CEMAC. SUD,Cameroun- Guinée Equatoriale : Les personnes circulent librement.
C’est à la faveur de la décision des chefs d’état de ces deux pays frères sur la libre-circulation.
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Le mouvement des personnes qui jadis étaient soumises à un visa préalable ne relève que de l’histoire aujourd’hui. Camerounais comme équato-guinéen on peut circuler juste sur présentation de la carte identité de son pays origine. Nous sommes vendredi, c’est le jour du grand marché à Kye-ossi, ce qui impose un mouvement important d’entrée et de sortie des populations allant dans les deux sens. L’actualité a voulu que nous y soyons ce 03 novembre dernier à Kye-ossi, ville frontière entre la Guinée équatoriale et le Cameroun pour vivre l’effectivité de cette libre-circulation annoncée par les chefs d’états de la zone Cemac (communauté économique monétaire de l’Afrique centrale). A l’instar du Tchad, de la Centrafrique, du Congo, désormais, les camerounais peuvent circuler libre également du côté du Gabon comme celui de la Guinée Equatoriale sans visa pour des séjours n’excédant pas trois mois. Les citoyens dans la zone des trois frontières Cameroun, Gabon et la Guinée Equatoriale en saluant la mesure, et émettent cependant des réserves sur l’applicabilité de la mesure relativement à des frustrations qu’ils vivent dans des postes de contrôle.
Désormais, les Camerounais, les Gabonais peuvent se rendre en Guinée équatoriale sans visa pour des séjours n'excédant pas trois mois. C'est presque une révolution, pour tous les citoyens africains qui venaient s’agglutiner à la porte d’entrée en Guinée équatoriale. Pour Boyo Albert commerçant au marché de Kye-ossi, lui qui a des clients à ravitailler à Ebébéyin, la libre-circulation est une réalité. Avant, on était assujetti à la demande de visa. Aujourd’hui, les choses ont changé, il suffit juste de venir avec la carte identité s’enregistrer au poste de police pour y accéder. Maintenant, le plus dur commence lorsque vous y aller avec la marchandise, côté camerounais on vous extorque de l’argent au niveau du poste de police et le contrôle phytosanitaire. Côté guinéen, c’est le même jeu sur au moins quatre barrières du genre. Ce qui rend cette « libre-circulation » encore problématique. Ce qui nous amène plutôt à parler de la liberté de circuler seulement pour des personnes physiques et non leurs biens. Il serait souhaitable que des facilités soient également accordées pour les différents contrôles. Pour Benedicta Ondo’o équato-guinéenne, tout bagage paie 2000 Fcfa, ce qui décourage certains commerçants à venir eux-mêmes se ravitailler au marché de Kye-ossi ça, c’est le véritable obstacle à cette intégration. Les commerçants guinéens préfèrent attendre les camerounais sur place en Guinée, ce sera vraiment la véritable entrave à cette volonté des leaders de la Cemac. Ce qui parait comme difficulté est de savoir si réellement dans cette libre circulation, les personnes travaillant à la frontière sont assez édifiées pour gérer la situation sur le terrain. Les mentalités sont restées les mêmes, par la même occasion on veut parler du développement de la sous-région. Ce qui risque de paraitre comme une annonce creuse. Idem pour la douane, avec 05 paires de babouche, on vous saisi et vous parle de l’importation, et qu’il faut déclarer 05 paires de babouches. Je pense qu’au niveau de l’appréciation que l’on peut faire, c’est une bonne chose, mais il faudrait sensibiliser les fonctionnaires qui sont au niveau des frontières. Sans cela, ce sera un coup de pied dans l’eau pour cette libre-circulation. Je pense également qu’on parle de libre-circulation plus pour que la zone Cemac puisse avoir une économie globale pour ces pays, avec des spécificités pour chacun des pays. C'est-à-dire si le Cameroun ravitaille les pays en vivres frais, la Guinée équatoriale se spécifie en produits manufacturés. C’est la mise en commun qui rendra forte la sous région, si tel ne sera pas le cas, on restera sur une libre-circulation sur le papier. Même pensée pour Joëlle Adong, camerounaise vivant en Guinée équatoriale depuis une dizaine d’années. Elle pense que la véritable difficulté n’est pas de dire libre-circulation, mais c’est qu’il y ait des hommes capables d’accompagner cette vision. Aujourd’hui, dans des postes de contrôle, on continue à payer les deux, deux mille francs aux différents contrôles. Nous pensons qu’avec le temps certainement, de part et d’autre les responsables de ces états trouveront des combinaisons pouvant permet à la libre-circulation annoncée de s’intégrer dans le quotidien de chacun. Les prochains jours du côte de ces frontières nous diront.
Jacques Pierre SEH
Réaction
Makembe Bepa Jacques
Président du Mouvement Humano Culturel Africain (Mohuca)

« Il faut que les uns et les autres puissent se surpasser dans leur ancienne façon de votre, de bannir leur égoïsme en s’ouvrant aux autres »
Les leaders de la Cemac ont longtemps résisté à ce que j’appellerai ici pensée commune. Mais l’histoire a voulu que le temps passe, et que chacun revienne à l’évidence que c’est ensemble qu’on est plus fort. Alors, il faut noter que du fait de leur relative prospérité économique, le Gabon et la Guinée équatoriale craignaient de devenir la poubelle où devaient atterrir tous les migrants économiques. Quelque 25 à 30% de la population gabonaise est étrangère, selon des statistiques officielles. Maintenant que c’est dit, les personnes et les biens peuvent circuler dans l’intérêt de notre zone, le but étant de projeter une économique forte, solide dans laquelle l’ensemble des populations peuvent trouver leur compte. Ce qui interpelle, les mentalités, l’acceptation des autres et la sincérité des hommes qui y sont associés dans l’implémentation de cette vision. Il faut que les uns et les autres puissent se surpasser dans leur ancienne façon de votre, de bannir leur égoïsme en s’ouvrant aux autres. C’est ça le véritable challenge, on ne peut être assisté que lorsque ses propres forces sont à terme. C’est à ce niveau que se situe l’économie de la zone Cemac aujourd’hui, une économie peu tournée vers l’industrie, ce qui nous impose une assistance permanente.
Propos recueillis par Jacques Pierre SEH
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