Françafrique Ousmane Sonko : «Si les soldats africains ne s’étaient pas déployés lors de la Seconde Guerre mondiale la France serait encore allemande»
Le premier ministre sénégalais qui affirme que son pays n’a pas négocié le retrait des troupes françaises fustige les propos d'Emmanuel Macron.
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Les autorités sénégalaises n’ont pas négocié avec Paris le retrait des contingents militaires étrangers du pays, a déclaré le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko.
Précédemment, le président du Sénégal Diomaye Faye avait annoncé que tous les contingents étrangers quitteraient le pays d’ici 2025.
"Le président Emmanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains. Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain", a écrit le premier ministre sur X.
M. Sonko a ajouté que la France n’avait ni la capacité, ni la légitimité pour assurer la sécurité et la souveraineté des pays africains. "Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel", a-t-il souligné.
Selon le premier ministre, les militaires africains ont contribué à la victoire sur les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. "Si les soldats africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors de la Seconde Guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut-être aujourd’hui encore, allemande", a rappelé l’homme politique.
Précédemment, le dirigeant français avait reproché aux pays africains leur manque de gratitude envers l’aide fournie par Paris dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
AN
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