Niger Le Nigeria impose de nouvelles sanctions contre les putschistes nigériens
Bola Tinubu, le président du Nigeria qui préside actuellement la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a ordonné d’imposer de nouvelles sanctions contre les putschistes nigériens, a informé le porte-parole du chef de l'État nigérian, Ajuri Ngelale.
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L’ingérence militaire est l’ultima ratio, mais il faut appréhender toute évolution des événements pour y être prêts, a noté hier Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de la Cédéao, commentant la situation au Niger.
"Les sanctions sont imposées via la Banque centrale du Nigéria contre les individus qui ont participé à la prise du pouvoir au Niger par un coup d'État", est-il indiqué.
Le 30 juillet, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Umeoa) ont imposé des sanctions contre le Niger, gelant, en particulier, tous ses comptes publics et ses avoirs dans les banques des pays d'Afrique de l'Ouest. Par conséquent, ce mardi, Niamey n'a pas pu payer 3,76 millions de dollars de la dette principale de ses obligations d'État arrivant à échéance le 31 juillet.
Antony Blinken s'est entretenu par téléphone avec Mohamed Bazoum
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu par téléphone avec Mohamed Bazoum.
"J'ai parlé avec le président Bazoum pour exprimer nos efforts visant à trouver une solution pacifique à la crise constitutionnelle", a écrit M. Blinken sur le réseau social X (ex-Twitter).
M. Blinken a également appelé les rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger à libérer immédiatement le président et sa famille.
La délégation de la Cédéao, de l’ONU et de l’Union africaine n’a pas pu entrer au Niger
La délégation des membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l’ONU et de l’Union africaine n’a pas pu entrer au Niger le 8 août car l’entrée dans le pays lui a été interdite. C’est ce que la Cédéao a fait savoir mardi.
"Notre mission a été interrompue car tard dans la soirée, les militaires nous ont avertis qu’ils n’étaient pas prêts à laisser entrer la délégation tripartite", a déclaré la Cédéao sur X (ex-Twitter).
La Cédéao indique également qu’elle continuera de prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Bamako, Ouagadougou et Niamey lutteront ensemble contre les sanctions de la Cédéao
Les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont décidé de mener un travail commun afin de faire baisser les conséquences négatives des sanctions politiques décrétées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) contre Niamey. C’est ce qu’a fait savoir mardi l’Agence d’information du Burkina.
Le Burkina Faso et le Mali ont fait part de leur décision de soutenir le Niger dans ce moment difficile. Ils ont réaffirmé que tout attaque menée contre le Niger serait une déclaration de guerre contre le Mali et le Burkina Faso.
Tous les trois pays ont souligné que les sanctions de la Cédéao nuisaient à la population et portaient atteinte à la sécurité au Niger.
Le Pentagone ne pense pas que Wagner soit impliqué dans la crise au Niger
Les États-Unis ne pensent pas que la compagnie militaire privée Wagner soit impliquée dans les événements qui se déroulent au Niger, a déclaré mardi la porte-parole du Pentagone Sabrina Singh.
"En ce qui concerne notre présence au Niger et le déploiement de nos forces, sur ce sujet, rien n’a changé. Nous avons suspendu notre coopération dans le domaine de la sécurité, nous ne faisons plus la formation de militaires mais nous continuons de suivre de près ce qui se passe sur le terrain", a-t-elle déclaré.
"Nous ne voyons rien qui prouverait l’implication du groupe Wagner dans les événements au Niger", a-t-elle ajouté.
Le Burkina Faso et le Mali ont appelé le CS de l'ONU à empêcher l'invasion du Niger
Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali, Olivia Ragnaghnewendé Rouamba et Abdoulaye Diop, ont adressé mardi une lettre au président du Conseil de sécurité (CS) de l'ONU, soulignant la responsabilité de cet organe d'empêcher une action armée de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) contre le Niger. C'est ce que rapporte l'Agence d'information du Burkina (AIB).
"Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali en appellent à la responsabilité du Conseil de sécurité des Nations unies, garant de la paix et de la sécurité internationales, pour empêcher, par tous les moyens à sa disposition, une action armée contre un État souverain dont l'ampleur des conséquences serait imprévisible", ont déclaré les ministres des deux pays africains, faisant référence aux projets d'invasion militaire du Niger par les forces de la Cédéao.
Washington n'a pas de preuve de l'implication de la Russie dans les événements au Niger
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a esquivé la question de savoir si les États-Unis disposaient de preuves crédibles de l'implication de la Russie dans le coup d'État au Niger.
M. Miller commentait le fait que des drapeaux russes avaient été vus lors des manifestations au Niger. Lorsqu'on lui a demandé si, selon ses mots, les drapeaux russes tombés "par magie" dans les mains des manifestants constituaient une preuve de l'implication possible de la Russie dans les événements au Niger, M. Miller a admis qu'il ne savait pas comment les drapeaux s'étaient retrouvés dans les mains des manifestants.
"Il me semble très étrange que lorsque votre pays est pris en otage par une junte militaire et que vous voulez exprimer votre soutien, vous décidiez de le faire en courant dans la rue et en achetant un drapeau russe dans un magasin probablement local. Cela semble étrange", a-t-il répondu.
En outre, M. Miller a déclaré que Washington ne comprenait pas, au vu des résultats du séjour de la sous-secrétaire d'État américaine pour les Affaires politiques Victoria Nuland à Niamey, la capitale du Niger, si les chefs rebelles allaient choisir "une voie diplomatique pour aller de l'avant". "Comme elle (Mme Nuland) l'a dit hier soir lors d'un point de presse, les négociations ont été difficiles. Elle n'a fait aucune percée. Et il n'est pas du tout certain qu'ils (les organisateurs de la rébellion) choisiront une voie diplomatique", a déclaré le porte-parole du département d'État.
Niger: des unités d'élite de l'armée se concentrent près de l'aéroport de Niamey
À Niamey, la capitale nigérienne, les unités d'élite de l'armée nigérienne se concentrent dans les quartiers voisins de l’aéroport et du palais présidentiel, rapporte la chaîne Al Arabiya.
Le 26 juillet, un groupe rebelle de militaires nigériens a annoncé à la télévision la destitution du président Bazoum, la fermeture des frontières du pays, l’instauration d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction des activités politiques des partis. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a été créé pour gérer le pays et le général Abdourahamane Tchiani a pris la tête de ce nouvel organe. Entre-temps, M. Bazoum, selon les déclarations de politiciens nigériens, est en "bonne santé" et a été en contact téléphonique avec des dirigeants et des membres de gouvernements d’autres pays, mais il lui est interdit de quitter sa résidence.
Lors d’un sommet extraordinaire tenu le 30 juillet à Abuja, la capitale du Nigeria, les dirigeants de la Cédéao ont exigé que les rebelles au pouvoir au Niger libèrent le président Bazoum, lui rendent son poste et rétablissent l’ordre constitutionnel - ceci sur une période d’une semaine. La Cédéao a menacé de prendre "toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger" et n’a pas exclu "l’usage de la force". Le 4 août, les militaires des pays membres de la Cédéao ont indiqué avoir élaboré un plan en cas d’intervention au Niger. L’ultimatum de la Cédéao a expiré le 7 août.
TASS
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