Cameroun - Politique Les leaders politiques camerounais sont victimes des extrémistes de leurs villages
La tribune libre de l'avocat Christian Ntimbane Bomo parvenu à la rédaction de cameroun24.
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LE DRAME DES LEADERS POLITIQUES CAMEROUNAIS VICTIMES DES EXTRÉMISTES DE LEUR VILLAGE.
1- Ahmadou Ahidjo,
Le premier président du Cameroun, homme affable, ouvert à toutes les tribus et qui parlait des langues sudistes dont l'ewondo avec perfection, mais qui, arrivé au pouvoir, deviendra le propriété d'une caste de ses frères foulbé à l'exemple du célèbre Moussa Yaya. Il quitta le pouvoir malgré sa grande idée de la nation camerounaise avec l'appellation sous cape de président des "haousa" .
2- Ruben UM Nyobe
Homme ouvert à toutes les tribus camerounaises, choisi entre autres comme le révélera Assale pour diriger l'Upc, parce qu'il faisait l'unanimité, sans considération de tribus. Mais, il mourra dans le maquis, entouré d'une cohorte de ses frères bassa . Au point où, jusqu'à nos jours les militants upecistes de la tribu bassa se sont appropriés comme un droit successoral de la gestion de ce parti nationaliste, qu'ils considèrent comme leur heritage.
3- Paul Biya
De nombreux témoignages de ceux qui l'ont connu avant 1982 comme un haut commis de l'Etat ouvert à toutes les tribus du Cameroun. Il avait même interdit à ses frères bulu de s'adresser à lui en bulu relativement aux affaires de l'Etat . D'ailleurs peu de bulu l'avaient vu de leurs propres yeux, y compris à Mvomekaa dans son village.
En près de 39 ans de présidence, aucune visite dans son département d'origine. C'est pourquoi Germaine Ahidjo a pu déclarer qu'Ahidjo avait remis le pouvoir à Paul Biya, entre autres, parce qu'il n'était pas tribaliste et qu'il faisait souvent 03 ans sans aller dans son village.
Malheureusement, dès qu'il est monté au pouvoir, une clique d'extrémistes Beti-bulu, apôtres du fameux : " c'est notre pouvoir", ont constitué une haie de "protection" du frère du village, à travers le fameux cercle des frères de la forêt equatoriale appelé Essigan avec en tête de proue les feus Emah Basile, Mgr Jean Zoa, Joseph Owona, Ferdinand Oyono.. .
Paul Biya était devenu la propriété des betis, leur heritage comme, ils aimaient à le dire. Résultat des courses,aujourd'hui leurs héritiers ne manquent pas de qualifier Paul Biya de patriarche Beti en lieu et place de Président de la République. De nombreux autres camerounais frustrés , y compris ceux qui font semblant de soutenir Paul Biya, considèrent son régime de clanique et tribal Beti. Il quittera certainement le pouvoir, malgré lui, avec cette image de président tribaliste à cause de ces extrémistes Beti-bulu qui l'ont cadenassé et parce qu'il n'aura pas su les contenir.
3- Kamto Maurice
Ce leader politique a toujours eu le discours fédérateur en politique. Ses discours lors de la campagne présidentielle, à la Cour constitutionnelle, malgré les déformations qu'a voulu leur conférées Grégoire Owona du Rdpc, en sont une forte illustration.
Il a dit qu'il considérait sa naissance comme enfant bamileke comme un cas fortuit de la nature.
C'est pourquoi, s'il lui était donné, à lui, même par concours, de naitre bulu, bassa, Nanga eboko, il n'y trouvera aucun inconvénient.
Maurice Kamto a rassemblé autour de lui, l'intellingesia camerounaise toutes origines confondues, pour impulser une dynamique inclusive de changement au Cameroun.
C'est un intellectuel, qui veut apporter la modernité à son pays. Il est reconnu par les siens, comme détaché des traditions et des pesanteurs tribales. Aux législatives et municipales, en 2013,son parti le MRC, dans une démarche nationale, fera des percées remarquables dans plusieurs régions du Cameroun autres que sa région d'origine de l'ouest : dans la Lekie et plusieurs arrondissements de Yaoundé et Douala.
Puis vint 2018, il revendique sa victoire à l'élection présidentielle,il a le vent en poupe, c'est le moment où des mouvements extrémistes des fameux frères du village, dormants avec à leur tête Patrice Nganang se constitueront pour en faire la propriété du village. Il a beau les dénoncer, pas question. Ils imposent Kamto comme le frère du village qui va aussi prendre le pouvoir. Ces extrémistes d'un activisme débordant ne veulent pas de non bamileke. Par leurs agissements maladroits, amplifiés et exploités par le pouvoir , ils réussissent malheureusement à contrarier et à remettre sérieusement en cause l'image de Maurice Kamto, leader de tous les camerounais, obligeant celui-ci à réaffirmer régulièrement son amour pour tous les camerounais.
4-Cabral LIBII
Au départ, acteur social et de la société civile, luttant pour les causes citoyennes justes, avant de devenir homme politique. Les camerounais de toutes origines le lui rendaient aussi . Il n' a pas de tribu. Pour l'avoir côtoyé, jamais, je ne l'ai entendu parler bassa, sa langue d'origine. Ses plus proches collaborateurs et soutiens les plus affichés étaient de l'ouest, du grand Nord, du Centre Sud Beti-bulu, Est littoral... On peut les citer : Olson Bao des bamboutos, Meric Tandja, Toukour Gandhi, ousman Bapetel, Prosper Nkou Mvondo, Salamatou Ndjare, Eko, Sadjifile...
Cabral devenu ce grand leader, déclaré 3 ème à l'élection présidentielle, un vox d'un de ses frères extremistes du village du nom de Ngos va circuler de façon virale sur internet, watsapp. Cet homme grossièrement tribaliste rappelera qu'il a demandé à "son frère" Cabral de se méfier des bamileke. Très furieux, Cabral fera une sortie pour dénoncer et condamner ce discours. C'était sans compter sur la puissance de ces autres structures dormantes du village . De plus en plus de jeunes bassa des réseaux sociaux en ont fait le leader du village. Des forums bassa sur facebook en ont fait le frère du village à qui Paul Biya donnera le pouvoir.
En réaction aux attaques souvent vulgaires et condamnables sur la personne de Cabral Libii, ils vont répondre par des insultes et stigmatisation de la tribu bamileke . Aujourd'hui, malgré son envie de détachement, les extrémistes du village, ont réussi à faire passer Cabral comme un antibamileke et plus grave de nombreux jeunes bamileke qui suivaient Cabral ont quitté la barque, victimes de propos de haine anti-bamileke des frères extrémistes du village. .
Au vu de ce qui précède, il en va de la responsabilité de tout leader politique qui aspire à incarner la nation camerounaise de demain, de prendre ce problème des frères extrémistes du village comme une véritable préoccupation.
Leurs actions sont nocives et néfastes pour le débat politique éclairé dans notre pays.
Christian Ntimbane Bomo
Société Civile Critique.