RDC Les rebelles du M23 sont toujours dans la ville de Walikale malgré les promesses de retrait
Les pays d'Afrique australe et orientale ont décidé d’accélérer le processus de paix.
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Des unités du groupe rebelle Mouvement 23 de mars (M23) sont toujours dans la ville congolaise de Walikale, dont elles se sont emparées la semaine dernière, 48 heures après avoir annoncé qu'elles en retiraient leurs forces. C'est ce que rapporte la radio congolaise Okapi, en se référant à des témoins.
Les rebelles restent à Walikale, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). La direction des rebelles a officiellement annoncé le 22 mars qu'elle retirait ses troupes de Walikale dans le cadre d'un cessez-le-feu unilatéral imposé par le M23 en février dernier. Jusqu'à ce jour, les rebelles n'avaient pas respecté le cessez-le-feu.
Le 24 mars, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a déclaré que les forces gouvernementales de la RDC continuaient à utiliser des drones d'attaque au-dessus de Walikale ainsi que de sa périphérie. "Cela constitue un grand obstacle et complique le redéploiement de nos forces", a-t-il déclaré.
Dans le même temps, des rapports circulent sur les réseaux sociaux affirmant que des détachements du M23 ont commencé à se déplacer vers l'ouest du district de Walikale en direction du capital de la province congolaise de Tshopo, Kisangani. Les rebelles ont déjà réussi à s'emparer de plusieurs villages à l'ouest de Walikale. Le chef d'état-major de la RDC est arrivé à Kisangani au cours du week-end pour préparer les troupes à une éventuelle offensive des rebelles.
Walikale, qui compte 15.000 habitants, est située sur une autoroute d'importance stratégique reliant quatre provinces du pays: Maniema, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tshopo. La distance entre Walikale et Kisangani est de 440 kilomètres.
Le Mouvement du 23 mars a été formé en 2012 par des déserteurs des forces armées congolaises. Ses détachements, formés majoritairement de Tutsis, ont lancé une offensive dans l'est de la RDC en janvier 2021, avant de s’emparer de plusieurs villes et de plus de 100 villages dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Les autorités de la RDC accusent le Rwanda voisin de soutenir les rebelles.
Les pays d'Afrique australe et orientale tiendront un sommet sur la RDC le 24 mars
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) tiendra un sommet conjoint avec la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) le 24 mars 2025 en visioconférence sur la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Le secrétariat de la SADC l'a annoncé sur X.
"Les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté d'Afrique de l'Est et de la Communauté de développement de l'Afrique australe se réuniront pour leur deuxième sommet conjoint le 24 mars 2025 afin de discuter de la situation sécuritaire critique en République démocratique du Congo", indique le communiqué. "Le sommet virtuel sera coprésidé par le président de la CAE, le président kenyan William Ruto, et le président de la SADC, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa".
La SADC sera représentée par le Zimbabwe, l'Angola, Madagascar, la Tanzanie, le Malawi et la Zambie, ainsi que par l'Afrique du Sud et la RDC. Le sommet de la SADC et de la CAE examinera les propositions élaborées par les participants à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la SADC et de la CAE qui s'est tenue à Harare le 17 mars, notamment une feuille de route pour un règlement de paix en RDC et la mise en place d'un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.
RDC: l'Afrique a décidé d’accélérer le processus de paix
Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a décidé d’accélérer le processus de paix en nommant un groupe élargi de cinq facilitateurs pour régler la crise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Le sommet a décidé d’accélérer le processus de paix en nommant un groupe élargi de cinq facilitateurs. Il s’agit des anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (République centrafricaine). La réunion a également adopté un rapport des ministres de l’EAC-SADC qui décrit les étapes vers un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et la mise en place d’un secrétariat pour suivre la mise en œuvre", est-il indiqué dans le communiqué, publié sur X.
Des négociations, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, entre les autorités de la RDC et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) étaient prévues pour le 18 mars à Luanda, la capitale de l'Angola. Elles ont toutefois été annulées. Au lieu de cela, un accord pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans l'est de la RDC a été conclu lors des pourparlers de Doha du 18 mars entre les présidents de la RDC Felix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, sous la médiation de l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani.
Le 13 mars, le sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) dédié à la situation sécuritaire dans la République démocratique du Congo a décidé de mettre fin à sa mission de maintien de la paix (SAMIDRC) dans ce pays et de retirer progressivement son contingent de la République.
Depuis le début de l’année 2025, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont repris leurs attaques dans l’est de la RDC. Ils se sont emparés d’une grande partie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris leurs chefs-lieux respectifs, Goma et Bukavu. Les autorités de la RDC accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément.
Le Mouvement du 23 mars (M23) a été mis en place en 2012 par des déserteurs de l’armée congolaise. Les groupes rebelles, majoritairement tutsis, ont lancé des hostilités dans l’est de la RDC en janvier 2021 et ont réussi à s’emparer d’une centaine de villes et villages, notamment des chefs-lieux du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
DCK
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