Politique Gabon : Ali Bongo Ondimba en exil en Angola, un épilogue politique sous haute tension
L’ancien président gabonais, renversé par un coup d’État en 2023, obtient l’asile angolais après des mois de résidence surveillée. Une affaire qui révèle les jeux d’influence en Afrique centrale, a appris cameroun24.
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L’histoire politique tourmentée d’Ali Bongo Ondimba prend un nouveau tournant. L’Angola a officiellement accordé l’asile politique à l’ancien président gabonais, renversé par un putsch militaire le 30 août 2023, rapporte l’agence de presse angolaise Angop. Une décision qui intervient après des mois de négociations discrètes et sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, acteur clé dans la résolution des crises en Afrique centrale.
Une libération en plusieurs étapes
Le 12 mai 2025, Sylvia Bongo Ondimba, épouse de l’ex-président, et leur fils Noureddine Bongo, détenus depuis 19 mois pour des accusations de corruption, ont été libérés de prison et placés en résidence surveillée. Ils ont rejoint Ali Bongo dans la villa où ce dernier était assigné à domicile depuis son éviction du pouvoir.
Quatre jours plus tard, le 16 mai, toute la famille a quitté Libreville à bord d’un vol spécial direction Luanda, marquant ainsi la fin d’un long bras de fer entre l’ancien régime et la junte au pouvoir.
Un coup d’État qui a changé la donne
Le renversement d’Ali Bongo est survenu quelques jours après sa victoire contestée à l’élection présidentielle du 26 août 2023, qui devait lui offrir un troisième mandat. Les militaires, menés par le général Brice Oligui Nguema, ont annulé le scrutin, dissous les institutions et instauré une transition politique.
En novembre 2024, une nouvelle Constitution a été adoptée, ouvrant la voie à une élection présidentielle organisée le 12 avril 2025. Sans surprise, Brice Oligui Nguema, chef de la transition, l’a emporté et a prêté serment le 3 mai, officialisant son passage du statut de putschiste à celui de président élu.
Ali Bongo : chute et exil
Âgé de 66 ans, Ali Bongo Ondimba a dirigé le Gabon pendant 14 ans, succédant à son père, Omar Bongo, qui régnait depuis 1967. Ministre des Affaires étrangères puis de la Défense, il incarnait la continuité d’un système politique souvent critiqué pour son népotisme et ses dérives autoritaires.
Son exil en Angola soulève plusieurs questions :
Pourquoi l’Angola ? Luanda joue un rôle de médiateur historique dans la région et cherche à affirmer son leadership.
Quid des accusations de corruption ? La libération de sa famille suggère un arrangement politique.
Quel avenir pour l’opposition gabonaise ? La junte consolide son pouvoir tandis que l’ancien régime s’éloigne.
Analyse : Un équilibre précaire en Afrique centrale
Cette affaire illustre les réalités géopolitiques de la sous-région :
?? Les coups d’État deviennent une menace récurrente pour les régimes en place.
?? Les voisins influents (Angola, Congo, Cameroun) jouent un rôle d’arbitrage.
?? La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) peine à imposer ses solutions.
Conclusion : La fin d’une ère, le début d’une nouvelle ?
Avec le départ d’Ali Bongo, le Gabon tourne une page, mais les défis restent immenses : légitimité du nouveau pouvoir, stabilité économique, réconciliation nationale.
Une chose est sûre : en Afrique centrale, les transitions politiques se négocient autant dans les palais présidentiels que dans les casernes.
Gabon: Ousted Leader Ali Bongo Granted Asylum in Angola – A Political Saga with Regional Implications
Former President finds refuge in Angola after military coup, as Gabon's new strongman consolidates power in controversial election
In a dramatic twist to Gabon's political crisis, Angola has granted political asylum to deposed President Ali Bongo Ondimba, who was overthrown in a military coup on August 30, 2023, according to Angola's state news agency ANGOP. The decision follows months of behind-the-scenes negotiations mediated by Angolan President João Lourenço, a key power broker in Central African politics.
A Phased Liberation
The resolution came after Bongo's wife Sylvia and son Noureddine – detained for 19 months on corruption charges – were released from prison to house arrest on May 12, 2025, joining the former leader at his guarded residence. By May 16, the entire family had boarded a special flight to Luanda, closing a tense chapter of political limbo.
The Coup That Redefined Gabon
Bongo's ouster came just days after his disputed victory in the August 26, 2023 presidential election that would have secured his third term. Military leaders led by General Brice Oligui Nguema nullified the results, dissolved government institutions, and installed a transitional regime.
After adopting a new constitution in November 2024, Gabon held fresh elections on April 12, 2025, with Oligui – the junta leader – claiming victory and being sworn in on May 3, completing his transformation from coup leader to "elected" president.
The Bongo Dynasty: From Power to Exile
The 66-year-old Bongo had ruled Gabon for 14 years, continuing the political dynasty begun by his father Omar Bongo's 41-year reign. Once a foreign and defense minister, his rule faced mounting criticism over nepotism and authoritarian tendencies.
His Angolan exile raises key questions:
- Why Angola? Luanda positions itself as regional mediator while expanding its influence
- What about corruption charges? The family's release suggests political bargaining
- What future for Gabonese opposition? The junta tightens grip as old guard departs
Analysis: Central Africa's Precarious Balance
The episode reveals regional geopolitical realities:
?? Military coups increasingly challenge entrenched regimes
?? Neighboring powers (Angola, Congo, Cameroon) act as political arbiters
?? ECCAS struggles to enforce democratic norms
Conclusion: End of an Era, Start of New Uncertainties
While Bongo's exile closes one chapter, Gabon faces critical tests: the new regime's legitimacy, economic stability, and national reconciliation.
One truth remains: In Central Africa, political transitions are negotiated as much in presidential palaces as in military barracks.
Ange NGO