Les rebelles du Mouvement du 23 mars, soutenus par l'armée rwandaise, ont pris le contrôle de la cité d'Ihusi située à 11 kilomètres de l'aéroport international de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Ils sont désormais dans la cité d'Ihusi", a fait savoir le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, cité par la radio RFI. Hier, le M23 a pris la ville de Nyabibwe à l'issue de combats acharnés, malgré le cessez-le-feu annoncé par les insurgés le 4 février dans l'est de la RDC.

L'aéroport international de Bukavu se trouve près de la localité de Kavumu et constitue le principal centre logistique du Sud-Kivu assurant un flot important de cargaisons humanitaires et d'autre genre. Des unités de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (Monusco) sont déployées sur le territoire de cet aéroport. Kavumu se trouve à 25 kilomètres de Bukavu.

Les processus de Luanda et de Nairobi offrent une solution à la crise en RDC
 

Une solution durable au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ne peut être trouvée que par une coordination étroite entre les pourparlers bilatéraux entre la RDC et le Rwanda et le dialogue intra-congolais. C’est ce qu’a déclaré l’ancien président Kenyan et facilitateur du processus de Nairobi, Uhuru Kenyatta.

"Le facilitateur est convaincu que les processus de Luanda et de Nairobi offrent la meilleure opportunité de résolution et de sortie de crise dans l’est de la RDC", peut-on lire dans un communiqué publié par Uhuru Kenyatta et relayé par le média Actualité. "Ces deux initiatives sont complémentaires et interdépendantes. Seule une coordination étroite entre les négociations bilatérales entre le Rwanda et la RDC et le dialogue intra-congolais permettra d’aboutir à une solution durable. Il existe une solution africaine à ce problème africain, fondée sur la nécessité de ramener la RDC et le Rwanda à la table des négociations, tout en assurant un processus de dialogue interne structuré pour conduire la RDC sur le chemin de la paix."

Uhuru Kenyatta a présenté ses propositions aux organisateurs du sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) prévu les 7 et 8 février à Dar es Salam, en Tanzanie.

La réunion à Dar es Salam se prépare face à l'avancée des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), qui ont intensifié les combats le 26 janvier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ils sont actuellement proches de la ville de Bukavu, la deuxième plus importante dans l'est de la RDC après Goma.


L’Ouganda n’a pas envoyé un contingent supplémentaire dans l’est de la RDC
 

Les autorités ougandaises ont réfuté les informations, selon lesquelles elles avaient envoyé un contingent supplémentaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). C’est ce qu’a déclaré à Radio France internationale (RFI) le porte-parole adjoint de la Force de défense du peuple ougandais, Deo Akiki.

"L'armée ougandaise réfute les informations, selon lesquelles elle avait envoyé plus d'un millier de militaires dans l'est de la RDC", a-t-il expliqué, relayé par la radio.

Dans le même temps, M. Akiki a noté que l'Ouganda avait regroupé ses forces en RDC dans le cadre d'une opération conjointe contre les Forces démocratiques alliées (ADF). Il a souligné que l'armée ougandaise n'est pas impliquée dans les combats contre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).

Le 4 février, l'agence de presse Reuters a rapporté, en citant des sources diplomatiques, que l'Ouganda avait envoyé un contingent militaire supplémentaire atteignant jusqu’à 1.000 personnels dans l'est de la RDC. Le nombre total de troupes ougandaises déployées en RDC approche actuellement les 5.000 militaires, affirme Reuters.

Le président de la RDC confirme sa présence au sommet en Tanzanie
 

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a confirmé sa participation au sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) qui se tiendra en Tanzanie les 7 et 8 février et qui sera consacré à la situation en RDC, a fait savoir à Reuters sa porte-parole, Tina Salama.

Elle n'a pas précisé si Félix Tshisekedi se rendrait à Dar es Salaam ou s’il y prendrait part à distance.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a précédemment déclaré que le président du pays Paul Kagame participerait lui aussi au sommet.

Le conflit armé dans l'est de la RDC accroît le risque épidémique en Afrique
 

Les combats en cours dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) augmentent le risque épidémique en Afrique en raison du flux croissant de réfugiés et des difficultés rencontrées par les systèmes de santé des pays, principalement dans la région des Grands Lacs africains. C’est ce qu’a déclaré Jean Kaseya, directeur général du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CACM).

"Si des mesures décisives ne sont pas prises, ce ne seront pas seulement les balles qui tueront, mais aussi la propagation incontrôlée d’épidémies meurtrières", a-t-il déclaré dans son message aux dirigeants africains, dont des extraits ont été cités par le portail congolais Actualité. "Cette crise dépasse les frontières de la RDC et menace tout le continent. L’avenir et la survie de l’Afrique dépendent de notre capacité à agir rapidement, avec détermination et dans l’unité."

Entre 2022 et 2023, l'Afrique a déclaré 153 fois des urgences sanitaires en raison d'épidémies d'infections dangereuses, selon le centre de contrôle et de prévention des maladies. En 2024, ce nombre est passé à 242.

À ce jour, le nombre total de personnes déplacées dans l'est de la RDC s'élève à 5,6 millions, selon les Nations unies. 4 millions de déplacés internes se trouvent dans l'est du pays, dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Avec la prise la semaine dernière par les rebelles de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, qui compte plus de 2 millions d'habitants, la situation des réfugiés et des personnes déplacées s'est considérablement aggravée, a déclaré le gouvernement de la RDC. Des centaines de milliers de personnes tentent à présent de quitter Goma et ses environs, de nombreux camps de personnes déplacées ayant été détruits par les combats. Le Nord-Kivu connaît des pénuries d'eau potable.

DCK

 

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