Cameroun - Musique. Voici comment le Grand Barack a tué Nyangono du sud

cameroun24.net Vendredi le 06 Décembre 2019 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
On croyait avoir atteint les cimes de la pureté musicale avec notre Nyangono National. On se préparait à franchir la 2019e borne de l’ère Jésus Christ en se laissant entrainer par les mélodies saccadées et envoutantes de l’un des chanteurs les plus inspirés de sa génération. On en était à répéter nos chorégraphies de « Foup Fap » et de « Tamponnement » quand soudain un être venu d’on ne sait où est venu remettre tout en cause peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Jour.

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Depuis plus de 4 mois, il n’y en a plus que pour le Grand Barack au Cameroun. Le Grand Barack ? Mais oui, si vous avez aimé l’original vous allez adorer la copie. Voici venu la nouvelle égérie de la musique camerounaise. Celui que l’on s’arrache jusqu’à Dubaï avec voyage (en business class s’il vous plait). Celui qui se paye l’ancien Tsimi Toro en mondovision en moquant son Katere Zout. Celui qui raille le succès de la star Nyangono qu’il défie d’ailleurs publiquement pour qu’enfin soit tirée au clair cette affaire de prééminence musicale de l’heure dans notre pays. Celui qui se tape sans coup férir Lady Ponce, Nathalie Koah et toutes les autres là où certains s’épuisent en cadeaux rutilants et en monnaie craquante sans toujours parvenir à leurs fins.

 

« Tout ça à cause de l’Eneo »
Mais qui est donc ce Grand Barack ? Quel est son parcours musical ? Quelles sont ses références dans la profession ? Avant de parler du musicien, jetons un œil sur l’homme tel qu’il se présente à nous. Autant on n’avait pas été trop déçu par la silhouette plutôt convenante de notre Méga Star Nyangono qui fit lui aussi un coming out remarqué sur la scène musicale locale, autant avec le Grand Barack on doit se pincer pour être sûr de ne pas rêver. De ne pas faire un cauchemar, tant la plastique du nouveau numéro 1 de notre musique pourrait donner quelques idées de casting à Stephen King, le maitre de l’horreur. Bon, passons sur le visage sec et émacié du vieil homme, qui n’est pas sans rappeler les affres de la subsistance quotidienne au Cameroun, pour enfin se laisser aller aux sonorités de l’homme qui fait trembler tout un pays. Du bon Nyangono réchauffé avec en prime une once d’autodérision venant d’un homme qui a décidément sa place chez les ténors de la chorale du club Matango de son quartier. Bref comme avec Nyangono, on affaire à un tintamarre morbide. Aussi bruyant que ridicule. Notre belle curiosité dit avoir un temps été guitariste chez le célèbre chanteur angolais Sam Mangwana sans qu’on ne sache vraiment s’il ressasse des réminiscences d’un coma éthylique ou s’il se prend simplement à rêver au soir de sa vie.

Si on garde un brin de lucidité, on est obligé de s’interroger. Mais qui est ce type ? D’où vient-il et comment se retrouve-t-il à pareille fête ? Tout commence par cette vidéo de dépit qu’un soudeur reconnu à EligMfomo poste (ou se fait poster) sur la toile. Dans ce qu’il maîtrise du français, l’homme s’attaque à la compagnie de distribution de l’énergie électrique au Cameroun à laquelle il demande de rendre les clefs pour alléger la peine du peuple camerounais. « On souffre à cause de l’ENEO », « je ne savais pas que c’est comme ça qu’il allait faire », tempête-t-il, désabusé. L’affaire aurait dû s’arrêter là et le Grand Barack aurait dû tranquillement retourner à son atelier et savourer les bonnes liqueurs du coin. Mais un homme est passé par là et a tout changé. Un jeune homme : Steve Fah. Ce jeune Youtubeur camerounais tient depuis quelques années un micro programme humoristique intitulé « 3 minutes du peuple » qui connait un franc succès.

« Gouter ça.. »
Avec un certain talent, il passe en revue plusieurs sujets tels que la politique, le sport, la musique et les faits de sociétés. Steve Fah avait déjà contribué au buzz Nyangono du Sud en s’appuyant sur le titre « ça a déjà commencé » pour lequel il a fait un numéro spécial dans « 3 minutes du peuple » avec un montage des meilleurs extraits du clip et des passages sur les chaines de télévision de « l’artiste ». Voyant le phénomène Nyangono décliner, et pour bien montrer que c’est lui qui tire les ficelles, l’influenceur a sorti de son chapeau un autre personnage encore plus baroque, encore plus inapte en matière musicale. Car si Nyangono du Sud s’est longtemps démerdé dans les studios et sur les scènes avant de connaitre la consécration, le Grand Barack avait pour sa part compris depuis belles lurettes que son sort se déciderait dans son métier de soudeur où il excellait d’ailleurs.

Mais Steve Fah a remis ça et son émission a transformé un parfait anonyme en star nationale. Une organisation s’est alors mise en place pour capitaliser le buzz. Une chanson ? Pourquoi pas, si Nyangono a pu le faire…
Des sonorités afrobeat sorties du premier studio 2.0, une voix rocailleuse qui dit avoir goûté ou vouloir goûter ça et le tour est joué. Et le Grand Barack triomphe… Et Nyangono peut retourner à ses chères études ou consacrer plus de temps à sa quincaillerie du marché centrale. Ne chercher plus le tube de l’année. Ce sera du « gouter ça » à toutes les sauces pendant ce mois chaud de décembre. On est au Camer, tu aimes ou tu te barres !

Hiondi Nkam IV

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