Une première avancée, saluée par certains acteurs de la société civile. Mais pour le défenseur des droits humains, Me Hippolyte Meli, cette mesure ne saurait masquer les zones d’ombre qui persistent.
« Une libération oui, mais sans vérité sur les chiffres »
Dans une déclaration publiée ce mardi, l’avocat reconnaît que cette première vague de libération est un « bon début ». Toutefois, il dénonce un silence total sur :
- le nombre exact de personnes arrêtées,
- les conditions de détention,
- les personnes toujours internées,
- les cas éventuels de disparition ou de décès.
« L’individu, personne humaine, ne relève pas du pouvoir administratif. Le MINAT le sait mieux que quiconque », martèle Me Meli.
Il exige du gouvernement une démarche de vérité et de responsabilité comprenant :
- des aveux publics,
- une demande officielle de pardon,
- une indemnisation des victimes,
- une garantie de non-répétition,
- et la punition des auteurs de violations.
De graves accusations
Me Meli reproche au MINAT d’avoir, avant et après le scrutin présidentiel du 12 octobre :
- ordonné des arrestations massives et arbitraires,
- autorisé un usage disproportionné de la force,
- toléré des actes de torture et des détentions au secret, parfois devant des juridictions militaires.
Selon lui, ces mesures n’auraient pas respecté les engagements internationaux du Cameroun, notamment l’article 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
« La solution est politique, pas militaire »
Pour l’avocat, maintenir l’armée dans les rues contre des manifestants non armés est contre-productif et dangereux.
« Même si le pouvoir impose sa vérité par les armes, la contestation ne disparaîtra pas. »
Il réclame :
- la libération immédiate de tous les internés,
- le retrait des forces armées des zones civiles,
- puis une enquête indépendante pour établir les responsabilités.
Un débat national ouvert
Cette sortie de Me Meli intervient alors que plusieurs organisations de défense des droits humains demandent un retour strict à l’État de droit après les tensions électorales.
L’avocat conclut :
« La paix durable passe par la vérité, la justice et la réparation. »
Post-election tensions: MINAT announces release of minors, lawyer demands accountability
During a working visit to Ngaoundéré, Cameroon’s Minister of Territorial Administration announced the release of about 60 minors arrested during post-election demonstrations.
Human rights lawyer Hippolyte Meli welcomed the move but criticized the government for failing to disclose the total number of people arrested, detained, or missing.
He calls for:
- public acknowledgement of wrongdoing,
- official apologies,
- compensation to victims,
- guarantees of non-repetition,
- and sanctions against those responsible for abuses.
According to Meli, the solution to the crisis is political, not military, urging the immediate release of all detainees and the withdrawal of armed forces from civilian areas.
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Ange NGO