Niger L’Algérie propose d’instaurer au Niger une période de transition de six mois
L’Algérie propose d’instaurer au Niger une période de transition de six mois pour régler la crise sous le contrôle du pouvoir civil, a annoncé mardi le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf.
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"Nous avons présenté notre initiative du règlement politique au Niger avec l’établissement d’une période de transition de six mois sous le contrôle du pouvoir civil régi par une personne convenue", a-t-il déclaré relayé par la chaîne Al Mayadeen.
Selon Ahmed Atta, cette période de transition est destinée à "parvenir à des accords politiques avec la participation de toutes les parties nigériennes sans exception".
"Le Niger se trouve à une étape très sensible, fatidique de la crise politique, constitutionnelle et institutionnelle", a poursuivi le ministre.
"L’Algérie appelle à la reconstruction de l’ordre constitutionnel et au respect des institutions démocratiques au Niger et confirme que Mohamed Bazoum est le président légitime du pays", a souligné le chef de la diplomatie algérienne.
Niger: Paris et Berlin plaident pour l'imposition de sanctions contre les rebelles
L'Allemagne et la France, à la veille de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Tolède, préconisent l'imposition de sanctions de l'UE contre les rebelles au Niger, a rapporté l'agence DPA citant des sources diplomatiques.
Selon ses informations, des mesures punitives sont dirigées contre les principaux représentants des rebelles. En outre, les organisations qui soutiennent les putschistes peuvent être sanctionnées.
Les sources de l'agence soulignent que les sanctions de l'UE contre les rebelles doivent être adoptées à l'unanimité par tous les États de l'union. Ces mesures comprendront une interdiction d'entrée sur le territoire de l'Union européenne. Qui plus est, les avoirs des personnes sanctionnées doivent être gelés.
L'Allemagne envisage d'initier des sanctions de l'Union européenne contre les rebelles nigériens, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères sur le réseau social X (ex-Twitter).
"L'Allemagne soutient les efforts des pays d'Afrique en vue du règlement de la crise au Niger. Notre objectif est de rétablir l'ordre constitutionnel", a-t-il fait savoir. Selon le texte, la ministre Annalena Baerbock s'est entretenue avec Hassoumi Massaoudou, premier ministre du gouvernement du président nigérien destitué, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et la chef de la diplomatie française Catherine Colonna.
Un conseiller du président du Niger déchu n'est pas d'accord avec l'initiative d'Alger
Un conseiller de Mohamed Bazoum, le président du Niger déchu, a exprimé son désaccord avec l'initiative de médiation de l'Algérie visant à trouver une solution politique à la crise dans le pays.
"Nous ne sommes pas d'accord avec la proposition de l'Algérie pour une période de transition. Il est impossible d'accepter un autre président civil que Bazoum", a déclaré le conseiller, sous couvert d'anonymat, à la chaîne de télévision Al Arabiya.
Il a ajouté que la communauté internationale "doit œuvrer pour le retour de Bazoum [au pouvoir]" et qu'actuellement "la santé et l'état d'esprit de Bazoum sont bons".
Auparavant, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a dévoilé un plan visant à résoudre la crise au Niger par des moyens politiques. Il a proposé la mise en place d'une "période de transition de six mois sous le contrôle d'une autorité civile gouvernée par une personne désignée d'un commun accord". Selon M. Attaf, cette période de transition est destinée à "élaborer des arrangements politiques impliquant toutes les parties sans exception au Niger". Le ministre a également proposé une conférence internationale sur le thème du développement, de la stabilité et de la sécurité dans la région du Sahel.
Un conseiller du président du Niger déchu s'est prononcé contre un recours à la force
Un conseiller du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé fin juillet, s'est prononcé contre une solution militaire à la crise dans le pays.
"Nous sommes contre l'option militaire et nous espérons une solution diplomatique à la crise", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Al Arabiya.
"Nous exigeons la libération de Bazoum", a poursuivi le conseiller, dont le nom n'a pas été précisé. Il a ajouté que "Bazoum n'a pas été placé en isolement mais séquestré".
La Cédéao ne se précipitera pas pour une intervention militaire au Niger (Abuja)
Le Nigeria et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ne se précipiteront pas pour entamer une éventuelle intervention militaire au Niger. C'est ce qu'a déclaré Ajuri Ngelale, le porte-parole du président du Nigeria, Bola Tinubu, dans une interview au journal nigérian Independent Nigeria.
