Gabon Le président de la Transition Brice Oligui Nguema a prêté serment au Gabon
Le chef des militaires qui ont pris le pouvoir au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a prêté serment en tant que président du pays pour la période transitoire.
ADS
|
La cérémonie a été retransmise en direct du bâtiment de la Cour constitutionnelle à Libreville, la capitale, par le site d'information Gabon Media Time.
"Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain, […] de préserver les acquis de la démocratie", a déclaré Oligui Nguema. La prestation de serment a eu lieu devant des juges de la Cour constitutionnelle, dont les pouvoirs ont été restaurés à l’occasion par les militaires. Le chef du gouvernement de transition devrait être nommé dans les prochaines heures, note le portail.
Le général Oligui Nguema est populaire et influent au sein des forces armées gabonaises, affirme la station de radio sud-africaine SABC. Il est né dans la famille d'un officier gabonais. Rêvant d'une carrière militaire, il a choisi la Garde républicaine comme lieu d'affectation, où il fut l’aide de camp de l’ex-président Omar Bongo. Ce dernier a envoyé le jeune officier étudier à l'Académie royale militaire du Maroc, puis lui a offert la possibilité de suivre un stage de forces spéciales dans un centre d'entraînement situé dans les forêts équatoriales du Gabon.
En 2009, Oligui Nguema est nommé attaché militaire à l'ambassade du Gabon au Maroc, puis au Sénégal. Il rentre au Gabon en 2018 avec le grade de colonel et est nommé à la tête de la Direction générale du renseignement, une unité de la Garde républicaine. En 2020, Oligui Nguema prend la tête de la Garde républicaine.
Le Gabon adoptera une nouvelle Constitution et organisera des élections libres
Une nouvelle Constitution sera élaborée au Gabon et soumise à un référendum national, suivi d’élections. C’est ce qu’a annoncé le général Brice Oligui Nguema, après qu’il a prêté serment en tant que président gabonais de transition. La cérémonie a été diffusée par le média Gabon Media Time.
Selon le général, une nouvelle loi électorale et un nouveau code pénal devraient également être adoptés.
Brice Oligui Nguema déclare qu’une fois que la période de transition sera achevée, des "élections libres et transparentes" auront lieu. Cependant, il n’a pas mentionné la durée de cette période. Le général a indiqué qu'un nouveau gouvernement gabonais serait bientôt formé. Selon lui, avec un nouveau gouvernement composé de personnes avec de l’expérience, les autorités donneront à chaque citoyen une chance d'avoir une vie meilleure.
Gabon: Brice Oligui Nguema appelle à créer des institutions financières locales
Le président de transition Brice Oligui Nguema a proposé de créer des institutions financières locales indépendantes au Gabon et de financer l'économie nationale avec l'aide de partenaires locaux. Il a fait cette déclaration lors de sa cérémonie de prestation de serment.
"J’instruis le futur gouvernement à réfléchir sur les mécanismes à mettre en place afin de […] financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales. Créer une synergie avec l’accompagnement des banques locales pour le paiement des pensions des retraités", a déclaré le nouveau président de transition au Gabon, Brice Oligui Nguema.
"Il est donc important que tous les Gabonais s’accordent pour adopter une nouvelle Constitution par referendum, ainsi qu’un nouveau code électoral, et un code pénal fiable qui garantissent à tous les mêmes chances", a-t-il aussi plaidé.
Gabon: le général Nguema s’est entretenu avec les représentants de l’opposition
Le général Brice Oligui Nguema, nommé chef d’État de transition par les mutins, s’est entretenu avec les représentants de la plateforme d’opposition politique Alternance 2023, a fait savoir le site Gabon Media Time.
Le site rappelle que le candidat de cette coalition de six partis, Albert Ondo Ossa, s'est opposé au chef de l'État sortant, Ali Bongo Ondimba, lors de la présidentielle. Le coup d'État a eu lieu lorsque les résultats du vote ont été rendus publics, les résultats de la présidentielle ont été annulés et Ali Bongo Ondimba a été assigné à résidence.
Selon le site, lors des pourparlers, les politiciens ont discuté de la nécessité d'unir les efforts de toutes les forces politiques du Gabon en faveur d'une transition réussie du pouvoir dans le pays. Le président d’Alternance 2023, François Ndong Obiang, la présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier, le président du parti Gabon Nouveau, Mike Jocktane, le président du Parti du réveil citoyen (PRC), Thérence Gnembou Moutsona, l’ancien premier ministre, Raymond Ndong Sima, et le président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), Hervé Patrick Opiangah, ont assisté à la rencontre.
