Nigeria La police nigériane dénonce l'infiltration de mercenaires étrangers dans la pays pour participer aux manifestations
Des mercenaires étrangers se trouvent au Nigeria pour participer aux manifestations antigouvernementales qui débuteront le 1er août et dureront dix jours, a affirmé le chef de la police nigériane, Kayode Egbetokun.
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"Nous suivons de près les développements liés aux menaces de protestation, a-t-il déclaré à la presse dans la capitale Abuja. Certains groupes appellent à des manifestations violentes pour reproduire les récents évènements au Kenya. Nous n'excluons pas que les ennemis de notre pays puissent manipuler le processus [de protestation]. Nous confirmons disposer de renseignements crédibles concernant la participation de mercenaires étrangers à cette protestation. La police exhorte tous les Nigérians à faire preuve de prudence et à réfléchir à deux fois avant de rejoindre un groupe de protestation quelconque."
Kayode Egbetokun n'a pas précisé le ou les pays depuis lesquels les mercenaires ont pu arriver au Nigeria. Il n’a pas cité non plus leur éventuel nombre.
Le Nigeria vit dans l’attente de manifestations à l'échelle nationale qui doivent commencer le 1er août sous des slogans "Mettre fin à la mauvaise gouvernance" et "Le président Tinubu doit partir". Elles sont organisées par l'opposition qui réclame la baisse des tarifs de l'électricité et du carburant et le renforcement de la lutte contre la corruption. Le syndicat Congrès du travail du Nigeria, qui compte 5,5 millions de membres, a refusé de soutenir le mouvement de protestation. Il est prévu le 1er août de tenir une manifestation devant le bâtiment des gouvernements d’États, de barrer les routes près des aéroports des plus grandes villes du pays comme Abuja, Kaduna, Kano, Lagos, Port Harcourt et Enugu. Les organisateurs prévoient de tenir des manifestations antigouvernementales jusqu'au 10 août.
Le président nigérian Bola Tinubu a d’ores et déjà déclaré qu'il ne redoutait pas les manifestations à l'échelle nationale. "Les autorités ne craignent pas les manifestations, a-t-il lancé lors d'une rencontre avec les chefs traditionnels. Notre préoccupation concerne les gens ordinaires et les dégâts qui pourraient leur être causés. Je vous assure, Nigérians, que nous voyons la lumière au bout du tunnel. Je peux vous assurer que l’économie sera relancée." Les partisans du gouvernement ont annoncé qu’ils organiseraient eux aussi des manifestations du 1er au 15 août sous le slogan "Défendre le Nigeria".
Le Nigeria traverse actuellement une période de flambée des prix du carburant, des vivres et des articles de première nécessité. Les prix à la consommation ont augmenté en juin dernier de 34,2% sur l’année. Ce mois-ci, le gouvernement et les syndicats sont parvenus à un accord sur la majoration du salaire minimum fixé à 44 dollars par mois. L'accord a mis fin à une grève illimitée qui était accompagnée du barrage de routes et de coupures d’électricité à travers le pays.
AN