Niger La Cédéao condamne l'éventuel procès du président nigérien
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a dénoncé le projet des putschistes nigériens de poursuivre en justice le président destitué Mohamed Bazoum.
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"La Cédéao a appris avec stupéfaction la volonté exprimée de traduire devant les tribunaux Mohamed Bazoum, président de la République du Niger, pour haute trahison. La Cédéao condamne cette démarche qui constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques", indique un communiqué publié sur le site de l'organisation.
L'Union africaine est divisée au sujet du statut de membre du Niger
Le Conseil de paix et sécurité de l'Union africaine (UA) n'arrive pas à s'entendre sur une éventuelle suspension du statut de membre du Niger suite au coup d'État militaire survenu dans ce pays à la fin du mois de juillet.
La chaîne Al Jazeera rapporte des divergences entre les partisans des solutions diplomatique et militaire au cours de la dernière réunion du conseil.
La Cédéao a de nouveau exigé de rétablir Bazoum au poste de président
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a de nouveau exhorté à libérer Mohamed Bazoum et à le rétablir immédiatement au poste de président du Niger. C’est ce qu’a rapporté la chaîne Al Arabiya.
"Nous sommes choqués par la tentative de la junte militaire au Niger de juger le président Bazoum pour trahison", a souligné l'organisation régionale. Selon la Cédéao, "une tentative de traduire le président Bazoum en justice est une nouvelle provocation du conseil militaire au Niger".
L'Union africaine tiendra une réunion sur la situation au Niger le 14 août
Le Conseil de paix et sécurité de l'Union africaine (UA) se réunira le 14 août pour discuter de la situation au Niger, indique le communiqué de l'UA sur le réseau social X (ex-Twitter).
"Le Conseil de paix et sécurité se réunit pour discuter des derniers développements au Niger et des efforts pour régler la situation", indique le communiqué. La réunion aura lieu au siège de l'UA à Addis-Abeba, la capitale de l'Éthiopie.
Selon le journal Asharq Al-Awsat, le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, des représentants du Niger, ainsi que de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) participeront à la réunion.
Le Niger capable de surmonter les sanctions de la Cédéao
Le Niger est en mesure de surmonter les sanctions qui lui ont été imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), assure le nouveau premier ministre Ali Lamine Zeine, nommé le 7 août par le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le général Abdourahamane Tchiani.
"Nous pensons que même s'il s'agit d'un défi injuste qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de le surmonter. Et nous le surmonterons", a-t-il déclaré au média allemand Deutsche Welle.
Évoquant les relations de son pays avec la Cédéao, l’homme politique nigérien a ajouté: "Nous avons un grand intérêt à préserver cette relation importante et historique et à faire en sorte que la Cédéao travaille d'abord sur des questions purement économiques". Toutefois, Ali Lamine Zeine prévient que "si nous constations que le principe politique et militaire passe au premier plan, à la place de cette solidarité économique, ce serait très regrettable".
La situation au Nigeria reste calme, malgré les évènements au Niger voisin
La situation du Niger n'a pas affecté celle du Nigeria voisin qui, elle, reste calme et stable, indique ce lundi l'ambassade de Russie au Nigeria.
"Il est difficile d’affirmer que le pays connaît des retombées publiques des évènements au Niger voisin. Selon nos observations, la situation ne s’est pas répercutée sur la vie quotidienne de la population du pays ou de nos compatriotes", souligne-t-elle.
"Certains se prononcent contre une éventuelle opération de la Cédéao [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest], mais la direction militaire a confirmé son plein soutien au président. La situation au Nigeria est très calme et stable. L'ambassade n'observe aucun trouble dans la capitale."
Le Niger est apte à faire face aux sanctions
Le Niger est apte à faire face aux sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), assure Ali Lamine Zeine désigné premier ministre nigérien par les putschistes au pouvoir.
"La vie de l’être humain est faite de défis et nous pensons que, même si c'est un défi, qui est injuste, qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de nous mettre ensemble pour le relever et nous allons le relever. Il n'y a aucune crainte de ce point de vue", a-t-il expliqué commentant la situation dans son pays à la chaîne Deutsche Welle.
"Notre peuple a démontré qu’il est très mûr, qu'il a fait le choix de défendre sa souveraineté et toute autorité qui ne suit pas cet angle dans lequel notre population essaie de mettre chacun d'entre nous, en tout cas, on peut dire qu'il fait fausse route", estime Ali Lamine Zeine.
Niger: des terroristes ont attaqué les militaires pour la première fois après la mutinerie
Au moins six membres de l'armée nigérienne ont été tués et quatre autres blessés lors d'une attaque terroriste le 8 août dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest de la république. Selon la chaîne Sky News Arabia, il s'agit de la première attaque de combattants contre l'armée nigérienne depuis le coup d'État.
D’après la source, les combattants d'un groupe appelé al-Nosra, affilié à l'organisation terroriste Al-Qaïda*, ont attaqué l'armée nigérienne dans la matinée du 8 août. L'attaque a été organisée dans la région de Tillabéri, située dans une zone instable entre le Burkina Faso et le Mali. Les terroristes ont mené cette attaque pour faire pression sur le gouvernement formé par les rebelles pour qu’il libère seize combattants du groupe, a déclaré la chaîne de télévision.
Sky News Arabia note qu'après le coup d'État militaire, l'organisation terroriste Al-Qaïda, qui contrôle de vastes territoires au Burkina Faso et au Mali, a commencé à s'approcher de la frontière avec le Niger, où opère également son groupe terroriste rival, l'État islamique**. Selon la chaîne, après la mutinerie, le nombre d'opérations d'identification des combattants menées par l'armée nigérienne avec les troupes américaines et françaises a sensiblement diminué.
Des militaires nigériens se sont rebellés fin juillet et ont annoncé la destitution de Mohamed Bazoum. Ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani, qui a dirigé la garde présidentielle, et formé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Les dirigeants de la Cédéao, dont fait partie le Niger, ont exigé que les rebelles libèrent le président avant le 7 août, menaçant de recourir à la force en cas de refus.
Le 10 août dernier, les chefs des États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont mis d'accord pour lancer une opération militaire au Niger "dans les plus brefs délais". C'est ce qu'a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara à son retour d'Abuja, la capitale du Nigeria, où a eu lieu le sommet de la communauté.
"Les chefs d'état-major auront d'autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l'accord de la conférence des chefs d'État pour que l'opération démarre dans les plus brefs délais", a encore déclaré le président ivoirien cité par l’AFP.
Le président Ouattara a également souligné que son pays fournirait un bataillon de 850 à 1.100 hommes pour l'opération, et que le Nigeria ou encore le Bénin participeraient à l'opération. "Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux. Nous sommes déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions", a insisté M. Ouattara.
TASS
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