RDC Après avoir pris Matembe, les rebelles du M23 atteignent Mambasa: La RDC demande des sanctions contre le Rwanda
Les troupes gouvernementales de la République démocratique du Congo (RDC) se sont retirées de la localité stratégique de Matembe, dans l'est du pays, après des combats avec les insurgés du Mouvement du 23 mars (M23), rapporte la radio Okapi.
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Les combats à Matembe ont duré pendant deux semaines, précisé le média. Les forces armées ont été obligées de quitter cette localité à la suite d'une attaque massive lancée dimanche par les combattants du M23. Il n'y a pas d'informations sur d'éventuelles pertes des deux côtés.
Les rebelles du M23 ont étendu leur offensive dans la province du Nord-Kivu en s'approchant de Mambasa, chef-lieu de territoire de la province de l'Ituri, malgré les efforts de l'armée congolaise et ses supplétifs wazalendo, informe le portail congolais Actualité en se référant aux habitants de la localité.
Les villages voisins se vident de leurs populations qui se dirigent vers des territoires moins dangereux dont, par exemple, la ville de Butembo.
Le cessez-le-feu obtenu par la médiation angolaise fin juillet était entré en vigueur le 4 août, ayant pour but de faire taire les armes dans le conflit opposant l'armée congolaise à la rébellion du M23. Sans être officiellement abolie, la trêve n’est plus respectée par les parties depuis la mi-octobre, quand les rebelles ont repris leurs actions offensives.
Le Mouvement du 23 mars est un groupe militaro-politique créé en 2012 par les anciens dirigeants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui représentait les intérêts du peuple banyamulenge (des Tutsis ethniques). Les fondateurs du M23 étaient mécontents de la manière dont le gouvernement de la RDC avait mis en œuvre ses obligations dans le cadre des accords de paix du 23 mars 2009.
La prise de ces localités intervient à l’issue d’au moins quatre jours d’affrontements qui ont opposé les rebelles aux miliciens locaux, notamment du groupe progouvernemental Wazalendo.
Depuis fin 2021, le M23, avec le soutien du Rwanda, s'est emparé de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu.
La RDC demande des sanctions internationales contre le Rwanda
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) demande à l'Union africaine et à l'ONU d'introduire des sanctions internationales contre le Rwanda pour sa perturbation du sommet du 15 décembre qui aurait dû fixer un plan de règlement de la situation dans l'est de la RDC. C'est ce qu'a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, la ministre congolaise des Affaires étrangères, à l'issue d'une rencontre avec des ambassadeurs étrangers à Kinshasa.
"Tenant compte de la situation actuelle, la République Démocratique du Congo est résolue et reste fermement engagée dans le processus de Luanda mais nous constatons que ce processus ne peut pas avancer uniquement par la force de la RDC et du facilitateur. Nous appelons donc la communauté internationale que vous êtes et que vous représentez à assumer aussi ses responsabilités en sanctionnant, à travers le Conseil de paix et de sécurité et à travers même vos partenariats bilatéraux, le Rwanda pour son soutien au Mouvement du 23 mars (M23), pour ses violations récurrentes de la souveraineté de la RDC et pour son sabotage avéré du processus de Luanda", a-t-elle fait savoir, citée par le site congolais Actualité. Elle s'est également dite déçue par le fait que le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait toujours pas condamné le Rwanda pour sa participation aux combats dans l'est de la RDC.
Une rencontre entre les présidents congolais et rwandais, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, était prévue le 15 décembre à Luanda, la capitale de l’Angola, le dirigeant angolais Joao Lourenço jouant le rôle d'intermédiaire. Selon ce dernier, la RDC et le Rwanda étaient sur le point de signer un accord sur un règlement dans l'est de la RDC. Paul Kagame n'est cependant pas arrivé à Luanda et le sommet a été annulé au dernier moment. Cette nouvelle escalade bilatérale a résulté de la demande du Rwanda d'établir le dialogue entre les autorités congolaises et les insurgés du M23 en tant que condition préalable aux négociations de paix.
DCK