Cameroun - Politique. Mohamadou Awal : « L’Upc redeviendra un parti uni »

Mutations Vendredi le 12 Juin 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le nouveau président de l’Union des populations du Cameroun dévoile ses ambitions pour cette formation politique.

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Vous avez été nommé président de l’Union des populations du Cameroun (Upc) le 6 juin dernier, à l’issue d’une session du Comité directeur. Considérez-vous votre nomination comme légitime ?

Mon  statut de  président  de  l’Upc est la résultante d’une  désignation du Comité directeur  qui, dans  sa  discrétion,  sa  souveraineté et surtout statutairement,  a  orienté  son  choix  sur moi à l’ issue des  travaux  des  commissions du  dernier  Comité directeur. Etant un  militant  respectant  les  statuts organiques du parti, je  me voyais  dans l’ obligation  de respecter  et  d’honorer cette instance  prestigieuse  de notre  grand  parti. Il  est également  important de  préciser,  et  peut-être d’informer  ceux  qui  ne le  savent  pas  encore,  qu’avant  le 6  juin  dernier,  j’ étais  1er  vice-président  dudit  comité. Et  bien  avant,  j’étais un membre  très  actif  au sein  de la même instance, à  l’époque  d’Augustin  Frederick Kodock, de regretée mémoire.

Sur le fait  que  je  sois  légitime ou  pas, il   faudrait  que  je fasse  une  précision  très  importante  que  le  commun  des mortels  ou  les militants  de façade de l’ Upc  ne  savent  pas. Le Comité  directeur  est  l’ organe  qui,  à l’ Upc,  est  chargé de  la  gestion  du  parti entre  deux  congrès mais  également  lorsqu’une  crise   est  observée  au sein du  secrétariat  général. De  mémoire, il ne me revient pas que ses  décisions  aient  très  souvent  été contestées de  manière  objective,  au point de  les remettre  en cause . Le Comité  directeur et ses  membres  sont  des  personnes  crédibles  et  sages. Je  m’amuse très souvent  à  dire  à  mes  camarades  que  les  décisions  du  Comité  directeur   sont  imbibés de l’ esprit  même  du  «mpodol» Um Nyobe.

Votre nomination pourrait être interprétée comme  une réponse à ceux qui accusent les  Bassas d’avoir «confisqué» l’Upc…

La «debassalisation», pour  emprunter  un terme  au camarade  Henri Hogbe Nlend,  est  effective  depuis  même  la  création  de notre parti . En  effet,  les  camarades  fondateurs  comme  Bouli, Castor Ossende Afana, Owono Mimboe, Ernest Ouandié, Félix Roland Moumié, Ndeh Ntumazah et moi-même aujourd’hui ne sommes pas des  Bassas. Le fait que  le contexte  de  création  de  l’ Upc eut été favorable  à  un  fort  militantisme  dans  les  zones du Nyong et  Kellé, Sanaga-Maritime, dans la  côte  et  à  l’ Ouest,  n’ est  pas un stéréotype de  stigmatisation  de  telle ou de telle  ethnie. Nous  n’ allons  très  certainement  pas  essayer  de  tronquer  l’ histoire  pour  s’accorder  des  circonstances  atténuantes  ou  jouer  les  victimes. L’Upc est  le  parti  des   Camerounais  et  du  Cameroun  dans  lequel  tous  les  fils  du  pays,  qu’ ils  soient  du  grand Nord  comme  moi,  du  Sud,  de l’ Est  ou de  l’ Ouest,  peuvent  militer  et  s’y  sentir  à  leur aise, sans  aucune   frustrations. Je  voudrais donc  dire  aux  militants  de  façade et ceux  qui  ne  sont  pas  les  adeptes  du «Umnyobisme fondamental», d’ éviter de coller  des  étiquettes nauséeuses  et  nauséabondes  sur  notre  parti. D’ ailleurs, nous  avons  déjà  identifier  ceux  qui  veulent  tirer  l’ Upc  par le  bas et  avons  pris  des  décisions y afférentes.

A ce propos justement, l’Upc est minée pas de nombreuses dissensions et des guerres de leadership depuis plusieurs années. Croyez-vous que la nouvelle équipe a les moyens d’inverser la tendance ?

Bien  sûr. Le  nouveau bureau  (secrétariat  général, Comité  directeur)  justifie  d’un  certain nombre d’atouts  lui  permettant  de  relever  tout  challenge. Le nouveau secrétaire général, le Pr Jean Bahebeck, est  un  camarade  dont  le  militantisme  au sein  de  l’ Upc et la  carrière professionnelle ne sont  imbibés  d’ aucune  tache. Il fait  partie de  ces  militants qui  ont non  seulement  mis  leur  vie, leur  famille et même leur  carrière  professionnelle  en péril  pour  l’Upc,  en  affirmant leur  militantisme  à une  époque  où il  ne  faisait  pas  bon  d’ être upéciste. Il  faut également dire  que  la  nouvelle  équipe  dirigeante  du  parti  a des potentialités comme  la  jeunesse,  l’ efficacité  et la  compétence.  Ce qui est  une  aubaine pour  l’Upc. Nous  sommes des  militants  et  des  leaders  qui  recherchons  le  rayonnement  de l’ Upc, l’ union  des  cœurs  et  des  esprits  et voulons redonner  à l’ Upc  toute sa  vitalité d’antan.  

A vous écouter, l’Upc est sur la voie de redevenir un parti uni comme il l’était jadis…

L’Upc redeviendra un parti uni, même s’il faudra que des personnes comme moi donnent de leur sang pour cela. Il est certes vrai qu’il nous  reste  encore  à  régler  certains  choses, comme  la  redynamisation effective des  bases   militantes  et de la formation  politique pas  seulement  des  upécistes,  mais  des  Camerounais ; l’identification  et la sanction des fossoyeurs et  des personnes  non militantes  qui  se  sont  retrouvées  dans  l’ Upc  on ne sait par quelle alchimie ; le  règlement  de  l’ engagement  et de la  détermination  des  principaux  leaders  de l’ Upc que  nous sommes aujourd’hui. En outre, il  faudra mener de manière  ardente  une  lutte  acharnée  contre  ce que j’ appelle «le  judaïsme  iscariotiste», c’est-à-dire des  personnes   qui  sont  prêtes à liquider le  parti  pour  une  pièce.

Vous avez longtemps évolué dans l’ombre à l’époque de feu Augustin Frederick Kodock. Aujourd’hui, vous voilà président de l’Upc. Vous nourrissez forcément des ambitions politiques…

Je suis  un  politicien et  un  de  ces  politiciens  qui  pensent  et  défendent  les  valeurs  éthiques,  donc  morales et  déontologiques   dans  la  pratique  du  bel art  qu’est  le  nôtre. En effet, les initiatives  politiques aussi bien des partis politiques que celles des  hommes  politiques  comme  moi  doivent  d’abord  et  prioritairement  rechercher  le bien-être  de la population  et   des  masses  militantes,  en termes  d’ amélioration  de  leur  standard  de vie, leur  enracinement  culturel et  la consolidation du vivre ensemble autour des idéaux de paix et de stabilité multiforme et multisectorielle. C’est pour cette raison que j’ai choisi l’Upc comme socle de militantisme politique. Personnellement, l’idéal politique dont j’ai toujours rêvé est celui de la représentativité et de la défense des intérêts de la base militante, de la communauté.

Propos recueillis par Patricia Ngo Ngouem

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