Niger Les rebelles nigériens ont révoqué l’ambassadeur nigérien en Côte d'Ivoire
Le gouvernement des rebelles nigériens a révoqué lundi l’ambassadeur nigérien à Abidjan pour mener des consultations suite aux déclarations du président de la République de Côte d'Ivoire Alassane Ouattara.
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Ce dernier avait déclaré le 10 août que les pays membres de la Cédéao étaient convenus d’entamer rapidement une intervention militaire au Niger.
Selon la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA) les rebelles "ont exprimé leur plein désaccord avec les déclarations faites par le président Alassane Ouattara et ont décidé de révoquer l’ambassadeur nigérien à Abidjan pour mener des consultations".
La réunion des chefs d’état-major de la Cédéao sur le Niger aura lieu les 17 et 18 août
La réunion des chefs d’état-major des forces armées de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur la situation au Niger se tiendra les 17 et 18 août à Accra, la capitale ghanéenne. C’est ce qu’a fait savoir Radio France internationale (RFI).
Selon la source, la commission de la Cédéao a adressé les invitations aux ministres de la Défense, demandant d’autoriser les chefs d’état-major à participer à la réunion. Les dirigeants des États membres de l’organisation ont accepté de déployer des forces de réserve en vue d’une intervention au Niger.
La réunion devait avoir lieu le 12 août, mais elle a été reportée.
Les dirigeants de la Cédéao, dont fait partie le Niger, ont exigé que les rebelles libèrent le président Mohamed Bazoum avant le 7 août, notamment en menaçant de recourir à la force. Mais les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso, ont déclaré qu'ils considéreraient une telle action comme une attaque contre eux-mêmes. L'ultimatum de la Cédéao n'ayant pas été respecté, les dirigeants de la communauté se sont à nouveau réunis à Abuja, la capitale nigériane, le 10 août. Au terme de ces discussions, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré qu'il était convenu de lancer une opération militaire au Niger "dès que possible". À la lumière de ces déclarations, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a ordonné la mise en état d'alerte de l'armée. Cependant, le premier ministre du gouvernement rebelle, Ali Lamine Zeine, a déclaré être prêt à entamer des pourparlers avec la Cédéao.
L'Algérie doute du succès d'une éventuelle intervention militaire de la Cédéao au Niger
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré qu'il n'était pas confiant dans le succès du règlement du conflit au Niger en cas d'intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"Personne n'est sûr, même au sein de la Cédéao, qu'une invasion militaire a une chance acceptable de succès. Vous pouvez commencer une invasion militaire, mais vous ne savez jamais comment elle se terminera. Alors la Cédéao est très prudents, elle montre un maximum retenue concernant cette option", a-t-il déclaré dans une interview au Washington Post.
Le ministre algérien a noté qu'il ignorait personnellement "des exemples d'intervention militaire dans de tels cas qui auraient été couronnés de succès". Il a rappelé l'intervention militaire de la coalition internationale en Libye, qui s'était transformée en "catastrophe pour toute la région". M. Attaf a souligné que la Cédéao considérait toujours la voie diplomatique pour régler la situation comme une priorité.
Le président du Niger ne jugera pas les chefs de l’armée lorsqu’il reviendra au pouvoir
Le président du Niger, Mohamed Bazoum, qui a été renversé par les rebelles en juillet, ne jugera pas les chefs de l’armée du pays lorsqu'il reviendra au pouvoir, pour protéger les intérêts supérieurs de la nation. C’est ce qu’a déclaré son conseiller à la chaîne Al Jazeera.
"Le président ne jugera pas les commandants de l'armée lorsqu'il reviendra au pouvoir, au nom de la protection des intérêts supérieurs de la nation", a-t-il assuré. Le nom du conseiller n’est pas révélé.
Le conseiller a également souligné que Mohamed Bazoum "n'a commis aucune infraction qui justifierait l'accusation de haute trahison à son encontre". Par ailleurs, il a noté qu’il "ne voit absolument aucun [signe] indiquant que le président va démissionner".
