Niger La France ne prendra des décisions sur le Niger qu'après avoir consulté Bazoum
La France ne prendra de décision sur le Niger qu'après des consultations avec le président élu Mohamed Bazoum, a martelé le chef d’État français Emmanuel Macron.
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"Les décisions que nous prendrons, nous les prendrons sur la base d'échanges avec le président Bazoum, quelles qu'elles soient", a déclaré M. Macron, cité par l'Agence France-Presse (AFP).
Il a également réitéré son soutien aux "décisions courageuses et claires prises" par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "qui a décidé de condamner ce putsch, qui a pris des sanctions économiques et financières lourdes, et qui souhaite maintenant" une restauration de "l'ordre constitutionnel".
Interrogé par les journalistes sur la crainte de la France de se retrouver isolée sur le plan diplomatique en raison de son discours musclé sur le Niger, le chef d'État français a répondu que "la solitude, quand elle est fidèle aux principes et au respect qu'on doit aux peuples, ne me gêne pas".
Dans la soirée du vendredi 25 août, le pouvoir militaire nigérien a sommé l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Selon la chaîne de télévision Al Hadath, l'ambassadeur n'a pas répondu à la convocation du ministère des Affaires étrangères, qui est sous le contrôle des putschistes, et a refusé de rencontrer ses représentants.
En réponse, Paris a fait savoir par le biais de son ministère des Affaires étrangères que le pouvoir militaire n’a "pas autorité pour faire cette demande, l'agrément de l'ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues".
Au Niger, on recommence à payer les salaires aux fonctionnaires
Le paiement des salaires des fonctionnaires, suspendu en raison de la mutinerie, a repris au Niger. C'est ce qu'a annoncé le secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger, Djibril Idrissa.
"Le paiement des salaires a commencé", a-t-il déclaré à la radio RFI. Les fonds seront versés à partir du 4 septembre. Selon les sources bancaires de la radio, seules certaines banques verseront de l’argent.
Les prix des denrées alimentaires se sont stabilisés depuis les émeutes, mais restent à un niveau assez élevé, a souligné la radio.
L'Occident risque de perdre le combat pour l'influence en Afrique
L'Occident risque de perdre la lutte pour l'influence en Afrique contre la Russie et la Chine et doit donc mener un dialogue égalitaire avec les pays africains. C'est ce qu'a déclaré le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, dans une interview au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"Nous devons apprendre à travailler avec ces États, à dialoguer franchement, sans arrogance ni moralisation pédagogique. Mais sans renoncement à nos valeurs. Nous sommes dans un combat de discours avec la Russie et une bataille de propositions avec la Chine, et nous risquons de perdre dans les deux cas. Qui plus est, il s'agit d'une région cruciale du point de vue de notre stabilité et de notre sécurité, songez à la migration", a-t-il fait savoir, interrogé sur l'attitude des pays du Sud global envers l'Occident.
"Nous devons faire attention à une chose, il s'agit d'un objectif intellectuel très important: nous nous considérons comme participants à un conflit entre le bien et le mal, à une confrontation de la démocratie et de la liberté avec des régimes autoritaires. Mais le reste du monde le voit autrement. Beaucoup de partenaires africains me disent: nous négocions et échangeons avec les Chinois et les Russes, tout comme avec vous. Vous, les Occidentaux, vous voulez que nous décidions: soit vous êtres avec nous, soit contre nous. Pourquoi devons-nous accepter qu'on nous y contraigne?", a ajouté le ministre.
Il a également souligné la veille que les derniers événements au Sahel avaient montré que l'influence européenne dans cette région étaient considérablement moindre que l'UE ne l'estimait.
Les militaires français au Niger ont cessé de quitter les territoires de leurs bases
Les militaires français ne sortent plus au-delà des bases militaires au Niger, mais sont prêts à protéger les intérêts de Paris dans la région. C'est ce qu’a rapporté la station de radio Europe 1 en se référant à un haut représentant des milieux militaires.
Selon des informations de la station de radio, il y a 1.500 militaires français au Niger, mais on ne les voit plus dans les rues, ni le soir ni le week-end.
Dans le même temps, comme l’indique Europe 1, le contingent français est en haut état d'alerte pour défendre les intérêts français au Niger.
Les autorités nigériennes ont annulé les passeports diplomatiques de hauts responsables
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a informé toutes ses ambassades et missions à l'étranger de l'annulation des passeports diplomatiques de plusieurs membres du gouvernement et de l'administration du président destitué, rapporte l'Agence nigérienne de presse.
