Tanzanie. Tanzanie : L'ONU exige des comptes après la présidentielle sanglante

cameroun24.net Jeudi le 13 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ton est grave au siège des Nations Unies à Genève. Volker Türk, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, a lancé un appel pressant et sans équivoque aux autorités tanzaniennes, les sommant de faire la lumière sur la mort de « centaines de personnes » dans la répression des manifestations post-électorales. Une interpellation qui jette une lumière crue sur la dérive autoritaire du régime de la présidente Samia Suluhu Hassan.

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Des corps emportés pour « dissimuler l'ampleur des événements »

Les accusations sont lourdes. M. Türk s'appuie sur des rapports accablants indiquant que les forces de l'ordre procéderaient à la collecte systématique des corps dans les rues et les hôpitaux pour les acheminer vers des lieux inconnus. Une pratique macabre qui, selon le chef des droits de l'homme de l'ONU, viserait à « dissimuler l'ampleur des événements ». « J'exhorte vivement les autorités tanzaniennes à fournir des informations sur le sort et le lieu de détention de toutes les personnes portées disparues, et à remettre les corps des victimes à leurs proches pour des funérailles décentes », a-t-il déclaré, martelant la nécessité de la transparence et du deuil pour les familles.

Une élection sous tension et une opposition muselée

La crise plonge ses racines dans l'élection présidentielle du 29 octobre dernier. Un scrutin qui s'est tenu dans un climat de forte tension, marqué par l'exclusion des deux principaux adversaires de la présidente sortante. Privés de choix, des milliers de Tanzaniens sont descendus dans la rue pendant plusieurs jours. Les manifestations, vives, ont dégénéré en affrontements : voitures et commissariats incendiés, feux de rue, tandis que la police répondait par des tirs de gaz lacrymogène et de balles réelles.

Malgré ce contexte explosif, la Commission électorale a proclamé la victoire écrasante de Samia Suluhu Hassan avec 97,66% des voix. Une annonce suivie, deux jours plus tard, de sa prestation de serment.

L'ONU demande la libération des opposants

Au-delà du bilan humain, Volker Türk a également exigé la libération immédiate de « tous les dirigeants de l'opposition arrêtés avant le scrutin présidentriel ». Cet appel met en lumière une stratégie systématique d'étouffement de la contestation, remettant en cause la légitimité du processus démocratique. La balle est désormais dans le camp des autorités tanzaniennes. Répondront-elles aux exigences de vérité et de justice de la communauté internationale ? Pour les centaines de familles en attente de nouvelles de leurs proches, la question est vitale.
 


Tanzania: UN Demands Accountability After Bloody Post-Election Crackdown

The tone is solemn at the United Nations headquarters in Geneva. Volker Türk, the UN High Commissioner for Human Rights, has issued an urgent and unequivocal appeal to the Tanzanian authorities, demanding clarity on the deaths of "hundreds of people" during the crackdown on post-election protests. This call highlights the authoritarian drift of President Samia Suluhu Hassan's regime.

Bodies Taken Away to "Conceal the Scale of the Events"

The allegations are severe. Mr. Türk relies on damning reports indicating that security forces have been systematically collecting bodies from the streets and hospitals to take them to unknown locations. A macabre practice that, according to the UN's human rights chief, aims to "conceal the scale of the events." "I urge the Tanzanian authorities to provide information on the fate and whereabouts of all missing persons and to return the bodies of the victims to their relatives for a dignified burial," he stated, emphasizing the need for transparency and mourning for the families.

A Tense Election and a Muzzled Opposition

The crisis stems from the presidential election held on October 29. The vote took place in a highly tense climate, marked by the exclusion of the two main challengers to the incumbent president. Deprived of choice, thousands of Tanzanians took to the streets for several days. The vigorous protests escalated into clashes: cars and police stations set ablaze, street fires, while police responded with tear gas and live ammunition.

Despite this explosive context, the electoral commission proclaimed the overwhelming victory of Samia Suluhu Hassan with 97.66% of the vote. This announcement was followed, two days later, by her swearing-in.

UN Calls for Release of Opposition Figures

Beyond the human toll, Volker Türk also demanded the immediate release of "all opposition leaders arrested before the presidential election." This appeal highlights a systematic strategy of stifling dissent, calling into question the legitimacy of the democratic process. The ball is now in the court of the Tanzanian authorities. Will they respond to the international community's demands for truth and justice? For the hundreds of families awaiting news of their loved ones, the question is vital.

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Didier Cebas K.

 

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