Présidentielle 2025. Présidentielle 2025 au Cameroun : dans les coulisses d’un recensement électoral truffé d’absurdités

cameroun24.net Mercredi le 22 Octobre 2025 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le politologue Moussa Njoya livre une chronique sans fard après trois jours passés au sein de la Commission nationale de recensement général des votes. Un récit au vitriol, qui expose les paradoxes d’un système électoral figé dans le passé et dévoré par ses propres incohérences.

ADS

Une machine électorale d’un autre âge

Les travaux de la Commission nationale de recensement général des votes se sont déroulés du 17 au 20 octobre 2025, au siège du Conseil constitutionnel à Yaoundé. Conformément à l’article 69 du Code électoral, cette instance n’a pour mission que de procéder au décompte général des voix et de corriger d’éventuelles erreurs matérielles.
Mais, selon Moussa Njoya, observateur averti du processus, les méthodes employées relèvent d’un autre siècle.

« On travaille encore à la main, avec des procès-verbaux illisibles, des calepins et des calculettes de boutique. Personne ne semble savoir qu’Excel existe depuis… 1985 ! », ironise-t-il.
Résultat : des erreurs de calcul à répétition, des journées interminables et des conclusions parfois douteuses. Un constat désolant qui illustre, selon le politologue, l’archaïsme de nos institutions, incapables d’embrasser les outils technologiques de base.

Des figures politiques sorties d’un théâtre d’ombres

Dans ce tableau surréaliste, Moussa Njoya évoque la présence d’un « président de parti politique représentant… un autre parti », un véritable OVNI politique à la camerounaise.

« E.P., maître des “partis Yango”, a encore frappé. Président d’un parti sans élus, il a trouvé un candidat de la diaspora à investir par procuration. Puis, il s’est retrouvé représentant d’un autre parti à la Commission ! Chapeau l’artiste ! », écrit-il avec sarcasme.
À cela s’ajoutent les candidats désistés, dont les représentants ont malgré tout siégé à la Commission, ou encore un président de parti ayant reconnu la victoire du candidat sortant tout en participant au dépouillement. Une absurdité de plus dans un pays que le chercheur décrit comme un véritable “laboratoire franco-africain de la confusion politique”.

Des “opposants” plus zélés que le RDPC lui-même

Le clou du spectacle : le comportement de certains représentants dits “d’opposition”.

« Ils sautaient à la gorge de quiconque critiquait le RDPC, suivaient le représentant du parti au pouvoir comme un berger suivi de son troupeau, et allaient jusqu’à réclamer une condamnation officielle contre un candidat ayant annoncé sa victoire », témoigne Moussa Njoya.
L’observateur en sort avec un goût amer : celui d’un système où la loyauté politique s’achète et se marchande, et où le pluralisme ressemble davantage à une mise en scène qu’à une réalité démocratique.

« Le Cameroun, c’est le Cameroun », conclut-il, non sans amertume.

 


Cameroon’s 2025 Presidential Election: Inside the Absurdities of a Failing Vote-Counting System

Political analyst Moussa Njoya spent three days observing the work of Cameroon’s National Vote-Counting Commission. His testimony paints a chaotic and almost surreal picture of a process still stuck in the 20th century.
From handwritten tally sheets to outdated calculators and political absurdities, Njoya’s account reveals how technology, logic, and integrity seem to have been left at the door.
He describes “party presidents representing other parties,” “withdrawn candidates still represented,” and “opposition members more loyal to the ruling RDPC than the RDPC itself.”
In his words:

“Cameroon remains a political laboratory where the art of confusion has been perfected.”

Présidentielle 2025 Cameroun, Moussa Njoya, Commission nationale de recensement des votes, Conseil constitutionnel, Elecam, RDPC, partis politiques camerounais, opposition, politique camerounaise, élections 2025, fraude électorale, démocratie au Cameroun, chronique politique, analyse électorale, Cameroun24

Ange NGO

 

Lire aussi : Tchiroma accuse le « playbook » du pouvoir et annonce une marche — la tension monte au Cameroun
Lire aussi : Arrestations politiques au Cameroun: le régime se crispe, la résistance s’organise
Lire aussi : Douala s’embrase : le MANIDEM dénonce l’arrestation d’Anicet Ekane et de Djeukam Tchameni

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS