Niger Des manifestants menacent de prendre d'assaut l'ambassade de France au Niger
Les participants à un meeting devant l'ambassade de France au Niger menacent de prendre d'assaut le bâtiment si l’ambassadeur ne quitte pas le pays dans les prochaines heures, annonce la chaîne Al-Hadath dans un reportage réalisé sur les lieux.
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Les manifestants ont démonté les barrières autour de l'ambassade sous les yeux des militaires et policiers nigérians présents. La chaîne constate que les manifestants, qui scandent haut et fort des slogans anti-français, sont plus nombreux que les jours précédents.
Le ministère nigérien de l'Intérieur, formé par les rebelles du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a de nouveau exigé le 1er septembre que l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, quitte le pays en l’espace de 48 heures. Il affirme que l'ambassadeur et son épouse se trouvent au Niger en situation irrégulière.
Le CNSP avait déjà exigé le 25 août que l'ambassadeur de France quitte le Niger, mais celui-ci n'a pas répondu à une convocation au ministère des Affaires étrangères et a refusé de rencontrer les représentants des nouvelles autorités.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré de son côté que les rebelles n'avaient pas le droit de formuler quelque exigence que ce soit à Sylvain Itté étant donné que l'agrément de l'ambassadeur émane uniquement des "autorités légitimes nigériennes élues".
L’ambassadeur français se trouve en état irrégulier
Le ministère nigérien de l’Intérieur formé par les rebelles du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a souligné que l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, et sa femme se trouvaient au Niger en état irrégulier.
"Nous leur avons envoyé l’ordre de se soumettre à la décision sur l’expulsion", informe l’organe.
La semaine dernière, ils avaient exigé que ce dernier quitte le pays d'ici 48 heures. Le Quai d'Orsay, ayant pris connaissance de la requête des rebelles nigériens de départ de son ambassadeur à Niamey, a décidé de la rejeter.
Les prix des denrées alimentaires au Niger ont augmenté de 21% en un mois
Plus de 3,3 millions de femmes, d'hommes et d'enfants (13% de la population totale) au Niger connaissent de graves pénuries alimentaires. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM dans le système des Nations unies), plus de la moitié des établissements de santé du pays ne fonctionnent pas à pleine capacité en raison du manque d'équipements et de médicaments nécessaires.
"Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 21% au cours du mois dernier, ce qui limite la capacité des familles vulnérables à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Plus de 7 millions de personnes (environ 28% de la population du pays) risquent de souffrir d'une grave insécurité alimentaire en raison de la hausse des prix et de la perte des moyens de subsistance due à la crise politique actuelle", indique le rapport.
En raison des restrictions de mouvement au Niger, "plus de 7.300 tonnes de nourriture, y compris des produits spécialisés pour le traitement et la prévention de la malnutrition, sont bloquées en transit" de l'autre côté de la frontière, selon le PAM.
Les rebelles du Niger ont accusé Macron de tenter de pousser la Cédéao à envahir le pays
Les rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger ont accusé le président français Emmanuel Macron de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays et de tenter de pousser la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à envahir militairement le pays.
"Les déclarations de Macron sont une nouvelle ingérence flagrante dans nos affaires intérieures. [...] Macron utilise la Cédéao pour la forcer à participer à la réalisation d'un projet colonial et à procéder à une invasion [militaire] de notre pays", a déclaré le gouvernement de transition formé par les putschistes dans un communiqué cité par la chaîne de télévision Al Jazeera.
Selon les rebelles, l'objectif du dirigeant français est de "monter les Nigériens les uns contre les autres".
Le 28 août, lors d'un discours à la conférence annuelle des ambassadeurs français, M. Macron a déclaré que la France était déterminée à soutenir tous les efforts de la Cédéao, y compris militaires, pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger. Il a souligné que Paris ne retirerait pas son soutien au président légalement élu Mohamed Bazoum, notant son "courage" à la lumière de son refus de démissionner. M. Macron a appelé les Nigériens à ne pas succomber à la thèse des putschistes selon laquelle la France serait devenue l'ennemie du pays. Selon lui, le problème des Nigériens aujourd'hui réside dans le fait que les rebelles "les mettent en danger en refusant de lutter contre le terrorisme, en abandonnant les politiques économiques qui leur sont favorables et en perdant tous les financements internationaux qui les aideraient à sortir de la pauvreté".
Fin juillet, un groupe de militaires de la Garde présidentielle s'est mutiné au Niger et a annoncé la destitution de M. Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, dirigé par le commandant de la Garde présidentielle Abdourahamane Tchiani, a été créé pour gouverner le pays. Les dirigeants des États membres de la Cédéao ont imposé de lourdes sanctions aux rebelles et ont exigé qu'ils libèrent M. Bazoum, menaçant de recourir à la force. Le 10 août, comme le rapporte le site ActuNiger, M. Tchiani a signé un décret pour former un nouveau gouvernement de transition. Il est composé de 20 ministres, militaires et civils.
TASS
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