Haïti. Washington veut remplacer son contingent en Haïti par des casques bleus de l'ONU

Les États-Unis étudient la possibilité de remplacer la mission internationale en Haïti financée par Washington pour lutter contre les gangs armés et qui est pilotée par le Kenya par une force de maintien de la paix sous l’égide de l'ONU.
C'est ce que rapporte le journal américain Miami Herald en se référant à des sources.
Selon l'interlocuteur du journal au Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, "en coordination avec les partenaires, les États-Unis explorent les possibilités de renforcer la mission multinationale". Le responsable a indiqué que les autorités américaines considéraient qu'une telle mesure est nécessaire en raison du manque de financement et d'équipements nécessaires. Actuellement, la mission est financée sur une base de volontariat, les coûts s'élevant à environ 200 millions de dollars tous les six mois. Les États-Unis ont déjà fourni plus de 300 millions de dollars pour réaliser cette initiative, le Canada a également contribué à hauteur d’environ 43,7 millions de dollars, note le journal.
Après ce changement, les États-Unis estiment que la mission pourra recevoir un financement permanent de la part d'autres membres de l'ONU au lieu de dépendre fortement des recettes budgétaires américaines. En outre, davantage d'équipements, y compris des hélicoptères, seraient alors mis à la disposition d'Haïti. L'ONU pourrait également utiliser du personnel militaire d'autres pays, et pas seulement des officiers de police. Jusqu'à présent, relate le journal, la mission dirigée par le Kenya n'a pas réussi à rétablir l'ordre en Haïti.
Il faut rappeler qu’en juillet 2023, en réponse à l'appel à l'aide des autorités haïtiennes, le Kenya a décidé d’y déployer 1.000 policiers pour aider à combattre les gangs armés. Le premier contingent de 400 policiers kenyans est arrivé en Haïti à la fin du mois de juin.
Missions antérieures de l'ONU
En février 2004, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution autorisant le déploiement de la Force multinationale intérimaire en Haïti après qu'une rébellion a éclaté dans le pays, entraînant l’éviction et l’exil du président Jean-Bertrand Aristide écrit Tass. L'intervention de la force internationale était nécessaire pour éviter une effusion de sang dans le pays confronté à un conflit armé. En juin 2004, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a été déployée en Haïti en remplacement de la Force multinationale intérimaire.
Le 13 avril 2017, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l'unanimité la fin de la Minustah. Les 14 années de travail de la Minustah ont coûté 346 millions de dollars à l'ONU. Le retrait des 2.342 casques bleus de la mission s'est achevé en octobre 2017.
L'état d'urgence a été déclaré dans tout le Haïti pour lutter contre les gangs
Les autorités haïtiennes ont décidé de déclarer l'état d'urgence dans tout le pays pour lutter contre les gangs armés. Le décret correspondant a été publié dans le journal officiel de la république caribéenne Le Moniteur.
Il est précisé que cette mesure sera en vigueur pendant au moins un mois.
Les situations sécuritaire et humanitaire en Haïti s'est aggravée à la suite de l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 et d'un tremblement de terre dévastateur. Le 1er mars de cette année, un accord a été signé pour envoyer un contingent kenyan de maintien de la paix composé de 1.000 policiers en Haïti pour lutter contre la criminalité. Par la suite, on a appris les projets de groupes criminels visant à renverser le gouvernement dirigé par le premier ministre Ariel Henry. Le 11 mars, M. Henry a annoncé sa décision de démissionner. Comme l'a déjà déclaré à TASS l'ambassade de Russie au Venezuela (et en même temps, en République dominicaine et en République d'Haïti), la situation en Haïti est extrêmement difficile, les bandes criminelles contrôlent jusqu'à 90% de la capitale.
DCK