Cameroun - Politique. Pour un rééquilibrage des pouvoirs au Cameroun au sein des institutions de l’Etat

cameroun24.net Jeudi le 18 Octobre 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La Constitution est la charte solennelle d’une nation, la norme juridique placée au sommet de la hiérarchie des normes lit-on dans une tribune de Richard Makon dans les colonnes du journal Mutations.

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Elle définit l’étendue du pouvoir politique et son encadrement, constitue le mode d’emploi de l’organisation des institutions politiques, un catalogue des droits fondamentaux et les libertés des citoyens, et règle les rapports entre gouvernants et gouvernés. Cependant la fonction majeure de la Constitution reste l’organisation et l’encadrement du pouvoir politique.
LA CONSTITUTION ORGANISE LE POUVOIR POLITIQUE dans la mesure où, d’une part, elle détermine, d’un LA NATURE DE L’ETAT qui peut être unitaire (Cameroun, France ou Sénégal), fédéral (Allemagne, Nigeria ou USA) ou régional (Italie ou Espagne) ; de deux LA FORME DU GOUVERNEMENT qui peut être républicaine (Allemagne ou France) ou monarchique (Grande-Bretagne ou Espagne) ; de trois LA FORME DU REGIME POLITIQUE (parlementaire ou présidentiel). D’autre part, ELLE REPARTIT LES POUVOIRS ENTRE LES INSTITUTIONS DE L’ETAT, d’abord à travers LA SÉPARATION DES POUVOIRS (entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire), ensuite à travers LA REPARTITION de ces trois (03) pouvoirs au sein des diverses institutions de l’Etat (le judiciaire par exemple sera partagé entre les juges civile, administratifs et le juge constitutionnel), enfin à travers la fixation des modes de désignation des gouvernants (suffrage universel direct, suffrage indirect).
LA CONSTITUTION ENCADRE LE POUVOIR POLITIQUE dans la mesure où elle est porteuse d’une PHILOSOPHIE POLITIQUE, énonce LES DROITS FONDAMENTAUX du citoyen et fonde L’ETAT DE DROIT.
Pour toutes ces raisons la Constitution sera toujours au cœur des luttes de pouvoir et au centre des propositions de reformes des candidats à une élection présidentielle. À la faveur du scrutin du 07 octobre 2008, le Cameroun n’a pas fait exception. Tous les candidats ont en effet proposé soit l’élaboration d’une nouvelle Constitution, soit la révision de celle existante, avec pour dessein ultime de procéder à LA MODIFICATION LA NATURE DE L’ETAT, passant ainsi de l’Etat unitaire à un Etat fédéral ou régional. Sans se prononcer sur ces propositions dont la pertinence dépend, au-delà du choix du nom, de la cohérence structurelle et de l’efficacité fonctionnelle du régime projeté, il semble évident que l’objectif visé est celui du RÉÉQUILIBRAGE DES POUVOIRS entre les différentes institutions de l’Etat.
Le système politique camerounais est en effet marqué par une centralisation à outrance qui est cause de paralysie et d’une hypertrophie de l’exécutif, en l’occurrence de la présidence de la république, qui monopolise l’essentiel du pouvoir d’Etat. Cette dimension impériale de l’exécutif, dans une société accoutumée aux reflexes autoritaires, est d’une part la source de toutes les convoitises, tant des alliés que des adversaires du pouvoir central, d’autre part la raison avérée ou fantasmée de tous les maux et la cause de toutes les luttes.
Aussi, seul un rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Etat au profit, d’abord du parlement et du judiciaire, ensuite des collectivités territoriales décentralisées et des administrations publiques déconcentrées, enfin des autorités publiques indépendantes et des institutions de surveillance et de contrôle, peut-il atténuer l’attrait morbide et la fascination hallucinatoire pour la fonction présidentielle, l’Alpha et l’Omega du système politique camerounais.

Richard Makon

Docteur en Droit public, spécialiste du Droit des investissements


 

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