RDC Les troupes rebelles et rwandaises foncent sur Bukavu, Londres menace et Paris négocie
Les rebelles ont l'intention de marcher vers Kinshasa depuis Goma.
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Les rebelles de la coalition de l'Alliance du fleuve Congo (AFC), qui inclut le Mouvement du 23 mars (M23), ont l'intention de poursuivre leurs actions et veulent marcher vers la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa. C'est ce qu'a déclaré Corneille Nangaa, l'un des dirigeants de l'AFC, lors d'une conférence de presse tenue dans la ville congolaise de Goma, aux mains des rebelles.
"Nous sommes arrivés à Goma pour longtemps, nous allons continuer notre marche de libération jusqu'à Kinshasa", a-t-il affirmé, cité par l'Agence France-Presse (AFP).
L'été dernier, la justice congolaise a condamné M. Nangaa à la peine de mort par contumace pour trahison et crimes de guerre.
RDC: la police a dispersé une manifestation étudiante
Ce jeudi 30 janvier, plusieurs étudiants de l’Université de Kinshasa se sont réunis dans la matinée pour manifester contre l’agression rwandaise via ses supplétifs du M23 dans la partie Est de la RDC. C’est ce qu’a fait savoir le portail Actualité.
D’après le média, des unités de police étaient visibles sur la route universitaire pour dissuader les militants afin que la vie reprenne son cours normal. Des tirs ont été entendus pour le coup.
Londres a menacé le Rwanda de suspendre son aide si les combats se poursuivent en RDC
Le gouvernement britannique admet la possibilité de suspendre les programmes d'aide au Rwanda si les formations armées rwandaises ne cessent pas leurs opérations militaires en République démocratique du Congo (RDC). C'est ce qu'indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni.
"Le Royaume-Uni condamne l'occupation de Goma et d'autres territoires de l'est de la RDC par le Mouvement du 23 mars et les forces armées rwandaises, qu'il considère comme une violation inacceptable de la souveraineté de la RDC et de la Charte des Nations unies, et qui pose un risque fondamental pour la stabilité régionale. Le Royaume-Uni demande le retrait immédiat de toutes les forces armées rwandaises du territoire congolais".
Selon le communiqué, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a averti lors d'une conversation téléphonique avec le président rwandais Paul Kagame, le 26 janvier, qu'"une attaque contre Goma provoquerait une réponse ferme de la part de la communauté internationale". Le ministère britannique des Affaires étrangères a souligné la situation humanitaire désastreuse dans l'est de la RDC, où les combats pourraient priver plus de 800.000 personnes d'une "aide alimentaire vitale". "Le Royaume-Uni appelle toutes les parties à cesser immédiatement les combats, à garantir l'accès de l'aide humanitaire et à reprendre des négociations diplomatiques ouvertes à tous", a-t-il déclaré, précisant que les efforts pour parvenir à la paix en RDC devaient être menés par les Africains eux-mêmes et qu'une solution militaire à la controverse était hors de question.
"Le Royaume-Uni étudie activement les prochaines étapes avec ses partenaires internationaux, y compris la possibilité de revoir l'ensemble de l'aide britannique au Rwanda", a conclu le ministère britannique des Affaires étrangères.
Les troupes rwandaises se dirigent vers la ville congolaise de Bukavu, rapporte l’ONU
Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par l'armée rwandaise, se dirigent vers la capitale de la province du Sud-Kivu, la ville de Bukavu, située à l'est de la République démocratique du Congo (RDC). C'est ce qu'a annoncé le représentant officiel du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Selon lui, l'ONU est profondément préoccupée par ces informations, qui sont fiables. Les représentants de la mission de stabilisation de l'ONU en RDC rapportent que des troupes rwandaises ont franchi la frontière de la RDC en direction de Bukavu.
Bukavu, qui compte plus d'un million d'habitants, est située sur la rive sud du lac Kivu. La partie orientale du lac appartient au Rwanda.
RDC: plus d'un millier de blessés dans les combats dans l'est du pays
Au moins un millier de blessés ont été hospitalisés dans la ville de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) suite aux combats survenus entre le 23 et le 28 janvier, rapporte le site congolais Actualité se référant à Bruno Lemarquis, coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU.
La plupart des blessés sont des civils touchés par des tirs d'armes et d'artillerie. Les hôpitaux locaux sont comblés et l'aide des Médecins sans frontières, de la Croix-Rouge et de l'Organisation mondiale de la santé ne permet pas d'améliorer la situation.
