Haiti Un rapport de l'ONU établit à plus de 200 le nombre de civils tués début décembre
Au moins 207 civils ont été tués par un gang armé dans la zone portuaire de la capitale haïtienne début décembre, fait savoir dans un rapport le service de presse du bureau local des Nations unies.
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"Entre le 6 et 11 décembre 2024, plus de 207 personnes (134 hommes et 73 femmes) ont été exécutées, dont la majorité était des personnes âgées accusées de pratiquer le vaudou et d’avoir causé la maladie de l’enfant du chef de gang."
Selon l'ONU, de nombreuses victimes ont été enlevées dans des temples vaudous lors de cérémonies religieuses. "Elles ont été emmenées dans le fief du gang où elles ont été tenues en captivité et interrogées […] Elles ont ensuite été conduites vers un site d’exécution […] et abattues ou tuées avec des machettes. Le gang a tenté d’effacer toute preuve en brûlant les corps, ou en les démembrant, pour ensuite les jeter à la mer."
Le rapport constate que "les exactions commises par les membres de gangs restent généralement impunies" et que "depuis longtemps, ni les forces de police, ni les autorités judiciaires, ne sont intervenues [dans le secteur de] Wharf Jérémie" contrôlé par le gang. Ce n’est que le 12 décembre que le premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a ordonné d’arrêter les coupables.
La représentante spéciale du secrétaire général en Haïti, Maria Isabel Salvador, a demandé "à la justice haïtienne de mener une enquête approfondie sur ces crimes horribles et d'arrêter et de punir leurs auteurs ainsi que ceux qui les soutiennent".
Haïti est confronté à une crise sécuritaire majeure après l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse et un tremblement de terre dévastateur. Et bien qu’une mission multinationale dirigée par le Kenya aide les autorités à rétablir l’ordre dans le pays, les gangs en contrôlent une grande partie, notamment jusqu’à 80% de la capitale Port-au-Prince.
AN