Il s'agit des passeports diplomatiques d'Ouhoumoudou Mahamadou, ancien premier ministre, d'Hassoumi Massaoudou, ancien ministre d'État des Affaires étrangères, de Mme Kane Aichatou Boulama, ancienne ambassadrice du Niger en France, de AG Boula Rhissa, ancien ministre conseiller à la présidence, et de Takoubakoye Daoudia Djibo, ancien directeur de cabinet adjoint à la présidence du Niger, précise l'agence. Les ambassades et les missions diplomatiques ont été chargées d'en informer les autorités de leurs pays respectifs.
L’ONU tente de clarifier ce que signifie la suspension de son activité au Niger
L'ONU s’est adressée aux rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger pour savoir ce que signifiait pour elle la suspension des activités des organisations internationales et des ONG. C’est ce qu’a annoncé lors d'un point de presse la porte-parole du bureau de l'ONU à Genève, Alessandra Vellucci.
"Nous avons vu des informations à ce sujet. Nous nous adressons aux autorités de facto du Niger pour mieux comprendre ce que signifie cette [décision] et quelles sont les implications pour le travail humanitaire", a-t-elle déclaré, se référant aux informations du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Plus tôt, le ministère de l'Intérieur du gouvernement de transition formé par les rebelles nigériens avait annoncé une suspension temporaire des "activités et déplacement" des organisations internationales et nationales, des ONG et des agences affiliées à l'ONU "dans les zones d'opérations".
Niger: le président Bazoum attrape le paludisme en détention
Le président nigérien déchu Mohamed Bazoum, ainsi que sa femme et son fils, ont contracté le paludisme alors qu'ils étaient détenus dans leur propre résidence. C'est ce qu'a déclaré le ministre des Affaires étrangères du gouvernement renversé, Hassoumi Massaoudou, dans une interview accordée au journal El Pais.
"Ils sont privés d'électricité. Ils n'ont pas de réfrigérateur pour conserver la nourriture et il fait assez chaud. Il fait plus de 40 degrés au Niger maintenant. Il y a beaucoup de moustiques, et ils [la famille de Bazoum] ont des problèmes avec le sommeil. Ils ont tous contracté le paludisme. Les conditions de vie [de Bazoum] sont assez dures", a déclaré Massaoudou. Dans le même temps, il a constaté que M. Bazoum est "de bonne humeur, il résiste et se bat".
La plupart des pays de l'UE plaident pour la pression des sanctions sur le Niger
La grande majorité des pays de l'Union européenne soutiennent le renforcement du régime de sanctions contre le Niger plutôt que l'intervention militaire, a rapporté le journal Le Monde à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union tenue à Tolède, en Espagne.
"Pour la grande majorité des pays, l’imposition de sanctions est la seule étape pour l’instant acceptable. Ils n’entendent pas aller plus loin", commente un participant de la réunion. Soutenir une intervention militaire, "c’est entrer sur un terrain glissant", ajoute un autre.
Selon le journal, le chef de la diplomatie du gouvernement déchu du Niger, Hassoumi Massoudou, a tenté de convaincre les pays européens d’apporter un soutien militaire à la Cédéao, mais sans succès.
Très discrète, Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, a évité les micros et les caméras. "Aujourd’hui, la France est prise pour cible au Niger, donc elle n’a aucun intérêt à s’afficher", explique un diplomate européen.
Les chefs des États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont mis d'accord pour lancer une opération militaire au Niger "dans les plus brefs délais". C'est ce qu'avait déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara à son retour d'Abuja, la capitale du Nigeria, où avait eu lieu le sommet de la communauté.
"Les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’État pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais", avait déclaré le président ivoirien cité par l'Agence France-Presse (AFP).
Un accord avec les rebelles du Niger ne sera conclu que s'ils partent
Un accord avec les rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger ne sera trouvé qu'après leur départ, a déclaré le ministre des Affaires étrangères du gouvernement du président déchu, Hassoumi Massaoudou, dans une interview au journal El Pais.
"Les rebelles doivent renoncer au pouvoir et réinstaller le président [Mohamed] Bazoum au pouvoir. Aucun règlement n'est attendu sans le retour de M. Bazoum au poste de président de l'État. La seule condition à laquelle sont confrontés les rebelles, c'est qu'ils partent", a déclaré M. Massaoudou.
