Elecam ELECAM-ONU : Le MRC dénonce une «convention opaque» et une caution à un «processus électoral biaisé»
Le parti de Maurice Kamto s’insurge contre la signature d’un accord secret entre l’institution électorale camerounaise et les Nations Unies, en pleine crise démocratique, a appris cameroun24.
|
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) monte au créneau. Dans une déclaration incendiaire rendue publique ce mercredi, le parti d’opposition fustige la signature, dans l’ombre, d’une « convention de collaboration » entre ELECAM et l’ONU le 9 mai dernier. Un accord présenté comme un gage de « transparence » et d’« inclusivité » dans le processus électoral, mais dont les détails restent soigneusement cachés aux principaux concernés : les partis politiques et le peuple camerounais.
Une entente secrète en pleine tourmente électorale
Alors que la période de convocation du corps électoral pour la présidentielle 2025 s’ouvrira dans quelques semaines, le MRC s’alarme du silence coupable entourant cette convention. « Ni ELECAM ni l’ONU n’ont daigné informer les acteurs politiques ou la société civile du contenu de cet accord », déplore le parti. Une opacité d’autant plus suspecte que le Cameroun traverse une crise démocratique aiguë, marquée par le refus persistant du régime de réformer un Code Electoral pourtant largement décrié.
Le MRC rappelle que depuis la présidentielle contestée de 2018, ELECAM reconnaît lui-même la nécessité d’une réforme. Pourtant, rien n’a bougé. Pis, l’institution électorale viole allègrement ses propres règles, comme le prouve la non-publication de la liste électorale nationale, en infraction flagrante avec l’article 80 de la loi. « Comment l’ONU peut-elle cautionner un tel mépris des règles ? », s’interroge le parti.
L’ONU, complice d’un "régime répressif" ?
La colère du MRC va plus loin : en s’associant à ELECAM sans consulter l’opposition, l’ONU légitimerait un système électoral verrouillé. « Cette convention intervient dans un contexte de répression accrue : interdiction de meetings, arrestations arbitraires, musellement des voix dissidentes », rappelle le communiqué. Le parti révèle avoir alerté à plusieurs reprises les instances onusiennes, notamment lors de rencontres avec le PNUD et le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme en 2024. En vain.
Pire, le MRC y voit un scénario à l’ivoirienne. « L’ONU a une lourde responsabilité dans la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire. Va-t-elle reproduire la même erreur au Cameroun ? », tonne le texte. Une référence qui fait froid dans le dos, tant le spectre des violences post-électorales hante encore l’Afrique.
Un avertissement solennel
Le MRC sonne l’alerte : « Ces manœuvres opaques ne feront qu’aggraver les tensions et plonger le pays dans le chaos. » Le parti exige la transparence immédiate sur le contenu de la convention et la participation inclusive de tous les acteurs politiques. Faute de quoi, l’organisation de la présidentielle s’annoncera sous le signe de la défiance et de la contestation.
Une chose est sûre : à quelques mois d’un scrutin crucial, le Cameroun s’enfonce dans une crise de légitimité. Et l’ONU, malgré ses bonnes intentions affichées, risque d’en sortir éclaboussée.
ELECAM-UN Deal: Cameroon’s MRC Condemns "Secret Pact" and "Endorsement of a Flawed Electoral Process"
Maurice Kamto’s opposition party slams the signing of a covert agreement between Cameroon’s electoral body and the UN amid a deepening democratic crisis.
Cameroon’s opposition Movement for the Renaissance of Cameroon (MRC) has raised the alarm. In a fiery statement released Wednesday, the party denounced the secret signing of a "cooperation agreement" between ELECAM and the United Nations on May 9—a deal touted as a step toward "transparency" and "inclusivity" in elections, yet whose details remain shrouded in secrecy from key stakeholders: political parties and the Cameroonian people.
A Shadowy Deal Amid Electoral Turmoil
With the electoral roll for the 2025 presidential election set to open in weeks, the MRC warns of the deafening silence surrounding this agreement. "Neither ELECAM nor the UN has seen fit to disclose the contents of this deal to political actors or civil society," the party lamented. The opacity is all the more troubling as Cameroon grapples with a deepening democratic crisis, marked by the government’s stubborn refusal to reform an electoral code widely criticized as flawed.
The MRC points out that since the disputed 2018 presidential election, even ELECAM has acknowledged the need for electoral reform. Yet nothing has changed. Worse, the electoral body blatantly violates its own rules—most glaringly by refusing to publish the national voter registry, a direct breach of Article 80 of Cameroon’s electoral law. "How can the UN endorse such disregard for due process?" the party demands.
Is the UN Enabling a "Repressive Regime"?
The MRC’s outrage goes deeper: by partnering with ELECAM without consulting opposition parties, the UN risks legitimizing a rigged electoral system. "This agreement comes at a time of escalating repression: banned rallies, arbitrary arrests, and the silencing of dissent," the statement notes. The party reveals it had repeatedly alerted UN bodies, including in meetings with UNDP and the Office of the High Commissioner for Human Rights in 2024—to no avail.
Even more alarming, the MRC draws parallels to Ivory Coast’s 2010 post-election crisis. "The UN bears heavy responsibility for the bloodshed that followed the Ivorian election. Will it repeat the same mistake in Cameroon?" the statement warns—a chilling reference given the trauma of past electoral violence in Africa.
A Stern Warning
The MRC issues a stark alert: "These backroom dealings will only deepen tensions and push the country toward chaos." The party demands full transparency on the agreement’s contents and the inclusive participation of all political actors. Without it, the upcoming presidential election risks being marred by distrust and mass protests.
One thing is clear: With a pivotal election looming, Cameroon is sinking deeper into a crisis of legitimacy. And the UN, despite its professed good intentions, may emerge tarnished.
Ange NGO