RDC Les pays d'Afrique de l'Est et d'Afrique Australe demandent un cessez-le-feu à l'Est de la RDC
Les dirigeants de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont appelé à un cessez-le-feu immédiat dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et à des négociations entre les chefs militaires des deux organisations dans un délai de cinq jours.
ADS
|
"Le sommet conjoint a demandé aux chefs des forces de défense de la CAE et de la SADC de se réunir dans les cinq jours et de fournir des directives techniques sur un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et sur la cessation des hostilités", a déclaré un porte-parole à la fin du sommet en Tanzanie, ajoutant que les dirigeants avaient également exhorté à assurer "une assistance humanitaire, y compris le rapatriement des personnes décédées et l'évacuation des blessés".
En outre, les chefs militaires doivent élaborer un plan en vue d’assurer une zone de sécurité autour de l'aéroport de Goma et d’ouvrir les routes bloquées par les rebelles reliant Goma à la ville de Bukavu, y compris les voies de navigation sur le lac Kivu.
"Le sommet conjoint a ordonné la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23 et dans le cadre du processus Luanda/Nairobi", note le communiqué final. "Le sommet conjoint a ordonné que les modalités de retrait des forces armées étrangères non invitées du territoire de la RDC soient élaborées et mises en œuvre."
Le communiqué ajoute que la rencontre a rassemblé à Dar-es-Salam les dirigeants du Kenya, du Zimbabwe, de la Tanzanie, de l'Ouganda, de la Somalie, de l'Afrique du Sud, de la RDC, du Rwanda, de la Zambie, du Burundi, de l'Angola, du Malawi, du Soudan du Sud, de Madagascar ainsi que le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
RDC: le Kenya appelle à un cessez-le-feu immédiat
Le président kenyan William Ruto a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Il s'exprimait à l'occasion d'un sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) à Dar es Salaam (Tanzanie).
Il a également appelé le groupe antigouvernemental M23 à cesser toute progression, et les forces armées de la RDC à cesser toute mesure de représailles, rapporte l'Agence France-Presse (AFP).
Les unités rebelles du Mouvement du 23 mars, soutenues par l'armée rwandaise, sont entrées dans Goma dans la soirée du 26 janvier. Elles en ont désormais le contrôle total. Corneille Nangaa, chef de la plateforme politico-militaire dont fait partie le M23, a annoncé la création d'un comité chargé d’administrer la ville.
Sur décision du gouvernement du président Félix Tshisekedi, le chef-lieu du Nord-Kivu a été temporairement déplacé de Goma à la ville de Beni. Celle-ci est située à 244 km au nord de Goma, près de la frontière avec l'Ouganda.
Le M23 a été mis en place en 2012 par des déserteurs de l’armée congolaise. Les groupes rebelles, majoritairement tutsis, ont lancé des hostilités dans l’est de la RDC en janvier 2021 et ont réussi à s’emparer de plusieurs villes et d’une centaine de villages dans la province du Nord-Kivu. Le gouvernement de la RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles.
Le conflit dans les régions orientales de la RDC dure depuis de nombreuses années. Après le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et la défaite dans la guerre civile, une partie des forces gouvernementales du pays, en majorité hutues, se sont retirées en territoire de la RDC (alors Zaïre) où elles sont entrées en conflit avec les Tutsis locaux, les Banyamulenge. Le Rwanda, où les Tutsis sont arrivés au pouvoir, a apporté son soutien à ceux-ci. Peu à peu, ils ont été ralliés par les séparatistes congolais.
DCK
ADS