Selon lui, les sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'accompagneront d'une intervention militaire si les putschistes ne refusent pas de transférer le pouvoir. Mais dès que les rebelles cesseront de revendiquer le pouvoir, le gouvernement sera prêt à discuter de leur sort futur, a ajouté M. Massaoudou.
L'ONU réclame la création d'un couloir humanitaire au Niger
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé les rebelles militaires à créer d'urgence un couloir humanitaire au Niger qui permettrait aux migrants d'autres pays de quitter la république en toute sécurité.
"L'OIM plaide pour la création d'un un couloir humanitaire qui permette à l'organisation de procéder à un retour sûr, digne et volontaire des migrants vulnérables au Niger dans leur pays d'origine", a déclaré le directeur régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Christopher Gascon. Il a ajouté que la création d'un tel couloir faciliterait la livraison d'aide vers les zones touchées par le conflit.
Pour rappel, le représentant du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) au Niger, Emmanuel Gignac, a fait savoir que le Niger avait connu une détérioration de la situation humanitaire et une recrudescence de la violence après le coup d'État.
D'après le HCR, les sanctions prises par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la fermeture des frontières ont fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires et des matières premières.
"Les récents affrontements ont entraîné le déplacement de plus de 20.000 personnes au cours du dernier mois", a indiqué M. Gignac. Selon le HCR, le Niger accueille déjà plus de 700.000 réfugiés. "Ces facteurs ainsi que l'augmentation des pressions exercées par des groupes armés non étatiques et les pluies torrentielles ont aggravé les perspectives humanitaires déjà difficiles pour les groupes vulnérables, notamment les personnes déplacées, les réfugiés, les demandeurs d'asile et les communautés d'accueil", a-t-il conclu.
Il n'y avait aucune condition préalable à un coup d'État au Niger
Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement du président déchu du Niger Mohamed Bazoum, Hassoumi Massaoudou, estime que son pays était un "pôle de stabilité" et qu'il n'y avait aucune condition préalable à un coup d'État, les rebelles ont commis un "acte de vilenie".
"Il n'y a pas eu de crise politique ou sociale. Quant à la lutte contre le terrorisme, notre pays obtient les meilleurs résultats de la région. Le Niger était un pôle de stabilité. Il n'y a donc pas eu de condition préalable à ce coup d'État. C'était un acte de vilenie", a déclaré M. Massaoudou dans une interview au journal El Pais.
Le prix de l’uranium a atteint un record à cause d'un coup d’État au Niger
Le prix du concentré d’uranium en août a atteint un record en 16 mois de 58,8 dollars la livre (0,45 kg) en raison d’un coup d’État au Niger, qui est l’un des principaux fournisseurs d’uranium, et des préoccupations à propos de la stabilité de l’approvisionnement en gaz naturel. Le journal Financial Times rapporte cela en citant l'entreprise analytique Uranium Exchange Company.
Selon des informations du média, la demande mondiale du concentré d’uranium a dépassé l'offre annuelle de 2018 à 2022 et le marché mondial "connait un changement majeur". La communauté internationale craint de plus en plus que les événements dans ce pays africain ne perturbent l’approvisionnement en uranium, car certains employés d’Orano, spécialisés dans la production de combustible nucléaire pour la centrale nucléaire française et la production d’uranium au Niger, ont été évacués. Le Niger est le septième producteur mondial d’uranium avec 5% de la production mondiale.
Comme le remarquent des analystes de la banque d'investissement Liberum, cela se produit au moment "lorsqu’un besoin critique de la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans les systèmes énergétiques mondiaux et une volonté géopolitique grandissante d’être indépendant à l’échelle énergétique" ont apparu.
D’après un article du Financial Times, dans le cadre des problèmes de sécurité énergétique dus à l’opération spéciale militaire russe en Ukraine, les investisseurs, investissant de plus en plus dans des fonds liés à l’uranium, "comptent sur les gouvernements pour continuer à investir de l’argent dans l’énergie nucléaire et prolonger la durée de vie des réacteurs obsolètes".
Fin juillet, au Niger, un groupe de soldats de la Garde présidentielle s’est mutiné et a annoncé la destitution du président Mohamed Bazoum. Les dirigeants de la Cédéao ont imposé des sanctions sévères contre les rebelles et exigé qu’ils libèrent Bazoum, les menaçant d'utiliser la force.
TASS
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