Affaire Kamto. L’affaire Mrc : un imbroglio politico-judiciaire

cameroun24.net Vendredi le 15 Février 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Maurice Kamto et une trentaine de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ont été inculpés dans la nuit de mardi à mercredi devant le Tribunal militaire de Yaoundé pour, entre autres motifs, «rébellion de groupe », « insurrection » et « hostilité contre la patrie » lit-on dans les colonnes du quotidien Mutations.

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 Ils s’apprêtent à passer leur troisième nuit à la prison centrale de Kondengui, après 15 jours de garde-à-vue administrative. Mutations passe en revue les différentes péripéties ayant conduit à la mise en détention préventive du président national du Mrc et explore les suites judiciaires que le pouvoir pourrait donner à cette affaire.

Contestations:de la présidentielle à Kondengui
Arrivé officiellement deuxième à ce scrutin, le candidat du Mrc, Maurice Kamto, a refusé de se plier au verdict d’un Conseil constitutionnel qu’il estime aux ordres du pouvoir.

Les foudres du pouvoir qui s’abattent aujourd’hui sur le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, se dessinent déjà lorsque ce dernier, au détour d’une déclaration faite à la presse, le 08 octobre 2018 à Yaoundé, annonce sa victoire à la dernière présidentielle. Le landerneau politico-administratif, au fait des enjeux, et en phase avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir) n’entend pas céder à ce qu’il qualifie d’« auto-proclamation ». Pour les uns et les autres, Maurice Kamto a « osé » se déclarer vainqueur d’une élection dont le résultat sera proclamé le 22 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel.


Une sortie très peu attendue dans le milieu des conservateurs. « J’ai reçu pour mission de tirer le pénalty. Je l’ai tiré, et le but a été marqué. J’ai reçu du peuple camerounais un mandat clair que j’entends défendre fermement », déclare Maurice Kamto aux hommes et femmes de média. Le message semble davantage troubler les habitudes, quand le principal orateur du jour « remercie solennellement le peuple camerounais qui a une fois de plus su montrer par son vote, sa sagesse, sa force et son engagement en faveur du changement ». En plus, le ‘‘tireur de pénalty’’ qu’il se fait appeler, ne tarit pas d’audace. « J’invite le président de la République sortant à organiser les conditions d’une transmission pacifique du pouvoir, afin de mettre le Cameroun à l’abri d’une crise post-électorale dont notre pays n’a nullement besoin. Car, elle compromettra son avenir ». Maurice Kamto vient ainsi de « provoquer » les tenants d’un régime qui invitent le peuple à s’en tenir au verdict officiel. Le contentieux post-électoral n’y change rien. Le leader du Mrc brandit des résultats qui le donnent vainqueur avec un peu plus de 1,3 million de voix, soit 39,74% de suffrages, contre environ 1,2 million (38,47%) pour Paul Biya. Plus tard, le 22 octobre 2018, le verdict du Conseil constitutionnel est tout autre. Paul Biya s’octroie un nouveau bail de sept ans au palais de l’Unité, en affichant 71,28% de voix (2 521 934 voix). Son principal challenger, Maurice Kamto n’en récolte que 14,23% (503 384 suffrages). « Les résultats proclamés […] par le Conseil constitutionnel dont la crédibilité et l’impartialité ont été mis à mal lors du contentieux post-électoral ne traduisent nullement la volonté du peuple camerounais. Nous rejetons solennellement et catégoriquement ces résultats fabriqués et refusons de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat ainsi désigné par ses obligés et non par les électeurs camerounais », enfonce le président du Mrc.
Sur ce sujet, Maurice Kamto est resté constant jusqu’à son interpellation à Douala et son incarcération à Yaoundé, remettant même en cause, du fond de sa cellule, les capacités du locataire actuel du palais d’Etoudi, de sortir le peuple de la misère ambiante. L’histoire de ce résultat enseignera-t-elle le contraire à la postérité ? On ne perd rien à attendre.

Michel Ferdinand
 

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