Les militaires nigériens arrivés au pouvoir ont annoncé le 13 août qu'ils avaient l'intention d'engager des poursuites judiciaires contre M. Bazoum, détenu dans sa résidence depuis le coup d’État du 26 juillet. Ils affirment avoir des preuves de "haute trahison" commise par M. Bazoum qui aurait porté atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Niger.
Les rebelles nigériens n’ont pas le droit d’accuser le président renversé
Les militaires ayant perpétré un coup d’État au Niger n’ont pas le droit d’accuser le président renversé Mohamed Bazoum de haute trahison. C’est ce qu’a déclaré lundi le ministre nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou sur France 24.
"La junte n'a aucune légitimité à juger qui que ce soit. Ce qu'ils ont commis c'est plus que de la trahison c'est un acte criminel, ils ne peuvent pas avoir la prétention morale à juger qui que ce soit", a-t-il dit, estimant que "c'est tout à fait ubuesque, surréaliste, d'entendre ces gens-là parler de poursuivre le président Bazoum".
Le ministre nigérien des Affaires étrangères sûr de la libération du président Bazoum
La libération du président nigérien Mohamed Bazoum et le retour de ses pleins pouvoir est la condition nécessaire pour mener des pourparlers avec les rebelles, a déclaré lundi le ministre nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou sur France 24
Il a souligné que la possibilité d’une intervention militaire était toujours à l’ordre du jour et qu’elle était envisagée en parallèle avec la possibilité des pourparlers.
Le ministre s’est également dit certain de la libération du président Bazoum.
La poursuite en justice de Bazoum est une "provocation contre la démocratie"
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié les plans des organisateurs du coup d'État au Niger d'ouvrir un procès contre le président déchu Mohamed Bazoum pour trahison de "provocation contre la démocratie" et contre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
"Je condamne l'intention de la junte d'accuser Mohamed Bazoum de haute trahison. C'est un nouveau geste provocateur contre la démocratie au Niger, contre la Cédéao et les partenaires du Niger. J'exige un retour immédiat à l'ordre constitutionnel et la libération immédiate du président légitime", a écrit M. Borrell sur X (ex-Twitter).
La poursuite en justice de Bazoum ne contribuera pas à un accord de paix
La poursuite en justice du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, ne contribuera pas à un règlement pacifique de la crise dans le pays, a déclaré Vedant Patel, le porte-parole adjoint du département d'État américain, lors d'une conférence de presse.
"Ces actions sont totalement infondées et injustifiées. À vrai dire, elles ne contribueront pas à la résolution de la crise", a-t-il déclaré, commentant l’intention des militaires arrivés au pouvoir au Niger d'entamer un procès contre Mohamed Bazoum.
M. Patel a ajouté que les États-Unis continuaient à exiger une prompte libération de M. Bazoum.
L'ONU exprime sa préoccupation d'un éventuel procès du président nigérien
L'ONU dénonce la volonté des putschistes nigériens d'entamer un procès du président destitué de ce pays et appelle à le libérer sans aucun délai, a déclaré lors d'un point de presse Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies.
"Cette annonce est évidemment très troublante. Nous sommes toujours très préoccupés par la santé et la sécurité du président Bazoum et de sa famille, a-t-il souligné. Nous appelons de nouveau à sa libération immédiate et inconditionnelle."
Pour rappel, les rebelles nigériens ont annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani qui a dirigé la garde présidentielle dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
Les dirigeants de la Cédéao, dont fait partie le Niger, ont exigé que les rebelles libèrent le président Mohamed Bazoum avant le 7 août, notamment en menaçant de recourir à la force. Mais les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso, ont déclaré qu'ils considéreraient une telle action comme une attaque contre eux-mêmes. L'ultimatum de la Cédéao n'ayant pas été respecté, les dirigeants de la communauté se sont à nouveau réunis à Abuja, la capitale nigériane, le 10 août. Au terme de ces discussions, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré qu'il était convenu de lancer une opération militaire au Niger "dès que possible". À la lumière de ces déclarations, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a ordonné la mise en état d'alerte l'armée. Cependant, le premier ministre du gouvernement rebelle, Ali Lamine Zeine, a déclaré être prêt à entamer des pourparlers avec la Cédéao.
TASS
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