"Les chefs d'État de la Cédéao sont convenus que toutes les options devaient rester à l'étude pour garantir le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans la République du Niger", a-t-il souligné. "Mais il est également entendu que la Cédéao ne se précipitera pas pour intervenir militairement. Nous ne déclarerons pas la guerre à notre voisin demain. L'option militaire est envisagée en dernier recours. Il s'agit d'un dernier recours et non de la prochaine étape", a-t-il nuancé.
M. Ngelale a souligné que les sanctions imposées par le bloc ouest-africain au Niger étaient en vigueur. Il a cependant déclaré que la Cédéao et notamment, le Nigeria, étaient préoccupés par l'impact des restrictions sur la population du pays voisin. "Des négociations sont en cours pour s'assurer que les actions préjudiciables aux citoyens du Niger sont largement minimisées en ce qui concerne l'application des sanctions", a-t-il souligné. "Nous ne sommes pas en conflit avec les citoyens du Niger. Il s'agit d'un conflit avec un groupe rebelle composé d'une poignée de personnes qui ont pris en otage le président démocratiquement élu du pays [Mohamed Bazoum] et sa famille pour s'assurer le pouvoir. Nous atténuerons, dans la mesure du possible, ces sanctions, qui sont appliquées de manière à minimiser l'impact sur les citoyens du Niger", a-t-il assuré.
La décision d'imposer des sanctions économiques et commerciales au Niger a été prise lors du sommet de la Cédéao qui s'est tenu le 30 juillet. Le Nigeria a notamment coupé l'approvisionnement en électricité le 1er août. Le commandant de la garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani, a qualifié ces sanctions d'"illégales et inhumaines".
Alger est contre un règlement militaire de la crise au Niger
Une ingérence militaire dans la situation au Niger aura de graves conséquences tant pour le pays que pour toute la région. C’est ce qu’a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf.
L’Algérie rejette tout recours à la force afin de résoudre la crise au Niger et est prête à contribuer à un règlement politique, a-t-il déclaré, cité par la chaîne Al Jazeera.
Selon M. Attaf, toute ingérence militaire au Niger aura de lourdes conséquences pour ce pays et pour la région entière.
La frontière terrestre entre l’Algérie et le Niger est de plus de 950 km.
Le Nigeria compte assouplir les sanctions contre le Niger
Le Nigeria envisage d'assouplir les sanctions imposées au Niger afin d'atténuer les répercussions sur la population de ce pays. C'est ce qu'a déclaré Ajuri Ngelale, le porte-parole du président du Nigeria, Bola Tinubu.
"Nous allons adoucir, autant que possible, les sanctions afin de minimiser l'impact sur la population civile du Niger", a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal nigérian The Independent.
La décision d'imposer des sanctions économiques et commerciales au Niger a été prise lors du sommet de la Cédéao qui s'est tenu le 30 juillet. Le Nigeria a notamment coupé la fourniture en électricité le 1er août. Le commandant de la garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani, a qualifié ces sanctions d'"illégales et inhumaines".
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a indiqué pour sa part que 4,3 millions de personnes au Niger ont besoin d'une aide humanitaire, dont 3,3 millions sont confrontées à de graves pénuries alimentaires, la grande majorité de ces personnes étant des femmes et des enfants.
Le coup d'État au Niger pourrait conduire à un changement de régime au Ghana et au Sénégal
Le coup d’État au Niger pourrait créer des foyers d’instabilité et conduire à des coups d’État militaires dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal et au Ghana, rapporte le magazine Foreign Policy, citant des sources et des experts du gouvernement américain.
"À moins que le coup d'État au Niger ne soit annulé ou qu'une mission diplomatique ne soit organisée, cela pourrait accroître les risques d'un coup d'État militaire dans d'autres démocraties stables de la région, comme au Sénégal et au Ghana", écrit le magazine.
Selon Foreign Policy, les États-Unis ont perdu le contrôle de la situation au Sahel et le coup d'État au Niger reflète les échecs de la politique étrangère de Washington en Afrique. L'auteur de la publication souligne que les États-Unis n'ont pas reconnu la crise au Niger comme un "coup d'État", mais comme une "crise", ce qui leur permet de poursuivre leurs relations avec ce pays.
