Cameroun - Revue de presse. Chirac et le Grand dialogue national en vedette dans les journaux camerounais

APA Vendredi le 27 Septembre 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les journaux camerounais parus vendredi rendent hommage à l’ex-chef d’État français Jacques Chirac, décédé la veille, et plantent le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone, qui s’ouvre lundi dans la capitale, Yaoundé.

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L’ancien président français, Jacques Chirac, est mort hier à l’âge de 86 ans, annonce The Post avec un portrait du disparu du temps de sa splendeur. «L’ami de l’Afrique n’est plus», soupire Le Messager, décrivant un être communicatif, un colérique quand il le fallait mais aussi un dirigeant qui savait prendre ses distances avec des régimes africains «qui pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources, l’emprisonnement et parfois même l’élimination physique» des opposants.

C’était un grand ami du Cameroun, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, s’attelant à rappeler le parcours politique d’un leader ayant fait ses humanités en 1960 sous le général De Gaulle jusqu’à se hisser, en 1995, à la tête de son pays.

Mais The Post consacre sa grande manchette au «mélodrame du Grand dialogue national» : entre un Premier ministre qui assure que 70% des délégués seront anglophones, des caciques se préparant à parasiter les assises pour jouer les premiers rôles, au moment où les dirigeants séparatistes de la diaspora indiquent qu’ils ne participeront qu'à une table ronde organisée hors du Cameroun.

Localement, poursuit la publication, la majorité de l’élite des zones sous conflit, qui ne fait pas confiance à la modération confiée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, souhaite plutôt une médiation plus neutre des Nations Unies, de la Grande-Bretagne et la France. Dans le même temps, des défenseurs des droits de l'homme insistent pour que le Grand dialogue aborde la forme de l'État, la coalition de la société civile exigeant pour sa part la création d’une Commission «vérité et réconciliation».

Dans cette ambiance de fébrilité, les leaders de la république autoproclamée d'Ambazonie de l’extérieur vont-ils accepter la main tendue du pouvoir de Yaoundé ? s’interroge The Guardian Post. Selon un diplomate américain, cité par ce quotidien à capitaux privés de langue anglaise, les séparatistes, en optant pour la politique de la chaise vide, perdront indubitablement la sympathie de la communauté internationale qui les considérerait, désormais, comme des va-t-en guerre.

Pendant ce temps, prolonge son confrère Cameroon Tribune, le Grand dialogue national vient de recevoir un soutien de poids à travers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, reçu la veille par le président Paul Biya, a apporté son onction à la palabre nationale.

Reste que, tacle Mutations, à lire les intitulés des groupes de travail mis en place, il y a comme une confirmation de l’option du pouvoir de concentrer les débats sur la seule crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, comme si la paix était déjà acquise et les armes rangées.

Il ne s’agit pas de faire de l’esbroufe ou de l’esprit mal placé à des fins égoïstes, répond en écho, dans les colonnes d’InfoMatin, le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Grégoire Owona. Pour lui, il s’agit bel et bien de résoudre, dans une approche inclusive, un problème majeur que rencontre la nation : celui de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en vue du bien-être intégral de toutes ses filles et de tous ses fils.

«Nous voulons cette paix et, si les armes ne se taisent pas volontairement après cette offre, il faudra bien les faire taire avec le concours de tous les Camerounais épris de paix et viscéralement attachés à leur beau pays.»

Sous le titre «La dictature des pyromanes du Rdpc», Le Messager s’en prend, justement, aux dignitaires du régime dont fait partie Grégoire Owona, les mêmes qui dès le début du conflit, en fin 2016, avaient nié le problème anglophone et qui aujourd’hui prennent en otage les listes régionales des délégués au Grand dialogue, tout en entrebâillant la porte des négociations.

Félix Cyriaque Ebolé Bola

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