Haïti Un demi-million d'armes à feu circulent illégalement dans le pays selon les Nations unies
La situation des droits de l’homme en Haïti a atteint un nouveau point de crise qui ne peut être surmonté que dans le cadre d’un arrêt immédiat du flux d’armes dans le pays.
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Ainsi, jusqu’à 500.000 armes à feu y circulent illégalement, a déclaré le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), Volker Türk, lors de la 58e session du Conseil des droits de l'homme à Genève.
"Les experts estiment que le nombre d'armes à feu en circulation illicite dans le pays se situe entre 270.000 et 500.000. La majorité des armes en circulation seraient illégales et se trouveraient principalement entre les mains de criminels", a-t-il indiqué dans un rapport, ajoutant que ces armes devenaient de plus en plus sophistiquées, qu’elles n’étaient pas fabriquées en Haïti et arrivaient d’autres pays.
Selon lui, la première démarche à faire sur le chemin de la normalisation de la situation est d’arrêter le flux d’armes dans le pays. Entre le 1er juillet 2024 et le 28 février 2025, le HCDH a constaté qu'au moins 4.239 personnes avaient été tuées et 1.356 autres blessées et a estimé que 92% des victimes ont été tuées par des armes à feu.
Volker Türk a également noté qu'au cours de la même période, plus de 2.000 personnes avaient été tuées ou blessées lors d'opérations des forces de l'ordre contre les gangs. Soit une augmentation de 60% par rapport à la période précédente.
Il a en outre fait état de plusieurs massacres. Ainsi, au moins 207 personnes auraient été exécutées par les gangs contrôlant une des zones de la commune Cité Soleil (constituée autour de la capitale du pays, Port-au-Prince) en l'espace de cinq jours début décembre. Le rapport du HCDH suggère aussi un possible emploi inutile ou disproportionné de la force: au moins 219 personnes auraient été tuées dans ces circonstances, alors que seulement 33 cas avaient été relevés en 2023.
Haïti traverse une grave crise sécuritaire après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 et un tremblement de terre dévastateur. Les gangs contrôlent la majeure partie du territoire, y compris, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), 85% de la capitale. Au moins 8.000 personnes ont été tuées dans la vague de banditisme déferlant sur le pays.
DCK