Opération Epervier. Cameroun : Urbain Olanguena Awono saisit Amadou Ali

Souley ONOHIOLO | Le Messager Vendredi le 15 Avril 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Exacerbé par des lenteurs “ suspectes ” d’une procédure qui s’annonce sans fin, l’ex-ministre de la Santé craque et écrit par l’entremise de ses avocats au ministre de la Justice et Garde des sceaux pour demander un procès équitable et conforme aux lois en vigueur.

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Indignation, protestation ou simple impression d’un ras le bol qui commence à trop durer… Il y a un peu de tout cela à la fois, dans la démarche de l’ex-ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono. La goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui donne à penser à l’accusé que son affaire baigne étrangement dans la spirale d’un univers kafkaïen, est sans doute l’audience du 13 avril dernier. Elle a à peine duré une dizaine de minutes et l’affaire a été renvoyée pour le 27 avril prochain.

Une fois encore, une fois de plus, les débats n’ont pas pu s’ouvrir à cause de la non constitution du collège des trois juges commis pour juger l’ex-ministre de la Santé. Cette fois-ci, c’était l’absence très remarquée de la magistrate Marie Nommo Zanga, présidente du collège, indisponible parce que en séminaire. L’absence “ curieuse ” de la présidente du collège des juges, fait suite à celle de l’audience du 23 mars au cours de laquelle, on avait constaté l’absence d’un des membres du collège, qui n’est autre que le magistrat Mpondo. Depuis la tenue, le 16 février 2010, de la première audience de cette affaire, soit cinq mois après l’intervention de l’ordonnance de clôture de l’instruction le 1er octobre 2009 (qui elle-même avait duré 18 mois),  seulement huit séances ont été programmées.

Les audiences n’ont pas eu lieu pour la majorité, à cause du jeu “ trouble ” du parquet qui évoquait l’indisponibilité des témoins ; soit à cause de la ruse du collège des juges qui simulait toujours “ l’absence ” d’un des membres. Selon le collectif des avocats de la défense, la dernière fois qu’il y a eu une vraie audience, remonte au 23 février 2011. Elle avait duré à peine deux heures et la suspension a été prononcée par le président du collège des juges. Inquiet et courroucé par les lenteurs de la procédure, et convaincu qu’à cette fréquence, l’affaire risque faire son lit dans le dilatoire permanent et l’enlisement, les avocats de l’ex-Minsanté ont préféré sortir des tiroirs la requête envoyée à Amadou Ali, vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des sceaux, pour demander à ce dernier de donner un bon rythme au procès.
 
Appel à l’accélération de la procédure ou à la libération
 
La lettre de l’ex-Minsanté, signée du collectif de ses avocats remonte au 26 janvier 2011. “ Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur le processus judiciaire inéquitable à l’œuvre dans le dossier  visé en marge, et consistant à maintenir en détention provisoire pour une très longue période déjà, et sans jugement des personnes en détention contre lesquelles aucune véritable preuve de détournement de derniers publics n’est rapportée jusqu’à présent par l’accusation ”, écrivent les avocats de la défense, à la demande de l’accusé, au Garde des Sceaux.

Ils demandent l’intervention de ce dernier aux fins d’une justice équitable. Le collectif des avocats de la défense pense que trois ans après le déclenchement de cette affaire par l’arrestation des mis en cause le 31 mars 2008, de fil en aiguille, la procédure est plombée, s’avère incertaine, sans calendrier prévisible, mais ponctuée  de renvois constants et très longs. “ Toutes choses qui battent en brèche les conditions d’un procès équitable. A ce rythme, il est fort légitime de poser la question du respect des délais raisonnables de jugement et de détention des personnes non condamnées, mais privées de liberté depuis trois ans ”, lit-on dans la lettre.

Les avocats parlent de l’urgence qu’il y a à garantir le bénéfice d’une justice équitable à leur client, au besoin, le libérer en mettant ainsi un terme à une situation qui s’apparente à un déni de justice. “ La récente allocation de ressources au Cameroun par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose a achevé de convaincre ceux qui en doutaient encore, sur la vacuité des accusations portées contre nos clients ”, concluent-il.
 

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