Cameroun - Revue de presse. La politique s’impose en couverture des journaux camerounais

APA Vendredi le 07 Décembre 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La politique irrigue les colonnes des journaux camerounais parus vendredi, sur les plans aussi bien de la crise anglophone que du football, de l’économie ou encore de la gouvernance.

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Il y avait de la tension dans l’air, jeudi au tribunal militaire de Yaoundé, la capitale du pays, à l’occasion de l’ouverture du procès du leader sécessionniste anglophone Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses lieutenants, poursuivis notamment pour terrorisme et propagation de fausses informations.

Selon le reporter de The Guardian Post, le premier point de friction entre les parties est intervenu au sujet de la liste des témoins de l’accusation, rejetée par les concernés parce que viciée, selon eux.

Avant que le procès ne soit renvoyé au 10 janvier prochain, prolongent Le Jour et Le Messager, l’autre coup d’éclat a eu lieu lorsque les prévenus, extradés du Nigeria en début d’année, se considérant comme «citoyens de la république d’Ambazonie», ont dénié à l’État du Cameroun la légitimité de les juger.

Pendant ce temps, soupire The Post, la violence ne faiblit pas sur le terrain particulièrement dans la région du Sud-Ouest où des morts, des incendies de maisons et autres affrontements à l’arme blanche ou à feu, font rage.

Face à l’insécurité grandissante, ce sont les États-Unis qui, une fois encore et selon The Guardian Post, reviennent à la charge pour demander au président Biya d’explorer, dans l’urgence, les voies du dialogue afin de décrisper la situation.

Mais le chef de l’État vient de le faire, répond en écho Signatures : il a, le 30 novembre 2018, signé un décret portant création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration visant à ramener, au sein de la famille, ceux qui ont pris les armes contre le Cameroun dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Davantage, l’hebdomadaire n’en est toujours pas revenu de l’humiliation subie, en fin de semaine dernière au Ghana, lorsque le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAN) a décidé du retrait, au Cameroun, de l’organisation de la Coupe continentale des nations (CAN) 2019 pour des raisons d’impréparation.

«Pourquoi tout traîne-t-il tant au Cameroun alors que seul Dieu est le maître du temps ? La CAN nous a été confiée en 2014, pourquoi le Cameroun n’a-t-il pas entamé immédiatement les travaux comme l’a fait la Côte d’Ivoire en cette année 2018, pour la CAN de 2021 ? Comment les entreprises ayant gagné les marchés et les ressources humaines chargées de l’organisation ont-elles été choisies ?»

Et de se faire l’écho des voix qui s’élèvent pour dénoncer le copinage, la surfacturation et l’acceptation de payer des commissions et des rétro commissions, qui étaient les principaux critères d’attribution des marchés des infrastructures, avec de solides réseaux de détournement des deniers publics mis en place à des fins d’enrichissement personnel.

En son temps, rappelle Le Jour, l’ex-proche du chef de l’État, Marafa Hamidou Yaya, candidat à la magistrature suprême jeté en prison pour crimes économiques avait suggéré au gouvernement la co-organisation de la compétition avec le Nigeria et le Tchad voisins pour, avait-il prédit, de transformer ce gouffre financier en aubaine économique.

C’est que, constate Le Messager, Paul Biya est plus que jamais otage de ses «créatures», le retrait de l’organisation de la CAN 2019 ayant mis à nu les manœuvres d’un régime qui a fait boire, jusqu’à la lie, la tasse de l’humiliation à celui qui l’a inspiré et promu.

«Les différents responsables du camouflet planétaire d’il y a une semaine continuent de pantoufler dans leurs cabinets cossus. L’étreinte de l’angoisse semble même se relâcher au fil des jours. Le chef de l’État fait plus que donner le temps aux prédateurs de mettre de l’ordre dans leurs magouilles : il les incite à poursuivre leur sale besogne», s’étrangle pour sa part Aurore Plus.

Lors de la réunion de crise de mercredi dernier, présidée par le Premier ministre Philemon Yang, le gouvernement, loin de faire acte de contrition vis-à-vis d’un peuple meurtri ou de démissionner, s’est contenté d’accepter l’offre de l’organisation de la CAN 2021 à lui fait par la CAF, annonçant également l’abandon de l’option de la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS) et la mise à disposition d’une enveloppe de 94 milliards FCFA au titre des décomptes en faveur des prestataires sur les chantiers infrastructurels.

Aurore Plus se veut là encore inconsolable : «Là où la majorité demande un coup de balai en profondeur, des comptes et des têtes, Paul Biya reprend les mêmes et continue. Il demande à ses collaborateurs défaillants de faire eux-mêmes l’audit de leurs bonnes œuvres, de procéder à quelques ajustements et de repartir, avec le fort risque de voir les mêmes causes produire les mêmes effets.»

Loin de rechercher les causes profondes de cet échec continental, les principaux acteurs du dossier, acquiesce Émergence, s’attèlent plutôt à rechercher des boucs émissaires à la périphérie du problème.

Ils n’en ont certainement plus pour longtemps, tempère InfoMatin : selon toute vraisemblance, les Camerounais verront bientôt apparaître la fumée blanche du premier gouvernement du septennat des «grandes opportunités», le temps, selon des indiscrétions, pour Paul Biya de faire le point de la situation, de diligenter les enquêtes contre les présumés prédateurs des marchés de la CAN, lesquels, jure-t-on en haut lieu, devraient partir de leurs cabinets cossus pour la case prison... comme Sisiku Ayuk Tabe et ses petits amis sécessionnistes.

Félix Cyriaque Ebolé Bola

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