Selon le média, les militaires, qui ont pris le pouvoir au Gabon, ont déclaré que leur tâche principale serait de lutter contre la corruption. Lors d'une réunion avec les chefs religieux du pays, le 31 août, Brice Oligui Nguema a annoncé les premiers résultats des fouilles effectuées après le coup d'État chez les proches du président déchu: plus de 7,2 milliards de francs CFA (environ 11,8 millions de dollars) ont été saisis, rien qu'en espèces. Un compte bancaire spécial a été ouvert pour transférer tous les fonds confisqués et les utiliser pour le développement de la République.
Comme l’a écrit le site Africa Intelligence, immédiatement après le coup d'État, le général Nguema a rencontré de hauts responsables français, dont l'ambassadeur Alexis Lamek et des responsables de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), et les a assurés de son intention de renforcer les liens avec Paris. Il a également donné des garanties de sécurité à la famille d’Ali Bongo Ondimba, qui se verra accorder le statut honorable d'ex-président. Le général Nguema a assuré que la situation au Gabon n'avait rien à voir avec le coup d'État du 26 juillet au Niger. Il n'a cependant pas indiqué la durée de la transition à la frontière.
L'armée gabonaise a lancé une enquête contre les représentants de l'élite renversée
Les forces armées gabonaises ont annoncé l'ouverture d'enquêtes contre des membres de l'élite déchue, dont le fils du président Ali Bongo Ondimba, a rapporté la chaîne de télévision Al Mayadeen.
Selon ses informations, l'enquête sera menée contre des personnes détenues par l'armée sur des accusations de trahison, de corruption et de détournement de fonds publics. L'Agence France-Presse (AFP) a indiqué que le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui dirige le pays pendant la période de transition, prêtera serment lundi à la présidence du pays.
La France devrait reconsidérer ses relations avec l'Afrique, juge Hubert Védrine
La France devrait reconsidérer ses relations avec l'Afrique, notamment avec ses anciennes colonies, et établir des liens sur d'autres bases, estime l’ancien ministre Hubert Védrine.
"S'ils ne veulent pas nous voir là-bas, nous ne pouvons pas y rester, et c'est tout. Il faut faire table rase du passé et développer des relations plus diversifiées, basées sur les activités économiques, les échanges culturels et le soft power", a-t-il déclaré au Financial Times. Selon l'ancien chef de la diplomatie française, Paris a commis une erreur au cours de la dernière décennie, même avec de bonnes intentions, car la politique étrangère françaises à l'égard des pays africains a été dominée par les questions de coopération militaire.
Selon le Financial Times, à la suite du coup d'État au Niger, une centaine de législateurs français issus de plusieurs bords politiques a écrit une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, demandant: "N'est-il pas temps de remettre à plat notre vision de l'Afrique et de son lien avec la France. Vous en avez eu à plusieurs reprises l'intention? Nous ne nous résignons pas à notre disparition progressive de l'ensemble du continent". M. Macron a également appelé à un changement d'approche dans les relations avec l'Afrique, mais il a eu du mal à "traduire ses paroles en actes", selon la publication.
Le coup d’État qui a eu lieu au Gabon le 30 août dernier est venu allonger la liste des pays africains dans lesquels des militaires ont pris le pouvoir par la force. Avant ce putsch, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, et récemment le Niger ont été secoués par des coups d'Etat depuis 2020. Les relations de ces pays francophones se sont en effet particulièrement dégradées depuis lors avec Paris.
Le 30 août, un groupe de hauts militaires gabonais a annoncé à la télévision nationale avoir pris le pouvoir. Les rebelles comprennent des représentants de la Garde républicaine dirigée par Brice Clotaire Oligui Nguema, du service de sécurité, de l'armée et de la police. Les putschistes ont annulé les résultats des élections du 26 août, remportées par le président gabonais Ali Bongo Ondimba. Les militaires ont déclaré que le président était "assigné à résidence, entouré de sa famille et de ses médecins". Plus tard dans la journée du 30 août, Brice Clotaire Oligui Nguema a été nommé chef de l'État pour une période de transition lors d'une réunion des généraux. L'Union africaine a suspendu la participation du Gabon à toutes les activités de l'organisation jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit rétabli dans le pays.
TASS
ADS