Un incident de séance, survenu la veille à l’Assemblée nationale et qui a semé la débandade dans les rangs du Rassemblement démocratique u peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), a retenu l’attention des journaux du pays parus vendredi.

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En se levant comme un seul homme, et en entonnant des chants hostiles au pouvoir, les députés du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire, ont créé un vif émoi au sein d’un hémicycle qu’ils ont réussi à paralyser, explique Mutations.

On eût dit une scène de prise d’otage, décrit Emergence, pour qui le RDPC apparaît désormais comme un géant aux pieds d’argile, perdant le contrôle de la situation à la première contrariété venue.

Et L’œil du Sahel d’expliquer, dans les détails, comment cette formation, qui ne compte pourtant que 18 élus sur 180 sièges, a organisé son coup de force au point de bloquer la séance plénière afin de faire inscrire la crise anglophone au menu des débats.

Le projet de loi de règlement pour 2017, reconnaît le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a été adopté alors que le groupe parlementaire SDF, qui avait insisté pour qu'une motion sur la situation anglophone soit débattue en session, n’entendait ne rien lâcher tant que ses exigences ne sont pas satisfaites.

C’était un véritable drame, glose The Guardian Post, de voir ces honorables totalement paniqués au moment où leurs adversaires politiques entonnaient des chants hostiles au pouvoir, en général, et au président Paul Biya, en particulier.

Et ce ne semble que le début, ajoute le journal, les élus SDF ayant promis de rééditer l’exploit à chaque séance plénière, tant que la crise anglophone n’aura pas été programmée dans l’agenda parlementaire.

Cavaye Yeguie Djibril abandonne l’hémicycle au SDF, moque InfoMatin à propos de l’attitude du président de l’Assemblée, qui face à la cohue a à son tour entonné ce refrain : «Le Cameroun va bien, le Cameroun va bien», des talents d’artiste qu’on ne lui connaissait pas jusque-là.

L’incident survenu à l’Assemblée nationale relève de l’inédit dans l’histoire politique du Cameroun, souffle cette publication : à la place du «parti de la balance», qui a l’habitude de quitter l’hémicycle, c’est le parti au pouvoir qui, cette fois et toute honte bue, sort de la salle des débats sans avoir le courage de défendre ses positions.

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