Cameroun - Société. SUD,Les personnes handicapées disent non à l’exclusion

Jacques Pierre SEH Dimanche le 12 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - Le séminaire de vulgarisation de la loi portant protection et promotion des personnes handicapées s’est tenu du 08 au 09 juillet dernier à la salle de conférences du FNE d’Ebolowa, sous la présidence du préfet du département de la Mvila et les leaders des différentes associations des personnes handicapées venus quatre départements de la région du Sud.

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La stigmatisation, la marginalisation et l’exclusion paraissent être le vécu quotidien selon Ondoua Abah Gabriel directeur exécutif l’union nationale des personnes handicapées du Cameroun (UNAPHAC). Tenez pour exemple la rentrée scolaire qui se pointe à l’horizon, il est prévu que les enfants nés des personnes handicapées et les personnes handicapées elles mêmes sont prioritairement recrutées, ne paient ni frais de scolarité, ni les frais prévus pour l’association des parents d’élèves et enseignants (APEE). C’est la loi qui le prévoit, ce n’est pas une faveur qu’on accorde à la personne handicapée. Autre constat fait par le directeur exécutif, la salle qui abritait le séminaire n’était pas suffisamment accessible pour les personnes handicapées, c’est bien une forme d’exclusion. Un autre exemple tragique survenu lors des derniers examens officiels à Yaoundé, un élève malvoyant a été sorti de la salle d’examen probatoire, alors qu’il y a des dispositions officielles pour les cas des personnes handicapées. De ces cas comme dans bien d’autres, il s’agit de l’exclusion de la personne handicapée. Même notre langage utilisé confirme cette marginalisation, on parle de l’handicapé c’est comme si vous appelez une personne sidéenne,  ce qui n’est pas normal. Parler de la personne handicapée, de malade de la vue, la stigmatisation est aussi d’ordre moral, on le taxe souvent de sorcier. Il faut travailler pour participer à cette lutte, en vue de créer un environnement favorable, un lieu accessible à tous. La loi 83/13 du 21 juillet 1983 portant protection des personnes handicapées et celle de novembre 1990 fixant les modalités d’application constituent des avancées. Très vite celles-ci ont montrées leurs limites et aussi que les principaux concernés à savoir les personnes handicapées semblent dire ne pas avoir été associées à son élaboration. Ainsi, elles en ont alors réclamées une révision qu’elles ont obtenues avec la loi 2010/ 002 du 13 avril 2010 qui a été adoptée. Il faut bien que les personnes handicapées sachent de quoi il est question et qu’est ce qu’elles peuvent attendre d’où l’objet du séminaire d’Ebolowa. Il est question d’imprégner, d’informer et de distribuer la loi sus évoquée en langues nationales du Cameroun. Déjà elle existe en béti, elle est en train de se traduire en fulfulde et progressivement en d’autres langues du pays elle pourra exister. La vulgariser en la rendant disponible en langues nationales auprès des autorités, des personnes handicapées, les leaders des organisations et institutions des personnes handicapées et les organisations de la société civile est l’objectif visé par l’UNAPHAC. Pour Emilie Carole Adjomo Ella secrétaire permanente de la commission nationale des droits de l’homme et de libertés (CNDHLC) du Sud, il s’agit des droits de l’homme à protéger et à vulgariser chez les personnes handicapées ici. Ces personnes ont des problèmes spécifiques liés à leur handicap, l’intérêt est de les faire comprendre qu’ils sont des citoyens à part entière, et que la loi Camerounaise tient compte d’elles. Une façon de les rassurer que le CNDHLC est à leur disposition pour les cas de violation de leurs droits, et leur accompagnement dans la vulgarisation de la loi de 2010/002 portant protection et promotion des personnes handicapées. Pour le représentant du préfet de la Mvila, les pouvoirs publics œuvrent pour le bien-être de tous. La personne handicapée est d’abord une personne en tout état de cause qui mérite respect, et que nous avons tous l’obligation de la protéger et de l’encadrer. En tant que personne vulnérable, elle doit  bénéficier d’un certain nombre de privilèges. Il s’agit pour nous d’œuvrer pour leur inclusion, c’est ce que la loi qui a été adoptée en 2010 prévoit. C’est la loi, nous devons  s’y mettre pour qu’elle soit appliquée. Une satisfaction pour Pamphile Mve représentant régional de la FECASDEP lui qui est sur une chaise roulante, reconnait avoir des difficultés d’accès à la salle de réunion car, aucun passage n’est prévu pour les personnes handicapées moteurs. C’est une forme d’exclusion, de même pour les sourds muets qui n’ont pas toujours la chance d’avoir dans les réunions un interprète des signes. Son souhait est qu’avec cette loi, que les uns et les autres sachent ce qu’il y a à faire pour sceller définitivement cette inclusion tant attendue et donner espoir à ceux que la nature a défavorisé avec des handicaps.  

 

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