Le gouvernement britannique espère lancer d’ici l’été un programme d’envoi au Rwanda d’immigrants irréguliers dans l’attente de l’examen de leur demande d’asile.

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C’est ce qu’a rapporté samedi le Daily Telegraph, citant une source au sein du gouvernement britannique.

"Nous travaillons certainement sur le lancement de vols d’ici l’été", a déclaré au journal cette source anonyme. Ces déclarations font suite à une visite à Kigali de la secrétaire d’État à l’Intérieur britannique, Suella Braverman. Samedi, avec le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta, elle a signé une version actualisée de l’accord sur l’envoi de migrants illégaux.

Selon le Daily Telegraph, cet accord comblera les lacunes de l’accord intergouvernemental précédent, en permettant d’envoyer des réfugiés dans cet État africain pour un plus grand nombre de motifs. Par exemple, il sera désormais possible d’expulser des migrants s’ils affirment avoir quitté leur pays d’origine en raison de l’esclavage moderne ou de violations des droits de l’homme. "Cela permettra de combler toutes les lacunes", a indiqué la source au journal.

Comme l’a déclaré Mme Braverman, le gouvernement s’efforce de lancer "le plus tôt possible" les vols à destination de Rwanda.

Procédures judiciaires

En décembre dernier, la Haute Cour de Londres a jugé légal le programme du gouvernement britannique visant à expulser vers le Rwanda des migrants arrivés illégalement dans le pays pendant que leur demande d’asile est examinée au Royaume-Uni. L’affaire a toutefois été renvoyée devant la Cour d’appel de Londres, qui s’y penchera en avril pour rendre son verdict en juin. Si la décision de la Haute Cour est confirmée, tous les obstacles à l’envoi des migrants au Rwanda seront levés. Si la Cour d’appel donne gain de cause aux opposants à l’expulsion, l’affaire sera portée devant la Cour suprême.

Selon le Daily Telegraph, déjà à ce stade, le gouvernement pourrait décider de procéder à l’envoi au Rwanda de migrants qui arrivent au Royaume-Uni depuis la France, en traversant la Manche, à condition toutefois qu’ils soient renvoyés dans le Royaume-Uni si la Cour suprême déclare cette pratique illégale.

La position de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pourrait également constituer un obstacle. C’est elle qui, en juin dernier, a statué que le programme du gouvernement britannique devrait être suspendu. Samedi, Mme Braverman a réaffirmé que Londres était prêt à envisager son retrait de la CEDH afin de pouvoir déterminer sa politique migratoire en toute indépendance.

Migration illégale au Royaume-Uni

Selon les statistiques officielles du Bureau de l’Intérieur britannique, le nombre de migrants clandestins qui traversent la Manche pour se rendre au Royaume-Uni n’a cessé d’augmenter ces cinq dernières années, malgré les promesses du Parti conservateur au pouvoir de lutter contre l’immigration irrégulière. 299 cas ont été enregistrés en 2018, 1.800 en 2019, 8.400 en 2020 et 28.500 en 2021. L’année dernière, ce chiffre a augmenté de 60% pour atteindre 45.700 cas.

TASS

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