Cameroun - Sécurité. SUD,Prison principale de Djoum : Les conditions inquiétantes de détention
Le constat est récemment fait suite à une inspection dans cette maison d’arrêt par l’antenne régionale de la commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) du Sud dans le cadre de ses missions de contrôle et de sensibilisation sur les droits de l’homme.
ADS
Cette descente à la prison principale de Djoum, a permet de comprendre qu’il y a encore beaucoup d’effort à faire quant à la surpopulation carcérale dans les lieux de détention dans la région du Sud. D’abord, les cinq prisons que dispose la région sont d’origine coloniale, la plus nouvellement créée date de 1953 c’est celle de Sangmélima. Au moment de sa création, sa capacité d’accueil la permettait juste de recevoir 70 détenus, aujourd’hui elle a environ 250 détenus. Celle de Djoum construit en 1934, pour une capacité inférieure à 100 détenus abrite une population carcérale presque quatre fois la prévision de base, donc devenue étroite et vétuste. Les pensionnaires sont exposés à toutes les intempéries. Sous ce prisme, il y’a beaucoup à faire pour humaniser la vie dans ce cadre de détention. Du lieu de détention évoqué à Djoum, les conditions sont scabreuses voire suicidaires pour les détenus. C’est dans la même salle de vie que les détenus font leurs besoins dans les sceaux. Bien que les hommes soient gardés dans un camp et les femmes dans l’autre, les mineurs quant à eux sont en divagation dans le même milieu avec les personnes majeures. Selon Antoinette Tangono épouse Ekouan, chef d’antenne régionale de Cndhl, « c’est la désolation, il y’a ainsi, une urgence à agir. Les normes de protection des droits des détenus mineurs sont bafouées. Il y’a un grand besoin de rénovation de cette maison d’arrêt.
Dans l’ensemble, les conditions de travail dans ce pénitencier son très difficiles même pour le personnel. « En dehors de la liberté de se mouvoir librement qui est restreinte, le prisonnier garde tous ses autres droits comme les autres citoyens libres. Mais, avec ces constats, il serait difficile qu’à l’état actuel ces prisons visitées soient considérées comme des lieux de prise de conscience du tort qu’on a fait à la société. Mais, le cndhl ne peut se limiter qu’à ses missions de dénonciation, d’observation ce qui naturellement freine leur impact sur le terrain ». Pour Daniel Andong témoin oculaire ayant vécu tous les affres de la prison principale de Djoum, « un jour passé dans cette prison représenterait 1000 ans d’autres formes de souffrance. J’y suis entré avec mes deux bras en prison,j’y ai passé 08 années, à sa sortie je n’ai que l’usage d’un bras et pour cause des sévices corporels. Le repas ici c’est le maïs mélangé aux feuilles de manioc mal pillées arrosées d’huile de palme. Bref, toutes les conditions sont réunies pour qu’au sortir de la prison qu’on soit sérieusement diminué, physiquement voire intellectuellement parce que le traitement là-bas est traumatisant ». A la question de savoir pourquoi les ong et autres organismes de droits de l’homme, lorsqu’ils visitent ces lieux de détentions ne réussissent pas à voir ces atrocités y compris le cndhl et à les dénoncer. Pour Daniel, c’est juste parce que leur visite sont souvent préparée, on essaye d’ajuster ce qui ne va pas, de demander aux détenus de ne rien dire mais, malheur à celui qui transcendera à la consigne. Pour l’imagerie populaire, le cndhl ne peut pas aller au-delà du couloir de liberté qu’on lui ait réservé, la preuve qu’elle ne dispose d’aucun droit de coercition, sa principale arme ne se limite qu’à l’observation. Dans un élan d’humanisme des kits de produits alimentaires et le nécessaire de toilette ont été remis aux détenus, ceci dans le but de contribuer le temps d’une visite à l’amélioration de leurs conditions de vie de ce milieu carcéral.
Jacques Pierre SEH
ADS
ADS
ADS
ADS