Les établissements médicaux de Goma qui manquent toujours les équipements nécessaires ne peuvent pas maîtriser l'afflux des blessés. Ils ont surtout besoin d'antibiotiques, de sang et de matériaux chirurgicaux.
Le ministre français des Affaires étrangères se rend au Rwanda après une visite en RDC
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé ce jeudi au Rwanda après une visite en République démocratique du Congo (RDC) dans le contexte des hostilités qui font rage dans la région.
Il prévoit de discuter avec le président Paul Kagame de la crise dans l'est de la RDC, informe l’Agence France-Presse (AFP). Il demandera également "le retrait des troupes rwandaises" des régions orientales de la RDC où elles participent, selon la diplomatie française, à une offensive au côté du groupe armé antigouvernemental Mouvement du 23 mars (M23).
RDC: Tshisekedi a évoqué la situation dans le pays avec Barrot
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi s’est entretenu avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot pour évoquer la situation dans le pays, notamment le pillage des ressources naturelles, les massacres et les violations des droits de l'homme.
"Ce jeudi à la Cité de l’Union africaine, le chef de l’État a reçu M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, à la suite d’une série de communications téléphoniques entre les présidents Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron. Au cours de cet échange de plus d’une heure, le président Tshisekedi a expliqué la situation actuelle que vit le pays, marquée par un pillage des ressources naturelles, des massacres et autres violations massives des droits de l’homme. Le chef de l’État a réitéré ses regrets à la suite des incidents malheureux survenus à l’ambassade de France au cours de la manifestation pacifique organisée le 28 janvier dernier à Kinshasa", indique un communiqué de la présidence congolaise sur X.
Le ministre français des Affaires étrangères est arrivé en RDC
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé en République démocratique du Congo (RDC), informe l'agence Reuters, citant l'administration du président de la RDC, Félix Tshisekedi.
D’après la source, M. Barrot est arrivé à Kinshasa, la capitale de la RDC.
Pour rappel, des manifestations ont été organisées mardi devant les ambassades de Belgique, du Kenya, des Pays-Bas, du Rwanda, des États-Unis, d'Ouganda et de France. Les manifestants contestaient la position de ces pays concernant les insurgés du M23 qui, soutenus par l'armée rwandaise, sont entrés dans la ville de Goma, dans l'est de la RDC. Les manifestants brûlaient des pneus et jetaient des pierres et des morceaux de béton sur les bâtiments des missions diplomatiques.
Des responsables belges et français ont rapporté des incendies sur le territoire des ambassades.
Les hostilités ont entraîné une situation critique à Goma dans l’est de la RDC
Une situation humanitaire critique est observée dans la ville de Goma, centre administratif de la province du Nord-Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La ville est pleine de corps des participants au conflit et des habitants locaux décédés, que personne ne nettoie, rapporte le portail actualité.
Bien que les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) aient occupé la majeure partie de la ville, les combats entre eux et l’armée congolaise se poursuivent dans la banlieue du nord près du volcan Nyiragongo, ce qui a privé la ville d’électricité, d’eau et de connexion téléphonique.
Les habitants sont obligés de puiser de l’eau du lac Kivu voisin, sans aucun traitement. "Nous sommes obligés d’aller puiser au lac Kivu, même si l’eau n’est pas propre, il n’y a personne pour mettre du clore dans l’eau, nous puisons juste comme ça", a expliqué un habitant du quartier Bujovu, relayé par le portail.
En outre, il ne reste presque pas de stocks alimentaires à Goma, tandis que les produits qui sont toujours en vente ne sont pas disponibles à la plupart des habitants en raison du coût élevé.
Pour rappel, des détachements du M23, soutenus par l'armée rwandaise, sont entrés dans la capitale de la province congolaise du Nord-Kivu, Goma, le 26 janvier et, trois jours plus tard, l'ont presque entièrement prise sous leur contrôle.
Le Mouvement du 23 mars est un groupe militaro-politique créé en 2012 par les anciens dirigeants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui représentait les intérêts du peuple banyamulenge (des Tutsis ethniques). Les fondateurs du M23 étaient mécontents de la manière dont le gouvernement de la RDC avait mis en œuvre ses obligations dans le cadre des accords de paix du 23 mars 2009.
Depuis fin 2021, le M23, avec le soutien du Rwanda, s'est emparé de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu.
DCK