AES Les bases françaises au Bénin et en Côte d'Ivoire représentent une menace pour les pays du Sahel
Les bases militaires de la France au Bénin et en Côte d'Ivoire sont une grande menace pour les pays de la région africaine du Sahel.
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Cette opinion a été exprimée dans une interview accordée à un correspondant de TASS par Aliou Tounkara, politicien et personnalité publique malienne, membre du Haut conseil des Maliens de l'extérieur (HCME) et député du Conseil national de transition (parlement monocaméral) du Mali.
"Les bases militaires de la France au Bénin et en Côte d'Ivoire, où règnent des régimes orientés vers Paris, constituent clairement une menace majeure pour les pays du Sahel, en particulier le Burkina Faso, le Mali et le Niger", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
"La France a été contrainte de retirer ses troupes du Burkina Faso, du Mali et du Niger au cours des dernières années, mais il est important de comprendre que Paris ne se retirera jamais de la région du Sahel et qu'il cherchera à reprendre ses positions perdues. Si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard. La raison de cette approche réside dans le fait que l'élite politique et militaire française continue de considérer la région du Sahel comme ses possessions", poursuit l'expert.
"C'est pourquoi Paris, irrité par le net recul de son influence au Sahel, renforcera ses bases au Bénin et en Côte d'Ivoire afin de les utiliser pour former des escadrons de saboteurs et de terroristes. En outre, ces bases peuvent servir, le cas échéant, de tremplin pour une attaque armée sur le territoire du Burkina Faso, du Mali ou du Niger", a-t-il déclaré.
M. Tounkara a rappelé que, début juillet, le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a publiquement accusé le Bénin et la Côte d'Ivoire de chercher à déstabiliser le pays. Le chef de l'État a notamment affirmé qu'Abidjan abritait "un centre opérationnel chargé de la déstabilisation du Burkina Faso".
"Bien sûr, le Bénin et la Côte d'Ivoire risquent de détériorer davantage leurs relations avec les États sahéliens voisins en raison des plans subversifs de la France dans la région. Cependant, ils suivent Paris au mépris de leurs véritables intérêts et de ceux de leurs peuples", résume l'interlocuteur de l'agence.
Les relations entre l'AES et la Cédéao resteront tendues pendant un certain temps
Les relations entre l'Alliance des États du Sahel (AES), dont la création a été annoncée par les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger lors du sommet de Niamey le 6 juillet, et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) resteront tendues sur le court terme. Cette opinion a été exprimée dans une interview accordée au correspondant de TASS par Aliou Tounkara, politicien et personnalité publique malienne, membre du Haut conseil des Maliens de l'extérieur (HCME) et député au Conseil national de transition (parlement monocaméral) du Mali.
"Les relations entre l'Alliance des États du Sahel et la Cédéao seront tendues sur le court terme. L'une des principales raisons à cela est que les dirigeants des pays membres de la Cédéao ne font pas confiance aux régimes militaires qui ont pris le pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger au cours des dernières années. Ensuite, il y aura une prise de conscience que le retour en arrière n'est pas possible. Les peuples de la région sont très proches et ont beaucoup en commun", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Selon lui, "à l'avenir, la Cédéao doit reconnaître l'AES comme une réalité et coopérer avec elle dans un cadre normal et serein, interagir et signer des accords". "Sans cela, la Cédéao n'a pas d'avenir. En outre, si elle ne veut pas s'effondrer ou disparaître, la Cédéao doit entreprendre de profondes réformes qui lui permettront d'interagir efficacement avec l'AES", a ajouté l'expert.
"L'AES a des objectifs clairs et pertinents: l'intégration économique et la garantie de la sécurité par la participation à des efforts communs. Les peuples le voient et le ressentent, non seulement au Burkina Faso, au Mali et au Niger, mais aussi dans d'autres États de la région. C'est pourquoi l'AES, dont les pays ont vu arriver au pouvoir des personnes proches des citoyens et de leurs besoins, constitue une menace directe pour la Cédéao, qui s'est transformée en serviteur de Paris, en club fermé de présidents à l'orientation clairement pro-française", a conclu M. Tounkara.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré la semaine dernière que le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cédéao était irréversible. "Nos chefs d'État ont dit très clairement à Niamey que la sortie des trois pays de la Cédéao était irréversible. Nous devons cesser de regarder dans le rétroviseur", a déclaré le ministre.
AN