Cameroun - Gouvernance. L’opération de comptage des agents de l’État critiquée par une experte au Cameroun

cameroun24.net Jeudi le 26 Avril 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La directrice générale adjointe de l’Institut supérieur de management public (ISMP) du Cameroun, Viviane Ondoua Biwolé, a noté «d’importances faiblesses» dans l’opération de comptage physique des salariés de l’État engagée par le ministère des Finances.

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Dans une tribune publiée mercredi, elle pointe l’échec de la réforme du Système intégré de la gestion informatisée des personnels de l’État et de la solde (SIGIPES), qui a «favorisé la tricherie et le recel des agents fictifs ou indélicats», ainsi que «la faible maîtrise des exigences de la gestion des ressources humaines» au sein de l’administration publique du pays.

Pour l’ex-inspectrice générale du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, le soupçon qui transparaît de l’opération de comptage physique à la caisse est que le fichier actuel ne bénéficie pas d’une crédibilité sans faille, le fichier de la solde étant déjà corrompu en ce sens qu’il existe probablement des agents fictifs et des agents percevant une rémunération indue.

Selon Viviane Ondoua Biwolé, en dehors des aspects juridiques, très peu d’attention a été accordée à la maîtrise des exigences de la gestion des ressources humaines, et on peut «alors craindre que plusieurs failles se soient disséminées comme les métastases de cancer au sein des 37 administrations bénéficiaires de la déconcentration du SIGIPES».

La tricherie sur l’indice, l’attribution des rappels de salaires sans fondements juridiques, les crédits accordés sans autorisations formelles et la rémunération des agents décédés non déclarés, sont autant d’actes volontaires de tricherie à traquer et à réprimer, «perpétrés par les agents en charge d’introduire les données dans le SIGIPES ou de servir la solde aux agents publics», des cadres intermédiaires et des agents de maîtrise.

« Le cas du recel est désespérant, écrit-elle, car il est le fait de hauts commis de l’État souvent à la tête de structures, des patrons ayant la responsabilité de témoigner de la présence effective des agents et de leur contribution au travail, en contrepartie de leur rémunération ».

«On comprend alors que si le comptage physique est fait à la caisse, c’est pour échapper à ces commis de l’État qui ne méritent pas la confiance de l’opération en cours», analyse l’experte, s’interrogeant lourdement le phénomène qui veut que des agents fictifs ou indélicats, placés sous l’autorité d’un responsable, ne puissent être dénoncés par celui-ci écrit APA.

Pour elle, il serait logique qu’au terme de l’opération, les agents fictifs et indélicats soient sanctionnés mais également que les chefs hiérarchiques de ces derniers, qui ont entretenu un silence coupable, puissent être châtiés pour tricherie et recèle d’agents fictifs ou indélicats.

S’exprimant voici peu dans les médias le directeur général du Budget, Cyrill Edou Alo'o, a fait état d’une masse salariale s’élevant à 945 milliards FCFA en 2017 contre 393 milliards FCFA en 2006, pour respectivement 322.000 et 163.000 salariés de l’État, soit une augmentation du simple au triple en 11 ans aussi bien pour la masse salariale que pour les effectifs.

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