Niger L'armée nigérienne a envoyé des renforts à la base des forces françaises à Niamey
Des unités supplémentaires de l'armée nigériane ont été envoyées à la base militaire française à Niamey, a rapporté la chaîne de télévision Al Jazeera citant une source.
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Selon ses informations, des renforts de l'armée nigériane ont été envoyés à la base de Niamey pour surveiller les forces françaises. Selon la source, les soldats français ne quittent pas la base.
Les forces françaises au Niger ne peuvent pas de facto poursuivre leur mission
Les troupes françaises déployées au Niger ne peuvent pas continuer de remplir leurs fonctions en matière de lutte antiterroriste et de formation de militaires locaux. C’est ce qu’a indiqué la chef de la diplomatie française Catherine Colonna dans une interview au Monde.
"Ces troupes sont là à la demande des autorités du Niger, pour les appuyer dans la lutte contre les groupes armés terroristes, et pour mener des actions de formation. Aujourd’hui, cette mission ne peut plus être assurée, puisque nous n’avons plus, de facto, d’opérations menées conjointement avec les forces armées nigériennes", a déclaré la ministre.
La diplomatie française est persuadée que son ambassadeur au Niger est en sécurité
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est sûre que l’ambassadeur français à Niamey Sylvain Itté peut poursuivre tranquillement son travail au Niger, bien que les rebelles exigent qu’il quitte le pays. C’est ce que la chef de la diplomatie a déclaré dans un entretien au journal Le Monde.
"Il est notre représentant auprès des autorités légitimes du Niger, accrédité comme tel, et nous n’avons pas à nous ranger aux injonctions d’un ministre qui n’a aucune légitimité, ni pour les pays de la sous-région, ni pour l’Union africaine, ni pour les Nations unies, ni pour la France. C’est ce qui explique le maintien de notre ambassadeur", a-t-elle indiqué.
"Nous nous assurons qu’il puisse faire face en toute sécurité aux pressions des putschistes", a ajouté Mme Colonna.
Le ministre de la Défense du Niger a rencontré l'ambassadeur de la Chine
Le général nigérien Salifou Mody, nommé ministre de la Défense nationale après l'arrivée au pouvoir des rebelles, a rencontré l'ambassadeur de Chine au Niger, Jiang Feng. C'est ce que rapporte l'Agence nigérienne de presse (ANP).
Selon cette dernière, la rencontre s'est déroulée au ministère de la Défense. Il est précisé qu'au cours de l'audience, le diplomate chinois a félicité le général Mody pour sa nomination à ce poste important et lui a également "exprimé le soutien de son pays". L'agence souligne que la Chine coopère avec succès avec le Niger dans le secteur de la sécurité depuis des décennies, notamment dans le domaine de la formation de personnel, de la livraison et de l'achat de matériel militaire.
Niamey déclare que des préparatifs ont lieu pour une intervention militaire de la Cédéao
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se prépare activement à une intervention militaire au Niger. C'est ce qu'a déclaré Hassoumi Massaoudou, ministre des Affaires étrangères du gouvernement du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, à la chaîne de télévision LCI.
"Nous tiendrons quoi qu'il arrive", a-t-il affirmé, indiquant que les préparatifs de l'intervention militaire prévue par la Cédéao sont "très avancés", tandis que des sanctions ont été décidées. "Je ne vois pas comment le junte pourra rester au pouvoir", a-t-il noté.
Selon M. Massaoudou, "des gens sont arrivés par la force, il faudra les faire partir par la force. Cela visera à rétablir le président Bazoum, ce n'est pas une guerre contre le Niger".
S'agissant de l'entrée éventuelle de représentants des rebelles sur le territoire de l'ambassade de France à Niamey, le ministre des Affaires étrangères a estimé qu'elle était peu probable. "Je ne pense pas qu'ils décideront de l'investir", a-t-il déclaré. "La junte sait ce qu'elle risque, car il y a une présence militaire française de force très engagée avec laquelle elle a une expérience de combat, par conséquent elle sait à quoi elle pourra avoir affaire".
Pour rappel, les rebelles nigériens ont annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani qui a dirigé la garde présidentielle dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
Le 30 juillet, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont imposé des sanctions contre le Niger, gelant, en particulier, tous ses comptes publics et ses avoirs dans les banques des pays d'Afrique de l'Ouest. Par conséquent, Niamey n'a pas pu payer 3,76 millions de dollars de la dette principale de ses obligations d'État arrivant à échéance le 31 juillet.
Au début du mois d'août, on a appris que les rebelles qui ont pris le pouvoir au Niger ont dénoncé les accords militaires avec la France concernant le déploiement de militaires français et ont exigé le retrait du contingent. La France ne reconnaît pas ces demandes car les accords sur le déploiement des militaires ont été conclus avec les anciennes autorités du Niger, que Paris reconnaît comme les seules légitimes.
TASS
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