Niger Les rebelles du Niger accusent la France d’avoir «ibéré des terroristes»
Les rebelles nigériens ont accusé la France d’avoir "d'une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers", a rapporté l'Agence France-Presse (AFP) se référant au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), formé à Niamey après le coup d'État.
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Selon les rebelles, ces terroristes ont participé à "une réunion de planification" d'une attaque "de positions militaires dans la zone des trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Les rebelles nigériens ont accusé la France d’avoir violé l’espace aérien du Niger
Les rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger ont accusé Paris d’avoir violé l’espace aérien du pays. C’est ce qu’a fait savoir l’Agence France-Presse (AFP).
Selon les militaires qui sont au pouvoir au Niger, l’avion militaire français a décollé à 06h01 (UTC+1) de N'Djaména, capitale tchadienne, et à 06h39, en entrant dans l'espace aérien nigérien, a rompu le contact avec le contrôle aérien. D’après eux, l'avion serait resté dans l'espace aérien du Niger jusqu'à 11h15.
Les détails de l’incident ne sont pas révélés. Le Niger a fermé son espace aérien le 6 août, craignant une intervention étrangère.
Niger: Paris rejette les accusations des rebelles sur la violation de l’espace aérien
Les autorités françaises ont fermement démenti les accusations des rebelles nigériens ayant pris le pouvoir dans le pays, selon lesquelles la France avait violé l’espace aérien nigérien et "libéré des terroristes". C’est ce qu’a annoncé l’Agence France-Presse (AFP), se référant à une source gouvernementale.
Selon ses informations, le vol effectué mercredi matin "a été autorisé et coordonné avec l'armée nigérienne". "Aucun terroriste n'a été libéré par les forces françaises", a poursuivi la source au sein du gouvernement.
Les forces américaines restent au Niger, mais les programmes d'aide sont suspendus
Les troupes américaines restent actuellement au Niger, mais les programmes d'aide américains ont été suspendus, a déclaré John Kirby, le coordinateur des communications stratégiques au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, lors d'un point-presse en ligne.
"Cette pause est toujours en vigueur. Il n'y a pas eu de changement dans la composition de nos troupes sur place, nous avons toujours un peu plus d'un millier de soldats dans plusieurs bases. Ils sont toujours là", a-t-il déclaré.
L'UE se prépare à décréter des sanctions contre les rebelles nigériens
L'Union européenne a commencé à élaborer l'introduction de premières sanctions contre les militaires qui ont perpétré un coup d'État au Niger, fait savoir Reuters.
Selon des responsables européens ayant requis l’anonymat, l’UE a entamé l’examen des critères pour décréter des mesures punitives. La liste inclura notamment un article sur "l'atteinte à la démocratie".
La prochaine étape sera celle de sanctions individuelles contre des "membres de la junte" qui sont considérés responsables du renversement de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Les responsables des pays membres de l’UE ont examiné le problème ce mercredi au niveau national. Les critères généraux pourraient être concertés prochainement.
Les évènements au Niger reflètent un retour inquiétant à l'ère des coups d'État en Afrique
La rébellion au Niger témoigne d'une tendance inquiétante du retour à une période de coups d'État militaires en Afrique. À la différence du début des années 2000, relativement stable, de tels chocs se produisent de plus en plus souvent sur le continent, écrit le journal émirati Gulf News.
"Ce coup d'État, orchestré par la garde présidentielle, s'inscrit dans un schéma d'instabilité politique observé sur tout le continent", indique le quotidien, constatant que c’est "le septième d'une série de prises de contrôle militaires à travers l'Afrique de l'Ouest et du Centre au cours des trois dernières années". Le coup d’État "a soulevé une série de problèmes interdépendants qui s'étendent au-delà des frontières du Niger, posant des défis dans les domaines de la géopolitique, de l'économie et de la sécurité et déstabilisant potentiellement la région fragile du Sahel".
L'importance stratégique du Niger rend la situation encore plus complexe, poursuit le média. "Abritant d'importants gisements d'uranium, le pays joue un rôle central dans le paysage énergétique mondial, fournissant 15% des besoins en uranium de la France et contribuant à 20% du stock de l'UE. Avec le changement de régime, des inquiétudes sont apparues quant à d’éventuelles perturbations des importations d'uranium pour les centrales nucléaires des pays européens."
En outre, des institutions faibles et des mécanismes inadéquats pour des transitions pacifiques du pouvoir constituent un grand problème pour de nombreux pays africains. "Malgré sa richesse en ressources, le Niger est […] régulièrement classé parmi les "pays pauvres très endettés" du monde." "Une situation énergétique précaire, fortement dépendante du Nigeria voisin pour 70% de son approvisionnement en électricité, exacerbe la vulnérabilité du pays aux chocs extérieurs", souligne encore le quotidien, estimant que le coup d'État pourrait "exacerber cette vulnérabilité et déstabiliser toute la région".
L’UE et la Cédéao veillent à ce que l’éventuelle intervention au Niger soit légitime
L’Union européenne et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se penchent sur la question de la légitimité d’une éventuelle intervention au Niger, a indiqué l'envoyée spéciale de l'Union européenne pour le Sahel Emanuela Claudia Del Re dans une interview au journal italien La Repubblica.
Les parties veillent à ce qu’en cas d’intervention militaire, la procédure soit absolument transparente et honnête. Notamment, il importe d’établir s’il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, a expliqué Emanuela Claudia Del Re.
Elle a également signalé que les sanctions imposées contre les putschistes avaient commencé à avoir un effet.