La base de drones militaires américains, estimée à 110 millions de dollars, fonctionne toujours au Niger. Un accord entre les États-Unis et le Niger sur une aide financière d'un montant de 442,6 millions de dollars à travers l'agence Millennium Challenge Corp. reste en vigueur, rappelle le magazine. Par ailleurs, environ 1.000 soldats américains sont stationnés actuellement au Niger.
Auparavant, la secrétaire d'État adjointe américaine aux Affaires africaines, Mary Catherine Phee, s'est rendue en Afrique de l'Ouest, dont au Nigeria, au Ghana et au Tchad, et a également rencontré le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Omar Alieu Touray.
Les ministres de l'UE discuteront cette semaine d'une stratégie sur la situation au Niger
Les ministres de l'UE discuteront d'une stratégie sur la situation au Niger et passeront en revue la politique de la communauté sur le Sahel cette semaine. C'est ce qu'a rapporté le site Euractiv, citant un mémorandum interne du service diplomatique de l'UE.
Selon ce mémorandum, le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, prévoit de demander aux États membres comment l'UE devrait adapter son approche du Niger et, en fonction de l'évolution de la situation, quelle position l'UE est prête à envisager en ce qui concerne l'aide au développement, la sécurité migratoire et la gestion des frontières, a rapporté la source. Jusqu'à présent, il y a eu un accord au sein de l'Union pour rester impliqué dans le Sahel, malgré la détérioration des relations et une baisse de confiance de la part de nombreuses personnes dans la région, a affirmé Euractiv.
Les ministres de l'UE devraient également discuter de la meilleure manière de sauvegarder les intérêts et les objectifs dans la région, en particulier dans les domaines de la sécurité et du contrôle de l'immigration illégale à un moment où les trois États centraux du Sahel sont dirigés par des régimes déloyaux à l'égard de l'UE.
Auparavant, une source diplomatique de la mission d'un pays européen à Bruxelles a déclaré à TASS que les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteraient des sanctions contre le Niger et des moyens de soutenir une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) lors d'une réunion informelle en Espagne le 31 août.
La Défense italienne préconise une solution paneuropéenne de la situation au Niger
Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a exprimé l’opinion que la décision concernant la situation au Niger devrait être prise au niveau paneuropéen et non par un seul pays.
"La décision sur ce qu'il faut faire au Niger doit être prise conjointement et au niveau européen, elle ne peut pas être prise par un seul pays", a déclaré le ministre dans une interview accordée au journal La Repubblica. "Je n'ai jamais dit qu'il fallait trouver un canal diplomatique avec les putschistes, au contraire. J'ai demandé et reçu des informations sur les dangers possibles pour le contingent militaire italien - c'est ma première préoccupation - et j'ai demandé si l'attitude était belliqueuse ou tolérante: elle était tolérante", a-t-il ajouté.
Plus tôt, le portail Euractiv a rapporté, en citant un mémorandum interne du service diplomatique de l'UE, que les ministres des pays de l'UE discuteront d'une stratégie sur la situation au Niger et réviseront la politique de la communauté quant au Sahel au cours de la semaine. Selon le mémorandum, le chef du service de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell prévoit de demander aux États-membres comment l'UE devrait adapter son approche au Niger et en fonction de l'évolution de la situation, quelle position l'UE est prête à envisager en ce qui concerne l'aide au développement, la sécurité de l'immigration et la gestion des frontières.
Une source diplomatique dans la mission d'un pays européen à Bruxelles a déclaré auparavant à l’agence TASS que les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteraient des sanctions contre le Niger et des moyens de soutenir une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) lors d'une réunion informelle en Espagne le 31 août.
Fin juillet, un groupe de militaires de la garde présidentielle nigérienne s'est mutiné et a annoncé la destitution du président Mohamed Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, dirigé par le commandant de la garde Abdourahamane Tchiani, a été créé pour gouverner le pays. Les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont imposé des sanctions sévères contre les rebelles et ont exigé qu'ils libèrent Bazoum, menaçant de recourir à la force. Le commissaire de la Cédéao pour la politique, la paix et la sécurité, Abdel-Fatau Musah, avait précédemment déclaré que la date exacte du début de l'intervention militaire au Niger avait été fixée. Elle n'a pas encore été officiellement annoncée.
TASS
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