Législatives et Municipales 2020. Cameroun: Contentieux tous azimuts

cameroun24.net Lundi le 25 Novembre 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis quelques jours, le Cameroun bruit de récriminations des candidats de l’opposition aux élections législatives et municipales 2020. Il est principalement fait grief aux autorités administratives de refuser de signer des pièces exigées dans le dossier de candidature. Dans les cas où les plaintes de requérants sont fondées, il s’agit ni plus, ni moins que d’actes d’anti-jeu de serviteurs de l’Etat indexés, qui doivent briller par une stricte neutralité lit-on dans un éditorial de Georges Alain Boyomo, DP du quotidien Mutations.

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Dans notre précédent éditorial, nous écrivions qu’une élection se joue et se gagne avant, pendant et après. Nous appelions alors tous les acteurs impliqués à œuvrer, chacun en ce qui le concerne, au bon déroulement des prochaines consultations électorales. Dans ce sillage, les manquements dont se rendent coupables certains commis de l’Etat, au nom d’une sympathie supposée envers le parti au pouvoir, ne participent pas de la dynamique vertueuse souhaitée. Bien plus, ils ne servent ni le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ni la démocratie camerounaise. D’ici on imagine déjà le volume de dossiers qui seront soumis au contentieux pré-électoral. Le conseil constitutionnel et les juridictions compétentes, qui seront certainement saisis, auront donc fort à faire pour corriger le tir.

D’un contentieux, un autre. Au sein du Rdpc, parti ultra dominant dans les conseils municipaux et au Parlement, l’épreuve de sélection des candidats vire au mélodrame. La colère gronde dans la quasi-totalité des circonscriptions où le parti présidentiel présentera des listes de candidats. Le caractère (délibérément ?) vague de certains critères de sélection, le refus de la retraite par nombre de barons de cette formation politique, la désignation de hauts cadres du parti dans leurs propres bastions pour jouer les arbitres alors que le bon sens commandait de désigner des personnes neutres, le jeu trouble de certaines personnalités censées être des arbitres impartiaux, ont fini par ôter toute sincérité à l’opération encadrée par la circulaire du président national.

Dans la plupart des cas, la patate chaude est renvoyée à la commission centrale d’investiture, qui devra, s’agissant des dossiers les plus épineux, se référer au grand camarade, Paul Biya. Par le passé, il se raconte que certains candidats ont été repêchés sur très hautes instructions du président national du Rdpc. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?

Cela dit, dans sa circulaire relative aux opérations d’investiture des candidats du Rdpc en vue des élections du 9 février 2020, Paul Biya écrit : « afin d’arrimer le parti aux évolutions démographiques et sociologiques de notre pays, il est vivement recommandé d’encourager l’émergence de nouvelles figures, notamment dans le cas des candidats bénéficiant de la retraite parlementaire ». Il serait dommage que le président national du Rdpc n’aille pas au bout de cette logique qui consacre la circulation des compétences et le passage de témoin entre les générations. Toute interprétation à géométrie variable ou à tête chercheuse donnera du grain à moudre aux nombreux partisans de la thèse selon laquelle le Cameroun est une gérontocratie.

Déjà, dans sa posture de chef de l’Etat, Paul Biya n’a toujours pas donné du contenu à la promesse faite aux jeunes dans son discours de prestation de serment le 6 novembre 2018. « M’adressant maintenant à mes jeunes compatriotes, je voudrais vous dire de ne pas perdre espoir, j’ai compris votre aspiration profonde à des changements qui vous ouvrent les portes de l’avenir et permettent votre plein épanouissement. J’ai tout aussi compris votre désir de mieux participer à la prise des décisions qui engagent l’avenir de notre pays. J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous », déclarait le président de la République.

Couplée à cette déclaration, l’implémentation de la disposition de la circulaire présidentielle qui ouvre la voie à la retraite parlementaire de certains caciques est donc particulièrement scrutée. Tout rétropédalage sera apprécié à sa juste mesure.

Georges Alain Boyomo

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