Ils demandent notre sollicitude pour qu’ils soient mieux intégrés dans la société. Leur état physique et mental les particularise relativement aux autres enfants, mais ils font partie intégrante de notre société et par conséquence doivent bénéficier également de toutes les attentions comme leur scolarisation. Ils sont, sourds, muets, infirme moteur cérébral (Imc), vivent avec un handicap moteur ils ont répondu à la cloche de la rentrée scolaire au centre de réhabilitation des enfants handicapés moteurs et auditifs (Crehda) du foyer Père Monti à Abang.

ADS

Il est presque 10 heures en ce deuxième jour de classe pour le compte de l’année scolaire 2019/2020, le Crehda accueille progressivement ses pensionnaires. Ils sont sourds, muets, Imc ou portant un handicap moteur, ils veulent bien avoir accès à la connaissance et réussir à sortir de la totale dépendance que la nature leur a imposé vis-à-vis  de leur entourage. Ils ne doivent pas être considérés comme des rebuts de nos familles, voire de notre société mais avec égalité de chance pour tous. Tenez, le cas de Jacqueline Olah élève au cours moyen 1 est une parfaite illustration. Elle est elle est née sans mains pour être en même de tenir un stylo, ni jambes pour marcher aisément mais le Crehda lui en a donné espoir d’être une élève comme les autres. Elle a sa méthode particulière  qui fait d’elle une calligraphe et ses enseignants sont très fiers d’elle. Comme Jacqueline, ce sont ces types d’élèves particuliers que le centre gère au quotidien et ceci depuis plusieurs décennies. Et son directeur Jean Pierre Ongolo nous situe,  « ça traine encore, les parents attendent gérer d’abord le retour des classes des autres enfants pour penser à ceux qui vivent avec un handicap. Au centre, nous fonctionnons avec le programme de l’éducation de base plus celui qui est adapté à leur handicap. Nous avons eu un 100 % au Cep en cette année avec nos 6 élèves que nous avons présentés ».  

Comme programme spécialisé il y’a la lecture labiale, l’éducation auditive, la rééducation de la parole pour rétablir l’auto phonation. Egalement la dactylologie qui les enseigne l’alphabet à travers les doigts puis les adapter au programme officiel. Au Crehda, le recrutement n’est pas sur étude du dossier comme dans les établissements ordinaires, mais plutôt physique. L’élève doit passer par le spécialiste du centre qui va évaluer le degré d’handicap physique, de surdité de l’élève pour l’admettre en classe. Car, il est question d’assurer le plein encadrement de l’élève pour qu’il s’intègre aisément dans son milieu de vie au quotidien. Pour Josiane Mboomezome enseignante de la classe de cours élémentaire 2, « le problème pour nous ici, les parents ne nous envoient pas les enfants tôt. Ce qui peut avoir pour conséquence les retards d’adaptation pour certains. Nous travaillons dans deux programmes, un que tous les élèves du Cameroun sont soumis et l’autre qui est spécialisé et adapté à leur handicap. Il faut les intéresser pour qu’ils puisent se concentrer, et avec eux on va lentement et toujours revenir. Bref, il faut être leur ami, leur confident pour que le reste puis aller mieux ». Après le passage au Crehda qui n’a que le cycle primaire, ceux dont les parents peuvent soutenir leurs études peuvent poursuivre à l’école spécialisée pour enfants déficients auditifs (Eseda) à Yaoundé ceci jusqu’en classe de 5 ème. Et après cette école, ils n’ont de possibilité d’accueil qu’au lycée de Nkol-éton où au collège Vogt à Yaoundé où il existe des structures pouvant les accueillir. Pour le Père Alang Lucas, directeur du foyer Père Monti qui accueille ces pensionnaires, « l’enfant qui entre au Crehda doit sortir avec quelque chose de pratique. Il doit être réhabilité quelque part, notre leitmotiv est de changer sa situation. Pour le faire, on a renforcé la physiothérapie avec un équipement de pointe, les massages sont effectués pour apporter des corrections indispensables. Ce qui nous amène à fabriquer des prothèses pour aider ces différentes personnes à améliorer leur quotidien, ce qui les autonomisent davantage. Le 04 juin dernier, nous avons augmenté la capacité de notre accueil de 50 places, avec un espace de sport également. Avec un personnel de 08 enseignants, 04 encadreurs, 01 physiothérapeute, et 01 appareilleur, nous comptons bien relever le défi ». Il faut noter que le Crehda fonctionne plus en régime interne, pour permettre un meilleur suivi des élèves et peut aussi servir aux personnes externes pour d’autres prises en charge.
 

Jacques Pierre SEH


 

ADS

 

Lire aussi : Le Directeur de l'ESSTIC suspend les cours en classe de Journalisme Deuxième Année. Les raisons