Au Niger, le fils de l'ambassadrice n’ayant pas reconnu les rebelles a été arrêté
Le fils de l'ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Kané Boulama, dont la destitution a été déclarée par les rebelles qui ont pris le pouvoir, Idrissa Kané, a été arrêté à Niamey sous l'accusation de vol de fonds publics. C'est ce que rapporte l'Agence France-Presse (AFP) en se référant à la diplomate.
Son dossier a été transféré à la Direction supérieure de lutte contre la corruption et les infractions similaires, note l'agence. Le motif exact de la détention n'est pas encore signalé.
Les rebelles avaient auparavant annoncé la destitution de l'ambassadrice du Niger à Paris, Aïchatou Kané Boulama, mais celle-ci n'a pas reconnu leur décision et a continué à travailler sur ordre du président Mohamed Bazoum.
Niger: une intervention de la Cédéao ne normalisera guère la situation dans ce pays
Une intervention des troupes de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au Niger ne contribuera probablement pas à la normalisation de la situation dans ce pays et dans l'ensemble de la région. C'est ce qu'a déclaré Alexeï Zaïtsev, directeur adjoint du département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous partons du principe que l'intervention des troupes de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest dans un État souverain n'est pas susceptible de contribuer à l'instauration d'une paix durable au Niger et à la stabilisation de la situation dans l'ensemble de la région", a déclaré le diplomate.
"Dans ce contexte, nous notons la réaction négative d'un certain nombre d'États voisins du Niger, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et l'Algérie, à l'égard d'un tel scénario", a-t-il ajouté. Selon M. Zaïtsev, la Russie espère qu'"une solution sera trouvée dans le cadre d'un règlement politique et diplomatique".
Moscou soutient la médiation de la communauté africaine pour résoudre la crise au Niger
La Russie soutient les efforts de médiation de la communauté africaine visant à remédier à la crise au Niger par la voie diplomatique. C’est ce qu’a indiqué lors d'un point de presse le directeur adjoint du département d’information du ministère russe des Affaires étrangères, Alexeï Zaïtsev.
"Nous soutenons les efforts de médiation entrepris par la communauté africaine pour aider les Nigériens à sortir de cette crise, a-t-il déclaré. Nous espérons que des solutions mutuellement acceptables pourront être trouvées dans le cadre d’éventuels efforts diplomatiques de la Cédéao sur le Niger."
Selon lui, la Russie surveille de près la situation au Niger. "Nous considérons qu'il est extrêmement important d'empêcher une nouvelle escalade au Niger. Nous pensons que le rétablissement le plus rapide possible de l'ordre public et un dialogue national inclusif sont le seul moyen d’y remédier", a-t-il souligné.
Niger: l’ex-rebelle Rhissa Ag Boula crée un mouvement pour restaurer le pouvoir de Bazoum
L'ancien chef rebelle touareg Rhissa Ag Boula a créé le mouvement politique "Conseil de la résistance pour la République" pour restaurer le pouvoir du président Mohamed Bazoum. C'est ce que rapporte l'agence Reuters en se référant à la déclaration de l'homme politique.
Selon la publication, le mouvement vise à "soutenir les efforts internationaux visant à rétablir l'ordre constitutionnel au Niger".
La Russie recommande à ses citoyens de ne pas se rendre au Niger
Moscou maintient le contact avec les citoyens russes résidant au Niger et déconseille de se rendre dans ce pays. C'est ce qu'a déclaré Alexeï Zaïtsev, directeur adjoint du département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères.
"Une liaison permanente est maintenue avec de nombreux compatriotes vivant dans ce pays, et les mesures nécessaires sont élaborées pour assurer leur sécurité. Nous recommandons aux citoyens russes de s'abstenir de voyager en République du Niger jusqu'à ce que la situation soit totalement normalisée", a déclaré le diplomate.
Selon l'ambassade de Russie au Mali, qui supervise également le Niger, "aucun incident impliquant des citoyens russes n'a été signalé", a déclaré M. Zaïtsev.
Paris et Washington utilisent le Nigeria pour attaquer le Niger
Le fondateur du Mouvement islamique du Nigeria, Ibraheem Yaqoub Zakzaky, estime que la France et les États-Unis essayent d’utiliser le Nigeria pour organiser une attaque contre le Niger.
"La France et les États-Unis veulent utiliser le Nigeria pour attaquer le Niger", a-t-il déclaré, relayé par le journal nigérian Daily Post. "C’est scandaleux, surtout si l’on tient compte du fait que la plupart des habitants du Nigeria et du Niger sont membres de la même nation."
Ibraheem Yaqoub Zakzaky a appelé le président nigérian Bola Tinubu à "reconsidérer les plans d'attaque contre la République du Niger".
Les militaires auteurs du coup d’État ont annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahmane Tchiani qui a dirigé la garde présidentielle dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné le coup d’État au Niger et a avancé le 30 juillet, lors d’un sommet dans la capitale du Nigeria, Abuja, un ultimatum d’une semaine pour organiser le "retour complet à l’ordre constitutionnel", menaçant de prendre des mesures, allant jusqu’au recours à la force, en cas de refus. Le 4 août, les armées des États membres de la Cédéao ont annoncé qu'elles avaient élaboré un plan d'intervention au Niger lors de leur réunion d'urgence. La structure dirigeante des rebelles, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a affirmé dimanche qu’un pays étranger préparait une agression contre le Niger. L'ultimatum de la Cédéao a expiré le 7 août.
TASS
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