Politique Bayrou que le parti socialiste veut censurer explique pourquoi Macron ne voulait pas de lui
Le premier ministre français François Bayrou a déclaré au magazine Le Point que le président Emmanuel Macron n'avait pas voulu le nommer premier ministre au départ en raison de son désir d’«aller à la présidentielle».
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Convoqué à une réunion à l'Élysée le 13 décembre, François Bayrou révèle qu’il était certain qu'Emmanuel Macron annoncerait sa nomination à Matignon. Mais le président lui a répondu qu'il ne pouvait pas le faire. "Je ne peux pas vous prendre. Ce n'est pas vous que je vais désigner et je vais vous expliquer pourquoi. Je n'ai ni besoin de quelqu'un de brillant ni de quelqu'un qui veut aller à la présidentielle", a déclaré M. Bayrou en citant M. Macron. L'homme politique centriste a ensuite conclu que le président choisirait Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. Cependant, M. Bayrou juge ce dernier "non calibré pour le poste en pareille tourmente".
Bayrou dit avoir finalement accepté le poste de premier ministre "non pas pour lui-même, mais parce que la crise politique et la chute précipitée de Michel Barnier impliquaient en remplacement une personnalité forte, capable de gouverner".
France: le dirigeant du PS refuse de participer à la formation du cabinet
Le Parti socialiste français n'est pas prêt à participer à la formation du futur cabinet dirigé par le premier ministre François Bayrou et n'exclut pas d'annoncer une motion de censure. C'est ce qu'a déclaré le dirigeant du PS Olivier Faure à l'issue des négociations avec ce dernier à Matignon.
Selon lui, le PS a quitté la réunion très insatisfait. La promesse du nouveau premier ministre de revenir à la discussion sur les termes de la réforme des retraites n'est pas suffisante, a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue de la réunion.
Il est attendu que François Bayrou présente son gouvernement avant Noël
Le nouveau premier ministre français François Bayrou présentera son gouvernement avant Noël, a informé Stéphane Peu, député du Parti communiste.
Le chef du gouvernement a convié ce jeudi 19 décembre l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée nationale, exceptés le Rassemblement national et La France insoumise.
Plus de 60% des Français sont en désaccord avec la nomination de Bayrou
Plus de 60% des Français sont mécontents de la nomination de François Bayrou au poste de premier ministre de la République. C'est ce que montrent les résultats d'un sondage réalisé par Ifop-Fiducial pour Sud Radio.
Les sondeurs ont constaté que 64% des Français sont mécontents de cette nomination et que 36% sont d'accord avec la décision du président français de nommer M. Bayrou à la tête du gouvernement. Dans le même temps, seulement 35% des personnes interrogées pensent que l'homme politique est capable de rassembler les Français, tandis que 32% des sondés pensent qu'il sera en mesure de transformer efficacement le pays. 44% des personnes interrogées qualifient le premier ministre de moyennement compétent, tandis que 55% pensent qu'il est ouvert au dialogue.
Le sondage a été réalisé entre le 17 et le 18 décembre. La station de radio ne fournit pas de données sur l'échantillonnage et la marge d'erreur.
Le premier ministre français présentera le programme du gouvernement à la mi-janvier
Le nouveau premier ministre français François Bayrou a promis de prononcer un discours à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement) en présentant le programme du nouveau gouvernement à la mi-janvier.
M. Bayrou a répondu aux questions des députés pour la première fois depuis sa nomination au poste du chef du gouvernement. Il a souligné qu’il présenterait en détail le programme de son gouvernement dans une déclaration qu’il ferait à l’Assemblée nationale le 14 janvier.
Le premier ministre, dont le discours a été diffusé sur le site de la chambre basse, a indiqué qu’il se considérait comme un partisan du pluralisme et qu’il était prêt à interagir avec tous les partis au parlement.
France: Le Pen n’exclut pas une élection anticipée en raison de la "fragilité" de Macron
La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, estime que la France pourrait organiser une présidentielle anticipée en raison de la "fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste". C’est ce qu’elle a affirmé dans une interview au journal Le Parisien.
"Il y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron à mettre fin à son manda. [...] Je me prépare à une présidentielle anticipée, par précaution, compte tenu de la fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste", a-t-elle déclaré. Mme Le Pen a souligné que le chef de l'État français pourrait désormais être confronté à des problématiques qui "pourraient même venir de son propre bloc central, qui pourrait être en désaccord avec son premier ministre, ou des marchés financiers".
"Emmanuel Macron, c’est fini ou presque. Mon propos n’a pas vocation à être cruel, c’est une réalité institutionnelle", a déclaré Mme Le Pen, commentant la situation politique intérieure de la France, où trois premiers ministres ont démissionné au cours de l'année écoulée. Elle ajoute qu’"Emmanuel Macron a même perdu son pouvoir de nomination du premier ministre" après que François Bayrou se soit "nommé lui-même" premier ministre. Elle fait alors référence aux médias français qui affirment que lors de discussions tendues avec M. Macron, M. Bayrou a menacé de retirer le Mouvement démocrate (MoDem), qu'il dirige, de la coalition présidentielle si le président ne le nommait pas à Matignon.
Selon Mme Le Pen, le président Macron perd également de son influence sur la scène internationale. "Il s’est fâché avec tout le monde. Il n’a plus d’influence dans l’Union européenne et s’est fait humilier de la pire des manières par sa "créature", Mme von der Leyen", a-t-elle expliqué, faisant référence à l'annonce récente par la présidente de la Commission européenne d'un accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Marché commun du Sud (Mercosur), auquel la France s'est opposée.
Pour rappel, M. Macron a nommé François Bayrou au poste de premier ministre le 13 décembre. Âgé de 73 ans, le leader du Mouvement démocrate (MoDem) a remplacé Michel Barnier qui a démissionné après que l'Assemblée nationale a adopté, le 4 décembre, une motion de censure à l'égard de son gouvernement, après avoir recouru au 49.3 pour tenter de faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
AN