Cameroun - Culture Mboa BD 2016: Le 9e art explose
« La bande dessinée est un métier universel »
Hervé Noutchaya-Nouther, président du Festival Mboa BD.
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Le festival s’impose au fil des ans avec de nouvelles attractions. Cherchez-vous sans cesse à capter l’attention d’un nouveau public ?
Pour cette 7e édition, nous avons pris la peine d’ouvrir le festival aux métiers connexes de la bande dessinée. Il s’agit entre autres de jeux vidéo, d’animation, d’illustration, de peinture numérique. Pour mieux mettre ces éléments en avant, nous avons organisé un concert dessiné à Douala, ainsi que des rencontres avec des auteurs qui travaillent justement avec ces outils numériques. Parmi eux, on a Félix Fokoua, Georges Pondi… L’idée est de montrer qu’en dehors du métier de la bande dessinée, il y a des brèches qui existent, permettant ainsi au dessinateur de se créer une source de revenus autre que la bande dessinée. Même si l’idéal serait que la bande dessinée soit la source principale de ses revenus.
Peut-on parler aujourd’hui d’une bande dessinée à la camerounaise?
On est en train de la construire en réalité. Certains bédéistes sortent de l’école « Manga » et essaient de proposer des œuvres qui s’appuient sur le contexte camerounais. Il y a des auteurs qui viennent de la caricature et qui proposent une partie caricaturale dans leur travail. Il y en a d’autres qui ont l’approche « Comics » et qui travaillent sur des concepts camerounais. En somme, au Cameroun, le concentré de toutes ces approches et techniques commence à donner un univers propre à notre quotidien, à notre environnement et on peut commencer à parler d’une bande dessinée purement camerounaise. La bande dessinée est un métier ouvert, universel, un outil de communication par excellence.
Sept ans après le premier « Mboa BD », quel est votre plus grand défi ?
Nous voulons avoir des maisons d’édition locales qui accompagnent la production et la diffusion des bandes dessinées. Il le faut absolument. Tous seuls ce sera difficile pour nous d’y arriver. A compte d’auteur, on s’épuise. Les auteurs sont très souvent des jeunes. A côté, on a des maisons d’édition qui hésitent à se lancer dans les publications de jeunesse, de bande dessinée. Conséquence, il y a une rupture dans la chaîne des auteurs qui produisent, les éditeurs et le public. Pour conclure, venez acheter la bande dessinée. Consommons local, consommons camerounais. Faites vivre la bande dessinée et au besoin, offrez ces bandes dessinées en cadeau à vos enfants lors des fêtes de fin d’année, par exemple. Ils apprendront à lire plus tôt et maintiendront l’envie de lire plus tard.
Propos recueillis par GdS
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