Politique Donald Trump projette de «démolir» l'UE et la reconstruire à sa manière selon Politico
Le président américain Donald Trump souhaite «démolir» l'Union européenne et la restructurer de manière à ce que les gouvernements nationaux jouent un rôle plus important que les institutions européennes.
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C'est ce qu'affirme un éditorial de Politico.
"Donald Trump a tenté en vain de trouver une faille dans l'armure de l’UE, en ayant recours à une guerre commerciale lors de son premier mandat présidentiel. Maintenant, il a trouvé un point plus vulnérable: la crise sécuritaire ainsi créée suite à la suspension de l'aide américaine à l'Ukraine, ce qui a révélé des conflits potentiellement mortels au sein du bloc de 27 pays", peut-on lire dans l'article.
Les journalistes soulignent que seuls la première ministre italienne Giorgia Meloni, issue du parti populiste Frères d'Italie, et le premier ministre hongrois, Viktor Orban, figuraient parmi les invités à l'investiture de M. Trump. L'administration américaine montre une certaine réticence à engager le dialogue avec les représentants des institutions européennes. Ainsi, la rencontre entre le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, et la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a été annulée alors qu'elle était déjà arrivée à Washington.
"Le message est clair: Donald Trump souhaite marginaliser l'Union européenne et adopter une politique de "diviser pour mieux régner" envers les dirigeants nationaux. Cela était impossible lors de la guerre commerciale de son premier mandat, lorsque l'Europe s'est unie pour lui résister. Mais aujourd'hui, les divergences à propos de la guerre en Ukraine soulèvent des questions existentielles sur l'unité du bloc", notent les auteurs de l’éditorial.
Dans ce contexte, les dirigeants français et britannique, Emmanuel Macron et Keir Starmer, sont apparus au premier plan, cherchant à forger une réponse paneuropéenne face au revirement de la politique américaine concernant l'Ukraine sous Donald Trump. Pourtant, l'UE semble "trop fracturée et insuffisamment réactive pour affronter la tempête géopolitique que M. Trump a déchaînée autour de la question ukrainienne".
Néanmoins, au sein de l'UE, l'idée prévaut que le bloc est capable de résister à l'assaut de Donald Trump. Comme l’a indiqué un diplomate européen anonyme, l'Union "se maintient toujours à peine à flot", mais elle émerge de chaque crise renforcée. Selon des experts cités par l’édition, le centre de gravité de la politique européenne pourrait basculer vers les gouvernements nationaux des États membres dans leur confrontation avec Trump. Cependant, Washington devra collaborer avec certaines institutions de l'UE, dotées de pouvoirs étendus et de ressources considérables. On s'attend notamment à ce que les États-Unis maintiennent leur collaboration avec la Commission européenne, qui joue un rôle central dans la politique commerciale du bloc.
Trump pourrait assouplir les tarifs sur les produits agricoles du Canada et du Mexique
L'administration du président américain Donald Trump pourrait retirer certains produits agricoles et engrais du Canada et du Mexique du champ d'application des droits de douane. C'est ce qu'a rapporté l'agence Bloomberg à la suite d'une conversation avec la secrétaire américaine à l'Agriculture, Brooke Rollins.
Plus tôt mercredi, elle a rencontré M. Trump à la Maison-Blanche. À l'issue des négociations, elle a déclaré à Bloomberg qu'elle espérait "certaines exceptions pour l'agriculture". Elle a également admis que les assouplissements s'étendraient aux importations d'engrais potassiques.
Le 5 mars, les États-Unis ont suspendu pour un mois les droits de douane sur les voitures importées dans le pays dans le cadre de l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. M. Trump a pris cette décision à la demande des constructeurs automobiles General Motors, Ford et Stellantis. Toutefois, l'administration américaine prévoit toujours l'entrée en vigueur, le 2 avril, de droits de douane de rétorsion sur les livraisons provenant d'un certain nombre d'autres pays.
Pour rappel, les États-Unis ont appliqué le 4 mars les droits de douane sur les importations canadiennes et mexicaines, qui avaient été ajournés d’un mois.
La Maison-Blanche a souligné que ces mesures visaient à protéger les intérêts commerciaux américains.
Le président américain Donald Trump a signé le 1er février un décret imposant des droits de douane sur les marchandises en provenance du Canada, de la Chine et du Mexique. Des droits de douane supplémentaires de 10% ont été imposés sur les marchandises en provenance de la Chine, y compris Hong Kong, et les droits de douane sur les importations chinoises sont entrés en vigueur le 4 février. En réponse, le Conseil d'État chinois a publié un décret imposant des droits de douane sur les importations d'énergie américaines à partir du 10 février 2025. En outre, des droits de douane de 10% sont imposés sur les expéditions de voitures de grande capacité, de camionnettes et de machines agricoles en provenance des États-Unis et à destination de la Chine.
Le 10 février, Trump a ordonné d'imposer des droits de douane de 25% sur toutes les importations d'acier et d'aluminium vers les États-Unis. Le 11 février, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré que l'UE apporterait une réponse ferme et proportionnée aux droits de douane américains.
Macron espère persuader Trump de renoncer à imposer des droits de douane
Le président français Emmanuel Macron espère persuader le dirigeant américain Donald Trump de ne pas imposer de droits de douane sur les marchandises européennes.
"Nous devons aussi nous préparer à ce que les États-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes, comme ils viennent de le confirmer à l'encontre du Canada et du Mexique", a affirmé M. Macron lors de son discours à la nation, retransmis par le service de presse de l'Élysée. "Et j'espère, oui, convaincre et en dissuader le président des États-Unis d'Amérique".
M. Macron a déclaré que cette décision aurait un impact sur le développement de l'économie européenne. "Elle accroît la difficulté du moment, mais elle ne restera pas sans réponse de notre part. Alors, tout en préparant la riposte avec nos collègues européens, nous continuerons, comme je l'ai fait voilà quinze jours, à tout tenter pour convaincre que cette décision nous ferait du mal à tous."
AN
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