloa Effa, chef de 3e degré du quartier Messa Nkoba’a, arrondissement de Yaoundé 2e, par arrêté du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji. Raisons ? « Instigation et incitation à l’insurrection, insubordination caractérisée à l’endroit des autorités administratives (et) participation active à une manifestation publique interdite ». Intervenant en période de décrispation, cet acte du Minat à l’encontre du conseiller spécial de Maurice Kamto, président du Mrc, participe d’un incroyable zèle voire de la pyromanie politico-administrative. il souffle en effet sur des braises ardentes à peine recouvertes de cendres et donne du grain à moudre à ceux qui pensent, à tort ou à raison, que le pouvoir tient à promouvoir l’unanimisme au Cameroun. Le plus tragi-comique de l’histoire, c’est l’onction donnée à cette maladresse par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, jusque-là considéré comme une colombe. C’est à se demander si les faucons n’ont pas repris le dessus. Auquel cas, ce serait mettre du beurre sur les épinards des chantres de la victimisation et du chaos.

La météo politique n’est donc pas clémente. Elle fait le lit d’une rage qui peut déboucher sur l’orage. Il est temps de replacer le curseur au bon endroit.

Georges Alain Boyomo

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