Cameroun - Justice. Me Daniel Blaise Ngos: « Des idées fortes vont émerger de cette rencontre »

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Jeudi le 08 Décembre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les explications de l'avocat au barreau du Cameroun, président de l’Union des Jeunes avocats du Cameroun(UJAC).

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Maître, Yaoundé abrite depuis ce jour (ndlr: hier) le 31e congrès de la CIB. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est cette institution et quels sont ses objectifs ?

CIB c’est l’acronyme de Conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune. Il s’agit donc de barreaux ayant en partage le français comme langue de travail. C’est une plateforme qui regroupe les avocats essentiellement francophones, mais surtout de culture juridique romano-germanique. La culture juridique romano-germanique est celle qui se caractérise par le Droit écrit et la codification, contrairement au système de la Common Law qui repose sur la coutume et la jurisprudence. La CIB a pour objectif de promouvoir l’indépendance de la justice, le Droit, affirmer l’universalité des Droits de l’Homme. C’est dans ce contexte d’ailleurs que le thème des travaux ouverts ce jour (ndlr : hier) porte sur l’Etat de droit, parce que l’un des objectifs de la CIB est de promouvoir, accompagner l’Etat de droit.\r\nCe thème est associé aussi aux défis sécuritaires. Est-ce à dire que le contexte international actuel fait craindre des dysfonctionnements quant à la mise en œuvre durable de l’Etat de droit ?\r\nJe ne veux pas anticiper sur les exposés qui vont être développés par les personnes ressources choisies qui sont du reste des avocats de talent. Il va sans dire qu’il y a un lien évident entre la recherche de l’Etat de droit et l’objectif sécuritaire. Pour le reste, je suis convaincu que les exposés y relatifs seront de bonne facture et je ne voudrais donc créer des interférences avec les experts choisis.

La CIB est un espace francophone. Au Cameroun, nous avons aussi des avocats de culture anglo-saxonne. Ces travaux leur sont-ils ouverts  ?

La CIB est une conférence internationale des barreaux. Donc, ce sont les barreaux qui sont en action. A partir de ce moment là, tous les avocats du barreau du Cameroun en principe sont concernés par cette rencontre. Simplement le Cameroun a la particularité du bi-juridisme. Notre pays a deux systèmes juridiques : le romano-germanique et le Common Law. La préoccupation des avocats anglophones, si j’en juge par ce que j’ai écouté et pour ce que j’en sais, c’est d’avoir le sentiment qu’il y a une culture juridique que l’on « voudrait » à la traîne, accessoire et dérisoire, à certains égards. Et les avocats anglophones considèrent que les deux cultures juridiques se valent et doivent être placées sur le même pied d’égalité et considérées comme tel. Ce à quoi je souscris parce que c’est une réalité institutionnelle. Les deux systèmes juridiques cohabitent, faisant ainsi la particularité et la richesse du barreau du Cameroun, de même que celle de notre pays.

Alors qu’est-ce que la tenue de cette rencontre peut apporter au barreau du Cameroun, en termes d’enrichissement ?

Il me semble évident que chaque fois que des intelligences s’affrontent et ont partagé, il en sort toujours de la lumière. Au regard des thèmes qui ont été retenus, je suis convaincu que des idées fortes vont émerger de cette rencontre. En ce qui concerne la promotion de l’Etat de droit en rapport avec les exigences sécuritaires. Mais une fois de plus, je voudrais insister sur le fait que nos confrères anglophones ont des préoccupations et souhaiteraient voir leur culture juridique promue et respectée. La culture juridique ne s’entend pas seulement en termes de langue. Elle s’inscrit dans l’histoire, la sociologie, l’anthropologie. C’est toute une manière d’être, de fonctionner, d’opérer. L’expression et l’application de la règle de droit ne sont pas les mêmes. Les exigences de la justice sont certes les mêmes, mais les systèmes juridiques dégagent leurs particularités qui doivent pour ainsi dire être respectées. J’’espère que les travaux de la CIB vont déboucher sur une résolution qui prenne en compte les préoccupations de nos confrères anglophones

L’on a beaucoup vu les aînés et les ténors à la manœuvre pendant la cérémonie d’ouverture. Quelle place les jeunes avocats occupent-ils au sein de cette organisation ?

Mieux que par le passé, les jeunes avocats occupent de plus en plus une place centrale. Cela se traduit entre autres par la mise en place d'un espace qui leur est dédié au sein duquel il est débattu des questions et problématiques qui leurs sont propres : c’est « la CIB jeunes » qui cette année a pour thème : « La contribution du jeune avocat à la préservation des acquis démocratiques ». La main qui reçoit étant toujours portée à en redemander plus, nous souhaiterions que lors des prochaines éditions cette CIB ne soit plus un atelier au choix, mais que les différents participants dont les bâtonniers y prennent part.

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